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CINEMAS DE BELLEVILLE

 

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Le Ménil Palace

 

Cher Guy,

Je cherche toujours à comprendre pourquoi, depuis tant et tant d’années, la rue du Pressoir est si présente dans ma mémoire. Probablement que sommeillent, au fond de moi, l’enfant et l’adolescente que j’étais. Ce temps-là ne me semble pas si loin et pourtant …

Avec mon amie Liliane nous en avons fait des pas dans cette rue et dans tout le quartier. Sans vraiment d’argent, nos sorties s’en trouvaient limitées mais Liliane se débrouillait toujours pour obtenir, de ses parents, un peu d’argent de poche.

Nous pourrons, peut-être, nous offrir une toile au Ménil-Palace ou encore au Phénix de la rue de Ménilmontant, ou bien au Cocorico sur le Boulevard de Belleville proche de la rue de Belleville, nos trois cinémas préférés.

Le Phénix se trouvait dans le bas de la rue de Ménilmontant sur le trottoir de droite en remontant. Le Ménil-Palace se situait plus haut, à côté du Prisunic, sur le même trottoir de droite, pratiquement en face de la rue Julien Lacroix. Nous avons tendance à l’oublier mais il y avait un autre cinéma sur le Boulevard de Ménilmontant, en direction du Père Lachaise, et dont le nom m’échappe. D’après un écrit d’Edgar Morin (qui a vécu dans notre quartier) rédigé en espagnol, que j’ai tenté de traduire, mal traduit, mais malgré tout je comprends les grandes lignes, Edgar Morin parle du Ménil-Palace, du Phénix et de ce troisième cinéma situé sur le Boulevard de Ménilmontant. Son nom serait le XXe Siècle.

Si je me reporte au temps des années 1963/64, une place de cinéma coûtait un peu plus d'1 franc, l’esquimau à l’entracte dans les 20 centimes. Je ne pense pas être très loin de la vérité.

A cette époque, on peut dire que le cinéma, c’était du vrai spectacle. Je nous revois toutes les deux, côte à côte, confortablement assises dans nos fauteuils, attendant que les lumières baissent tout doucement, que le spectacle commence. Il fuse des «Taisez-vous ! chut !» pour les petits malins qui n’auraient pas compris. Plus un bruit dans la salle, nous pouvons maintenant assister, avec une grande élégance, à l’ouverture des rideaux qui dissimulent un gigantesque écran. Il nous est, tout d’abord, présenté un documentaire quelque peu ennuyeux, par la suite la réclame avec ce très fameux Balzac 00 01 Jean Mineur Publicité 79 Champs Elysées Paris, phrase et petit bonhomme inoubliables. Après diverses réclames les rideaux se referment, l'un reste fermé sur l’écran pendant que l’autre s’ouvre de nouveau pour laisser apparaître un artiste en herbe, peut-être un magicien. 

Maintenant, le film ! Il est fort possible que notre choix se soit porté, une fois de plus, sur un Josélito et une fois de plus nous verserons des larmes. Il nous aura fait pleurer, ce Josélito. Je crois bien que nous avons vu la majorité de ses films. Ou alors, non Liliane, pas un Hercule, je suis à saturation, La Vengeance d’Hercule, Le Triomphe d’Hercule, Les Amours d’Hercule, Hercule Se Déchaîne, pour n’en citer que quelques-uns. Depuis, je déteste les péplums tout autant que les westerns que nous avons consommés sans modération. 

Nous n’avons pas vu que ça ! Impossible de rater le film avec l’idole des jeunes de l’époque (D’où Viens-tu Johnny ?) et bien évidemment ceux avec Elvis Presley, bien meilleur chanteur que comédien. Mais oui, mais oui, nous avons aimé certains navets dont Elvis était la vedette. Il faut bien que jeunesse se passe. Et bien sûr, j’en oublie.

Ah ! nos sorties au ciné ! Que de bons souvenirs et malgré les difficultés de la vie, cette vie, nous l’avons croquée à pleines dents, en toute insouciance. 

Voilà, c’était la dernière séance et le film est terminé pour reprendre quelques mots d’une chanson d’Eddy Mitchell qui a vécu à Belleville lui aussi. Je referme le couvercle sur ce récit afin qu’il retrouve sa place dans les archives de ma mémoire.

Avec toute mon amitié,

Josette

Commentaires

  • Bonjour Guy, je viens de terminer la lecture "des dimanches à Belleville" de Clément Lépidis et je le recommande fortement à Josette. Amicalement. Gérard

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