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RETOUR AU PAYS

  • MENILMONTANT

     

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    Cité du Figuirer - 104 rue Oberkampf

     

    Comme chaque année nous réunissons notre amicale sur les lieux du crime … au 55 boulevard de Belleville  (côté 11 ème arrondissement) où se situait notre patronage St Joseph-St Louis et où subsiste encore une chapelle avec des vitraux d’origine. Cette chapelle, toujours catholique, est aujourd’hui dédiée aux Sri Lankais. Pour les anciens du quartier qui ne la situent pas, c’était au coin du boulevard de Belleville et de la rue de la Fontaine au Roi, à 100 m à peine du cinéma Nox devenu Berry.

    Cette année, pour des raisons pratiques, notre assemblée avait lieu dans le village d’à côté, toujours au 55, mais boulevard de Ménilmontant.

    La messe avait lieu dans la crypte sous la chapelle. Je ne connaissais pas cette chapelle. Pourtant, je suis passé devant des dizaines de fois. Ecoliers, nous allions à pied depuis la rue Julien Lacroix,  tous les 15 jours,  au stade qui est juste à côté, face au Père Lachaise ! Une très jolie chapelle et une belle petite crypte nouvellement refaite, très sobre et bien adaptée à la prière. Nous venions de perdre, il y a trois semaines, un grand ami qui présida notre amicale des années durant. Occasion pour moi de lui dédier un poème, lui qui sa vie durant en écrivait.

    Nous n’étions que neuf. De nombreux amis s’étaient excusés … l’âge, la maladie…

    Notre déjeuner se déroula rue de la Roquette, peu après l’ancienne prison, remplacée par un très beau parc. Déjeuner asiatique d’excellente qualité, patrons chinois de Shanghai.

    Retour par la rue Saint Maur jusqu’à la rue Oberkampf. Bien entendu, il y a quelques nouveaux immeubles, en particulier tout autour de l’ancienne prison, mais, pour l’essentiel, ce quartier n’a pas beaucoup bougé. Tous les petits ateliers  mécaniques de jadis ont disparu au profit d’activités tertiaires.

     

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    Arrivé rue Oberkampf, on tombe pile sur le café « Bois-Charbon » qui depuis que Picouly n’y vient plus pour son émission de télé … s’est réduit à « Charbon ». L’intérieur est inchangé. Le public a un âge moyen inférieur à 30 ans. Je dépare un peu m’enfin ... la bière de Noël - une belle rousse - est excellente!

    Direction le métro de Ménilmontant.  J’ai mon train à la gare de Lyon dans 50 minutes ! Je remonte donc la rue Oberkampf, il y a toujours des petits jardins cachés, en particulier au 104 et, plus haut, au 154. A peine plus haut encore, on arrive à Varsovie avec le célèbre magasin polonais d’alimentation Manorek. La patronne est toujours la même. J’échange quelques mots de polonais avec elle et achète mon Kabanosy (longue et fine saucisse sèche fumée parente de nos Gendarmes) et mon pieprzoswka  (saucisson très poivré) .

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    En sortant, je passe devant l’entrée de l’ancienne piscine où nous allions avec l’école.

    Voici maintenant le grand carrefour de Ménilmontant, là où le boulevard de Belleville fait l’accolade avec celui de Ménilmontant. Là où la rue du même nom prend son élan en direction des Pyrénées ! Et voilà le 96 ! Enfin, son descendant sans plateforme, qui me fait un clin d’œil.

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    Fin de mon pélerinage annuel sur le quai du métro. Ménilmontant ! Ah Ménilmontant ! Jean-Claude Rihard

     

    Ménilmontant mais oui madame
    C'est là que j'ai laissé mon cœur
    C'est là que je viens retrouver mon âme
    Toute ma flamme
    Tout mon bonheur...
    Quand je revois ma petite église
    Où les mariages allaient gaiement
    Quand je revois ma vieille maison grise
    Où même la brise
    Parle d'antan
    Elles me racontent
    Comme autrefois
    De jolis contes
    Beaux jours passés je vous revois
    Un rendez-vous
    Une musique
    Des yeux rêveurs tout un roman
    Tout un roman d'amour poétique et pathétique
    Ménilmontant !

    Quand midi sonne
    La vie s'éveille à nouveau
    Tout résonne
    De mille échos
    La midinette fait sa dînette au bistro
    La pipelette
    Lit ses journaux
    Voici la grille verte
    Voici la porte ouverte
    Qui grince un peu pour dire "Bonjour bonjour
    Alors te v'là de retour ?"

    Ménilmontant mais oui madame
    C'est là que j'ai laissé mon cœur
    C'est là que je viens retrouver mon âme
    Toute ma flamme
    Tout mon bonheur...
    Quand je revois ma petite gare
    Où chaque train passait joyeux
    J'entends encor dans le tintamarre
    Des mots bizarres
    Des mots d'adieux
    Je suis pas poète
    Mais je suis ému,
    Et dans ma tête
    Y a des souvenirs jamais perdus
    Un soir d'hiver
    Une musique
    Des yeux très doux les tiens maman
    Quel beau roman d'amour poétique
    Et pathétique
    Ménilmontant !

    (Paroles et musique : Charles Trénet. Editée par Vianelli/Breton. Enregistrée par Charles Trénet en avril 1938, interprétée à l'ABC en juillet 1938).

     

     

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    154 rue Oberkampf

     

     

  • BELLEVILLE AVANT 1860

    Aujourd’hui, je vous invite à un petit voyage historique. Nous parlerons du Belleville ancien mais pour éviter toute ambiguïté, positionnons le terme ancien, soit avant 1860 !

    L’idée de ce billet m’est venue grâce à mon ami Michel Mazure qui a habité dans le quartier Couronnes, peu après le carrefour avec la rue Vilin.

    L’histoire de cette amitié n’est pas tout à fait ordinaire car je ne connais pas ... ou si peu Michel !

    Un jour sur le site « Les Copains », je trouve une photo d’une tête qui me dit quelque chose ! Le post joint mentionne la recherche d’Elie Sasella qui fut un copain de jeunesse. Or Elie Sasella fut aussi un copain d’enfance, disons de la petite enfance soit de 6 à 15 ans. Nous avions donc un copain commun, mais pas tout à fait de la même période. Donc, indirectement, nous devions nous connaître.

    Elie habitait en bas de la rue des Couronnes, côté gauche en montant, juste après le café La Mascotte. Ses parents tenaient une boutique qui vendait des frites, quelques légumes dont des patates à l’eau.

    J’ai dû croiser Michel Mazure à l’école primaire rue Julien-Lacroix et probablement plus tard chez Elie. Mon cheminement scolaire, puis mes études m’avaient un peu écarté de ce copain du Boulevard de Belleville, mais nous sommes restés en contact grâce à notre coiffeur commun qui était un peu plus haut dans la rue des Couronnes. Ce dernier avait nos adresses, ce qui a permis plus tard les retrouvailles. Elie est aujourd’hui en Suisse (Lausanne) quant à Michel qui est devenu un excellent ami grâce à Internet, il vit en Bretagne. Tout ce long préambule pour mettre en évidence que les attaches bellevilloises sont toujours omniprésentes !

    Revenons à notre sujet. Avant-hier Michel Mazure me fait parvenir des plans de Belleville des années 1860. Intéressant car, à cette époque, Belleville et Ménilmontant n’étaient pas intégrés à Paris, ce n’étaient que des villages aux portes de Paris.

     

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    Barrière des 3 Couronnes


    Tous les quartiers que nous avons habités n’étaient que des jardins, des vignobles et des carrières ou anciennes carrières.

    Pour les anciens du quartier « Pressoir-Couronnes », vous ne manquerez pas d’être étonné de découvrir que « notre » rue des Couronnes était en fait la rue « des Trois Couronnes ». Elle prenait naissance à la barrière des Trois Couronnes (très exactement là  où se situe le métro Couronnes actuel).

    Son cheminement était le même qu’actuellement et rejoignait ce qui est actuellement la rue Julien- Lacroix, pour sa partie qui redescend vers Ménilmontant et qui était encore la Rue des Trois Couronnes.

    Il est intéressant de noter que le tracé de la rue du Pressoir est déjà là, ce n’est qu’un chemin de campagne. De même la future rue Bisson.

    « Mon » Boulevard de Belleville n’est encore que le Boulevard des Barrières, dit aussi Boulevard extérieur. En effet, à cette époque, Paris s’arrêtait  à cet endroit et l’on pouvait y voir dressées les portes et barrières d’octroi. Idem à Belleville et à Ménilmontant !

     

     

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    En remontant la rue des  Trois Couronnes ( notre rue des Couronnes), on pouvait donc croiser le carrefour avec la future rue du Pressoir. On peut observer que ce chemin de campagne avait déjà son futur parcours avec son angle droit tout à fait significatif ! Et oui les amis du « Pressoir », vous avez habité à « L’Ecorcherie » (pas grand-chose à voir avec le Pressoir qui pourtant a existé !).

    Ce qui est aussi intéressant de noter, c’est l’ébauche de la future rue Vilin, qui  s’étendra plus tard en suivant la ligne de parcelle. Juste à cette pointe, ma famille vécut dans las années 1930 jusqu’en 1943.

                                                 

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              Le carrefour rue Vilin/rue des Couronnes au début des années 1900

                 Que de changement en une cinquantaine d’années !

     

     

     

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    La future rue des Maronites existe déjà mais c’est le Chemin de Ménilmontant et l’autre chemin qui sera plus tard le rue du Pressoir se sent déjà quelques affinités de proximité et ne se cache pas au jeu du « touche-touche » !

    La rue de Ménilmontant,  n’est encore que la route du même nom. Et quand on voit toutes ces parcelles de jardins et champs, on comprend mieux le nom de notre « Passage Deschamps ».

    Si l’on revient au secteur « montagneux » du haut de la rue des Couronnes, on constate qu’il s’agissait de l’ancienne carrière dite de Mississipi ! Mais oui, Belleville, c’était notre  Amérique à nous ! Ces carrières furent en  partie construites fin du 19ème, début du 20ème siècle. Néanmoins,  il subsistera  de  vastes zones laissées  à l’abandon. Ce seront les fameux terrains vagues, spectateurs de nos premières « cibiches », de nos premières batailles entre clans ou bandes, de nos premières cabanes, parfois de premières amourettes … bref, toute notre jeunesse.                      

                                

                     

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    Ah ! j’en vois quelques-uns sourire lorsque je fais référence au côté « montagneux » de notre quartier ! Bah oui quoi, les vignes, c’est bien connu, cela pousse beaucoup mieux sur les coteaux ! Ou du moins cela donne du meilleur vin !

    Cette « montagne » a donné  naissance au bistroquet que l’on a pu connaître au pied de l’escalier immortalisé par Willy Ronis.

     

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      Café « Bois-Charbon » de la Montagne , en haut de la rue Vilin 

     

     

    Je poursuivrais à l’occasion ce petit retour en arrière historique. Pour l’immédiat, je vous laisse méditer sur le fait que vous avez vécu  dans « L’Ecorchoir », à proximité du Mississipi ! Il fallait le faire ! Jean-Claude Rihard

    Merci Michel d’avoir réveillé ma fibre bellevilloise et ménil-montagnarde avec ces plans historiques que chacun pourra visualiser ici 

     

    http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_000019&titre=%20Belleville,%20plan,%20Section%20C%20dite%20de%20M%E9nilmontant&cote=%20D6P2/2/2/8&collec=1&refstats=2

     

     

     

     

     

     

  • ENFANTS JUIFS DEPORTES

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    Sur le net, je suis tombé par hasard sur un site (Comité "Ecole de la rue Tlemcen"), une association pour la mémoire des enfants juifs déportés du XXe arrondissement de Paris. Je regarde et je découvre une liste alphabétique des enfants déportés : 28 pour la seule rue Ramponeau !  Des noms me reviennent aussitôt en mémoire et je cherche …

     

    Au 16 rue Ramponeau, je trouve deux noms : Jacqueline et Maurice. Elle avait 13 ans, lui 16. Ils venaient souvent à la maison et restaient longtemps avec nous. Quand je pense que ma sœur empruntait à Jacqueline  une veste où était cousue une étoile jaune et  qu'elle sortait se promener dans la rue, ce n'était pas de la bravade mais de l'innocence. Moi j'allais parfois chez eux déguster du pain azyme recouvert d'un peu de confiture. Ils disparurent un jour. On racontait qu'ils étaient repartis dans leur pays d'origine …

     

    Je ne vais pas vous raconter la suite, vous la connaissez. Mais j'avais toujours espéré que mes amis : Jacqueline et Maurice avaient échappé au massacre, je m'en trouvais tranquillisé et puis le temps a passé, jusqu'à la lecture de cette liste sur laquelle j'ai lu leurs noms… Il s'est passé quelque chose que j'ai du mal à expliquer. J'ai compris alors que j'avais vécu tout ce temps dans une sorte de confort de mémoire. L'envie de les savoir vivants quelque part me rassurait. Tout à coup, je me retrouvais devant l'affreuse réalité : ils n'y avaient pas échappé. Ainsi qu'Anna 10 ans, du 9 de la rue où il y avait un bijoutier. Et puis bien d'autres dont je ne me rappelle  plus les noms.  J'ai été envahi tout à coup d'une grande et profonde tristesse. Ma jeunesse était blessée. Ils étaient mes camarades de jeux.  Robert Gostanian

     

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    SITE COMITE ECOLE DE LA RUE DE TLEMCEN

     

     

     

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  • UN GOSSE DE LA BUTTE (RUE DES CASCADES)/1964

     

     

    Le titre original de ce film réalisé par Maurice Delbez est Rue des Cascades et l'on comprend pourquoi. Cette cartographie de Ménilmontant est une splendeur pour celles et ceux qui connurent le quartier au début des années 1960.

    Adapté d'un roman de Robert Sabatier (Alain et le nègre, 1953), Un gosse de la butte (Rue des Cascades) fut scénarisé par Jean Cosmos avec une musique d'André Hodeir.

    Le film est sorti en salles le 2 décembre 1964.

  • ROMEO BOSETTI/UN FILM DE 1908

     

     

    Roland-François Lack est le créateur du site The Cine-Tourist, cartographie des points de jonction entre le cinéma et trois villes : Paris, Londres, Genève.

    Il nous a adressé ce message au sujet du film de Romeo Bosetti (La course aux potirons, 1908) qui a pour cadre "les ruelles pentues de Ménilmontant". 

    "Je fais une petite recherche sur les escaliers entre la rue Vilin et la rue Piat. Si j'ai bien compris, ceux qu'on voit e.g. dans la photo de Ronis datent de c. 1935 et la construction de la ligne 11 du métro. Mais je voudrais savoir si les escaliers que l'on voit dans ce film de 1908 étaient à cet endroit. Ce qui me trouble c'est de savoir alors où était la caméra? Qu'en pensez -vous?"

    Il semble que Roland-François Lack soit parvenu à identifier l'emplacement de ces escaliers ainsi qu'en témoigne cet autre message reçu ce matin :

    "Je viens de découvrir que l'escalier dans le film de 1908 se trouve rue des Annelets, et non pas rue Vilin".

    Si vous passez sur notre site, je vous invite à découvrir le film de Romeo Bosetti et à apporter tous les éclaircissements possibles concernant la géographie de ce remarquable document. Et peut-être avez-vous des souvenirs concernant la rue des Annelets que nous serions heureux de connaître.

     

  • COUR DU 24/CITE DU LABYRINTHE/L'EPREUVE

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    J'apprends comme vous ce matin l'incendie qui s'est produit cette nuit dans notre "Cour du 24" (Cité du Labyrinthe).
    Notre Ménilmontant et ses habitants une nouvelle fois éprouvés. Lucile
  • QUE RESTE-T-IL DE LA RUE VILIN ?

     

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    RIEN DE RIEN

     

    Ni un brin de son architecture, ni une seule planche de ses volets de noyer, ni une clef de serrure forgée par le maître artisan du quartier du Pressoir. Pas même ses cendres ! Où ont-ils abandonné les restes et les souvenirs de la maison du typographe de la bande à Bonnot ?  Où se trouve la tombe, la sépulture de notre illustre rue ?  Restent les photos de dizaines de photographes du tout Paris, venus inhumer  le beau assassiné. Faut-il hurler aux citadins de Paris que c’est notre ville qu’on assassine, que c’est notre patrimoine que l’ont abat lequel appartient à nous autres Parisiens. Nous ne pouvons nous taire, nous ne pouvons fermer notre gueule et nous laisser mettre des muselières. Pour le respect de ceux qui ont lutté  afin de soutenir le patrimoine des Parisiens à qui appartient la ville. Pour l’équilibre et la précieuse beauté de Paris.

     

    Déjà, furent crevées les Halles Baltard et le cœur historique de Paris, le quartier de Montparnasse livré au préfet de Paris et aux hommes au pouvoir en ces temps, si peu scrupuleux. Le 13e arrondissement et une partie du 15e juché sur des assises tremblantes,  la Défense, silhouette vulgaire, offerte aux travailleurs, aux bureaucrates, aux baladins croyant que c’est ça le Paris illustre. Sans compter les frappes chirurgicales un peu partout dans notre ville. Regardez un tout petit peu, dans vos promenades ce qu’ils font de la ville, comment ils la maltraitent, comment ils n’ont point de scrupules pour les Parisiens qui méritent plus que ce que leur réservent certaines personnalités au pouvoir depuis des lustres.

     

    RAPPEL SUR LA RUE VILIN

     

    C’était  une petite rue de Ménilmontant. Une rue classée en 1863, puis déclarée îlot insalubre cent ans plus tard, une rue aujourd’hui entièrement démolie. Une rue où Georges Pérec, l’auteur de La vie mode d’emploi, vécut enfant et dans laquelle il retourna, une fois par an, de 1969 à 1975, pour un livre qu’il écrivait. De cette rue Vilin, il ne reste que les quelques cinq cents photos prises par toutes sortes de photographes et les textes consignés par Pérec dans les années 1970. Le réalisateur reconstitue immeuble par immeuble le puzzle du lieu, réalisant tout à la fois un film sur la rue, un film sur la photographie et un film sur Georges Pérec et l’obsession de la mémoire.

     

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    « EN REMONTANT LA RUE VILIN »

     

    Un film de Robert Bober, né le 17 novembre 1931 à Berlin. En 1933, il fuit avec ses parents l’Allemagne nazie. Ils se réfugient en France. Il quitte l’école à quinze ans pour devenir successivement tailleur, potier, éducateur. Il sera l’assistant de François Truffaut sur Les 400 coups, Tirez sur le pianiste, Jules et Jim.

    Réalisateur depuis 1967, il obtint en 1991 le Grand Prix SCAM pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Récits d’Ellis Island en collaboration avec Georges Pérec et Quoi de neuf sur la guerre ? Bienvenu Merino

     

     


     

     

     

  • CONNAISSEZ-VOUS "LA MATERNELLE"/FILM DE HENRI DIAMANT-BERGER ?

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    Henri Diamant-Berger

     

    C'est Stanislas Trinssoutrop, président de l'AALVP (l'Amicale des Anciens du Lycée Voltaire) qui m'a signalé l'autre soir, au téléphone, l'existence de ce film. Au passage, vous découvrez que je fus élève au lycée Voltaire et cela, soyons précis, dans les années 1970-1973. Stanislas me dit que c'est un film à connaître absolument. Le décor se situe à Ménilmontant. Seulement, le film n'existe pas en DVD, pas même en VHS, c'est donc un document rare. Il est possible de le consulter au Forum des Images. Avis aux parisiens. Avez-vous vu ce film de 1949 adapaté du roman de Léon Frapié, réalisé par Henri Diamant-Berger, avec Pierre Larquey et Marcel Mouloudji, s'il vous plaît ? Si tel est le cas, faites-nous des retours. 

    VOIR LE FILM AU FORUM DES IMAGES 

    NOTICE WIKI SUR LE FILM

     

     

     

     

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  • RENTREE DES CLASSES AVEC CHRISTINE BRAVO

     

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    De 1979 à 1982, Christine Bravo fut institutrice. On ne disait pas alors professeur des écoles. Le 7 septembre 1984, les caméras de TF1 filment la future animatrice télé à Belleville, dans l'établissement où elle enseigna. Est-ce la timidité du premier jour - Christine Bravo n'est plus certaine de ses effectifs -, la future animatrice est à l'étroit dans ses souliers ? Elle fait la promo de Maîtresse à Belleville, éditions Ramsay, 1984.

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir

     

    CHRISTINE BRAVO A BELLEVILLE

  • MENILMONTANT/UN FILM DE DIMITRI KIRSANOFF DATANT DE 1925

    Le réalisateur Dimitri Kirsanoff est né à Riga en Russie (actuelle Lettonie) en 1899. Sa famille rejoint Paris en 1923. A l'hiver 1924, Dimitri Kirsanoff tourne Ménilmontant dans son décor réel. Outre les qualités cinématographiques de l'oeuvre, ce film muet est un document incomparable sur un quartier de Paris qui nous est cher. Dimitri Kirsanoff est mort à Pantruche en 1957.



    Dimitri Kirsanoff - Menilmontant (1925)

     

    LIRE L'OEUVRE SINGULIERE DE DIMITRI KIRSANOFF

    BENJAMIN FONDANE ET DIMITRI KIRSANOFF

    BENJAMIN FONDANE, JOSEPH DELTEIL, DIMITRI KIRSANOFF

    AVANT-GARDE : LE CINEMA EXPERIMENTAL (1921-1939), CHRONIQUE DE JEAN-JACQUES BIRGE



  • RESIDENCE LE PRESSOIR/ UN FILM DE THOMAS LALLIER

    Démolition, expropriation, la rue du Pressoir aujourd'hui. Quelques images d'un film explicatif.

     

     




  • SCENE DE COMPTOIR RUE DES ENVIERGES

     

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    Le 22 mars 1994 France 2 dressait un bilan anthracite de la situation du café parisien. Les Licences IV se meurent alertait Nicolas Winckler. Pour dire après Robert Giraud, après Jean-Paul Clébert, après François Caradec, après Antoine Blondin (et tant d'autres bien inspirés) les bienfaits du bistro, Midi 2 s'arrête rue des Envierges. Les habitués vantent la thérapie des zincs. Pichtegorne pour tout le monde !

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir


    LE BISTROT BELLEVILLE

  • MOULOUDJI/UNE ENFANCE BELLEVILLOISE

     

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    Claude-Jean Philippe qui est à tout jamais le monsieur Ciné-Club d'Antenne 2 interroge Mouloudji sur son enfance à Belleville. Son bonheur était de se sauver pour aller rejoindre les bandes nombreuses, beaucoup plus nombreuses qu'en ce jour de juin 1973 où il se souvient de ses années 1930.

    Cliquer ci-dessous pour voir


    LE BELLEVILLE DE MOULOUDJI

  • LE MENILMONTANT DE WILLY RONIS COMMENTE PAR CAROLINE LOEB

  • WILLY RONIS TRAVERSE BELLEVILLE

     

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    Le photographe et poète Willy Ronis (1910-2009) est le grand témoin de Belleville où il vécut. Le voici, traversant pour nous, des paysages intacts ou reconstruits.

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir.

     

    LA TRAVERSEE DE BELLEVILLE

  • WILLY RONIS REMONTE LA RUE VILIN

  • RADIOSCOPIE DE CLEMENT LEPIDIS

     

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    Le 20 juin 1980, Clément Lépidis fut l'invité de Jacques Chancel pour une Radioscopie de sa vie. On y apprend beaucoup. On découvre le grouillot photographe qu'il a été, le commis d'agent de change à la bourse de Paris, le représentant en préservatifs et en produits de beauté, l'homme de tous les métiers, le titi parisien amoureux de la Grèce et de Belleville.

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour écouter

     

    RADIOSCOPIE DE CLEMENT LEPIDIS

  • CLEMENT LEPIDIS ET LES ASSASSINS DE BELLEVILLE

     

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    C'est souvent (et cela se reproduira) que je rappelle le nom de Clément Lépidis, infatigable défenseur de Belleville, contempteur des casseurs de Belleville.

    Clément Lépidis est le grand écrivain du vingtième arrondissement populaire (pays d'exil), il est l'auteur de Des dimanches à Belleville (ACE éditeur, avril 1984) et de Je me souviens du 20e arrondissement (Editions Parigramme, août 2003). Son oeuvre est plus vaste que ces contours. L'homme (admiré de Henry Miller) est un témoin inoccultable du monde des humbles et des sans-grades.

    Le voici de nouveau, pestant et célébrant.

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour le voir en action.

     

    BELLEVILLE DETRUIT

  • BELLEVILLE-MENILMONTANT/HIER ET AUJOURD'HUI

     

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    Le 24 janvier 2001, l'émission Saga cités (France 3) propose une flânerie rétrospective dans Belleville-Ménilmontant.

    L'association Belleville insolite milite au quotidien pour maintenir l'idée de village tandis que La Bellevilleuse, représentée par Nicolas Rialan, se bat pour protéger le quartier de la pioche des promoteurs.

    Ce documentaire-rétroviseur fait apparaître Maurice Chevalier chantant dans le Passage Julien-Lacroix.

     

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir l'émission.

    PASSEPORTS POUR BELLEVILLE

     

     

  • ANNULATION DE LA ZAC RAMPONNEAU/ARCHIVES INA

     

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    La Forge

     


    Le 7 octobre 1995, les actualités régionales de FR3 informent de l'annulation du projet d'aménagement de l'ilôt Ramponneau. On notera au passage l'opiniâtreté inlassable de l'association La Bellevilleuse.

     

     

    Cliquer sur les liens ci-dessous

    VOIR ANNULATION DE LA ZAC RAMPONNEAU

     

    LIRE LA BELLEVILLEUSE HISTOIRE D'UN PROJET FOU DE RENOVATION URBAINE

  • EN 1994, LE 23 RUE RAMPONNEAU/ARCHIVES INA

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    Les Archives de l'INA conservent en mémoire l'avenir de la rue Ramponneau tel qu'il était écrit au début des années 1990.

    Le 10 juillet 1994, les actualités régionales de FR3 nous emmènent en visite 23 rue Ramponneau.

     

     

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    VOIR BELLEVILLE : QUARTIER EN SURSIS

  • RUE RAMPONNEAU/DESTRUCTION OU REHABILITATION/ARCHIVES INA

     

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    Les Archives de l'INA sont une mine cathodique inépuisable. Le 16 juin 1992, les actualités régionales de FR3 faisaient le focus sur le projet d'aménagement des 30 hectares du quartier Ramponneau. Où l'on voit la confrontation des points de vue entre désir de réhabilitation et volonté de destruction.

     

     

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    VOIR BELLEVILLE VEUT GARDER SON CACHET

  • ROBERT AUX BALS ET AUX GUINGUETTES

     

     

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    Rue de Lappe

     

    J'ai appris à danser, vers mes seize ans, dans un tout petit guinche installé dans l'arrière salle du bistrot "Chez Soulié" tenu par un Auvergnat, rue de Lappe, tout près de la Bastille. La salle était de dimensionréduite et on ne pouvait pas être très nombreux sur la piste. L'orchestre était composé d'un accordéoniste, installé dans un angle sur une petite estrade accrochée sur le mur à deux mètres du sol. Dessous se tenaient un batteur et un guitariste, c'était tout. Des petites tables et des chaises complétaient l'agencement. C'était un "musette", et la valse ne se dansait qu'en toupillant à l'endroit et à l'envers. Un soir, j'ai vu un couple valser sur une table de bistrot avec le dessus en marbre, ça c'était d'la gambille.

     

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    Il y en avait d'autres des guinches dans la rue.

    "Le Balajo", nous nous placions, de préférence, au "coin des bons garçons", ceux qui ont connu s'en souviendront certainement. Le Balajo était un musette mais un endroit prisé par les bourgeois désireux de s'encanailler. Les bergères y découvraient le "grand frisson" et les dandys qui les accompagnaient n'en menaient pas large.

    "La Boule rouge" et "La Boule Noire", je ne me souviens plus lequel, l'orchestre était composé uniquement de femmes.

     

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    Vers dix-huit vingt ans, j'ai viré (non pas ma cuti!) mais ma préférence vers le dancing qui me convenait mieux. Je m'arrête, car je me souviens qu'un après midi j'allais danser à "Cadet". Le bal se trouvait à quelques mètres du métro, il y avait deux salles : au premier, musette ; au second, dancing. Je préférais danser les tangos, les slows et les rumbas alors en courant dans l'escalier,  j'arrivais à faire les danses que je préférais.  J'en reviens au musette, je venais de danser avec une jeune fille et la danse finie je la quittai en lui disant "à la prochaine", sans le moins du monde me considérer engagé. L'orchestre entame un nouvel air et comme à l'habitude je longeais les tables repérant d'un coup d'œil discret la fille qui semblerait me convenir. Ben oui, pas trop grande, je mesure 1 m 72  (à l'époque, j'ai du me tasser un peu!) et les échasses c'est bon pour les bergers du sud-ouest. Ni trop petite, pour ne pas mâcher ses cheveux, suffisamment jolie à mon goût et puis il fallait deviner la bonne danseuse. Ça parait pas comme ça, mais c'est pas simple de danser, y'a d'la préparation !  Un tour, deux tours, celles qui m'auraient convenu étaient "en main" si j'ose dire, enfin plutôt "en bras".  J'attends regardant les couples s'agiter. Je repère tout à coup ma précédente cavalière qui se trouvait au bord de la piste et qui semblait me regarder. Je m'approche et lui dis : "Vous ne dansez pas, on ne vous a pas encore invitée ?"  Elle me répond : "Ben si, mais j'ai refusé car vous m'aviez retenue la prochaine tout à l'heure."

    Je ne veux pas dire que les musettes étaient plus mal fréquentés que les dancings, mais quand même dans les musettes il existait certaines règles que les demoiselles se devaient de respecter. Un exemple : une fille retenue n'avait pas intérêt à aller danser avec un autre, c'était risquer la gifle et la bagarre qui s'en suivait... Les mœurs, fortes heureusement, ont bien changé et les femmes ont gagné leur liberté.

    Il y en avait d'autres, cela ne manquait pas. Celui-ci, pas loin de la Bastille. "Le Massif-Central", avec sa piste circulaire, l'orchestre se trouvait au centre. Il l'était aussi "central" comme le massif... Rue de Belleville, il y eut  le "Ca gaze", musette parmi les musettes. J'étais trop jeune à l'époque pour pouvoir y danser mais je me faufilais et entrais discrètement. Je me souviens qu'il y avait des colonnes, l'éclairage très discret et lors des "frotteuses" j'ai vu des couples effectuer toute la danse sans se déplacer d'un centimètre... L'atmosphère était chaude! Sans oublier "La Java" dans le Faubourg du Temple, mais ce n'était pas mon truc.

     

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    Je ne vais pas me balader comme ça dans Paris, cela prendrait des heures parce que des bals, il y en avait et pour tous les goûts. Mais mon préféré à Paris, c'était un dancing,  "Le Moulin de la Galette", en haut de la rue Lepic. La salle était grande, la scène vaste et deux orchestres se  succédaient, l'un était disons classique et l'autre plutôt rythmique. Bien fréquenté, il y avait de la bonne humeur et les serveurs étaient sympas, sauf qu'ils étaient parfois étonnés de nous retrouver un peu pompette après nous avoir servi uniquement de l'orangeade ou de la menthe...Car ils nous arrivaient, avec les copains, d'emporter un flacon plat remplit de cognac que nous dégustions discrètement.  Au sujet des serveurs, quinze années après ces joyeuses heures de jeunesse, un après-midi, nous étions allés quelques collègues et moi, en mission d'information au "Salon des Composants Electroniques" au Parc des Expositions à la Porte de Versailles. Aucun n'était passionné par cette visite et je proposai que l'un d'entre nous entre au salon et, en un rapide petit tour,  ramasse une liasse de documentations diverses.

    J'avais eu l'idée, c'est moi qui suis entré. Un quart d'heure après, je ressortais avec un grand sac rempli de doc. Ils comptaient sur moi, seul vrai parisien, pour trouver le moyen de finir agréablement l'après-midi. Je proposais de faire un tour à "La Coupole", à Montparnasse. Nous nous y rendons, je m'adresse au maître d'hôtel et lui demande une table. Il se tourne vers moi, me regarde, me sourit et me dit : "Je vais très bien vous installer" puis il  et me glisse à l'oreille : "Comme au Moulin de la Galette!" Je le regarde à mon tour, surpris, et je reconnais la personne qui nous accueillait et qui nous plaçait, autrefois,  au Moulin. Il m'avait reconnu, je n'en revenais pas surtout si longtemps après.

     

    "Le Mikado", près de la Place Clichy, dont Serge Gainsbourg a si bien traduit l'ambiance. Il fallait descendre un petit escalier pour parvenir à cette salle. On y dansait très bien mais la moyenne d'âge des dames frôlait les cinquante balais et plus. Moi j'en avais à peine dix-neuf ! On racontait qu'il y avait des danseurs professionnels qui se faisaient payer chaque danse, cela se pratiquait souvent. Je partais lorsque le joue à joue devenait par trop pressant et que l'épaule de ma veste se colorait de poudre de riz. Pourtant cela était tentant car certaines dames étaient, parait-il, généreuses. Mais, malgré la tentation, je n'ai jamais franchi le pas.  J'ai fréquenté quelques fois "Le Bal de la Marine", près de Javel, mais pour moi c'était de l'autre côté de Paris. Je me tenais sur une banquette le dos aux grandes glaces dans le fond et je regardais surtout les couples danser.

     

     

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    Les Guinguettes. J'aimais celles des bords de Marne, à Nogent, à Charentonneau, "Le Moulin Brû" au bord du canal qui fut comblé de gravats  pour y tracer le début de l'autoroute A 4. Ou alors "Chez Gégène", le seul je crois qui existe encore. Il y avait en plus du bal une piste avec des vélocipèdes fantaisistes. Un bicycle, un autre avec l'axe de roue désaxé, un modèle tout petit ou il fallait pédaler en canard, c'était très drôle. "Convert" en face, sur l'autre rive, ces établissements accueillaient beaucoup de monde, jeune et moins jeune, on y allait souvent  à bicyclette. Je me souviens aussi avoir emprunté le train avec des wagons à étages, gare de la Bastille, qui nous emmenait au Perreux-sur-Marne. Nous dansions, nous naviguions sur des barques ou en canot et ensuite, baignade pour nous rafraîchir. Tout ça dans une atmosphère champêtre avec l'odeur des pommes frites comme dans la chanson "Venez-y donc, Ici l'on pêche". Après il arrivait de pouvoir emmener sa conquête pour s'embrasser sur un tapis de verdure, cachés derrière les buissons. Les bords de Marne en ont connu des ébats amoureux.

     

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    "Chez Max", j'aimais bien ce dancing. Je m'y sentais bien, ça dansait pas mal et les filles étaient sympas. L'été j'y allais tous les dimanches. Et pour conclure, un petit tour par "Robinson", sous les lampions "Au Vrai Arbre".  Il y en avait tant et chacun se réclamait de l'authenticité !

    Finies les guinguettes et le petit vin blanc qui faisait tourner les têtes. Il n'y a pas qu'à Saint Germain des Prés, qu'il n'y a plus d'après ...


     

  • DES BALS AUX BUTTES

     

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    Rue Ramponeau, j'ai connu jusqu'a trois bals. Un se situait au bas de la rue vers le tabac, un autre au bistrot qui avait pour nom "Le bar des amis" et en haut, au coin de la rue de Tourtille, un dernier. L'orchestre était assez réduit : un accordéon, une guitare et  une batterie faisaient l'affaire. Le tout monté sur une estrade mais cela tournait bien quand même. Nous parcourions les trois au fil des danses exécutées par l'orchestre. Pas question qu'un particulier ne s'avise alors de venir troubler la danse avec sa voiture. Comme à un passage à niveau, il devait attendre que la musique ait cessé et encore se faisait-il baptiser de jolis noms d'oiseaux. Seuls les pompiers avaient tous les droits naturellement et eux se faisaient applaudir. Des réclames étaient distribuées sous forme de chapeaux de papier, d'éventails qui se repliaient comme ceux des Andalouses. Des pétards claquaient dans tous les coins et certains n'appréciaient pas du tout, enfin c'était la fête ! Une séquence du film "Hôtel du Nord" de Marcel Carné retrace très fidèlement l'ambiance de ces bals sous des lampions multicolores et le coup de pistolet qui claque se confond dans le bruit des pétards tirés par les enfants. Les parents emmenaient leurs gamins et buvaient un rafraîchissement sur les tables placées sur la chaussée. Les enfants couraient en tous sens, les parents étaient moins sévères ce soir-là, sauf pour les jeunes filles, on veillait au grain ! Les mères disaient : "Rentrez vos poules, je lâche mon coq !"  Si le 14 coïncidait avec un samedi ou un dimanche, alors les bals duraient plusieurs jours et la France était en liesse.

     

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    J'ai une anecdote à vous raconter, une aventure qui m'est arrivée un soir et qui aurait pu mal tourner. J'ai toujours été d'un naturel noctambule et j'aimais entre autre me balader le soir ou même la nuit aux Buttes. Malgré leur fermeture, il était aisé d'y entrer par la route qui les traversait. Un soir d'automne, il était environ onze heures,  je marchais sur un chemin et me dirigeais vers la sortie, quand j'entendis au loin le bruit d'un véhicule qui arrivait rapidement sur moi. Je me retourne et je vois une voiture de police qui s'arrête à ma hauteur. Trois flics en sautent et m'entourent. Ça y est, que je me dis, je vais me faire reconduire à la sortie plus vite que je ne l'avais prévu. Ils m'empoignent vigoureusement sans un mot et m'installent entre eux sur la banquette arrière. Je balbutie quelques mots d'excuse pour m'être trouvé dans le parc après sa fermeture, que je cherchais à prendre le frais avant d'aller me coucher. Pas de réponse, mais j'entends alors celui placé à côté du chauffeur parler dans un micro. " Ça y est, on l'a ! On l'ramène ! ".   Imaginez ma surprise, la peur m'envahissait. Je questionne encore. Pas de réponse. Enfin nous sortons des Buttes et arrivons place A. Carel. A la mairie, il y avait un attroupement d'une quinzaine de personnes avec des agents. A notre arrivée, tout ce monde se précipite vers la voiture, ils me descendent et je me retrouve au beau milieu de ce monde qui apparemment en voulait à ma personne. J'entendais des invectives fuser à mon intention. Les agents écartant les badauds me placèrent face à un couple de gens âgés et leur posèrent la question suivante : "Le reconnaissez-vous ?" Hésitation de leur part mais pas de réponse négative ! J'essaie de m'exprimer, poser des questions. On me fait taire. Le monsieur dit enfin : "Il avait un pardessus." Ouf ! Je me sentis sauvé. De la foule, un bonhomme crie : "Un pardessus ça se jette !" Et tout le monde d'approuver cet idiot, de quoi j'me mêle ? Enfin, après de multiples confrontations du même genre, je suis disculpé car fort heureusement ma silhouette ne devait pas, mais vraiment pas, correspondre à celui qui, enfin je l'apprenais, venait quelques instants auparavant d'attaquer ce couple afin de dérober le sac à main de la dame et s'était enfui dans les Buttes.  Déception de cette foule qui réclamait déjà ma tête...  Discrètement, je sortais de ce rassemblement revanchard et m'éloignait sur la pointe des pieds, inquiet qu'ils ne se ravisent et veulent à tout prix lyncher un gueux.

     

     

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    Heureusement, j'ai de meilleurs souvenirs des Buttes. Un soir d'hiver, j'avais réussi à décider, malgré ses réticences, la jeune fille que j'allais épouser plus tard, à faire un tour dans mon royaume. Elle hésitait quand même un peu, me déclarant que mon royaume n'était pas chauffé et que ses petites chaussures ne la protégeaient guère du froid. Alors, ayant toujours eu le sens pratique et soucieux qu'elle ne prît froid, j'emportais un journal, et devant un de ces fameux bancs à la Brassens, à genoux, je lui enveloppai ses petits pieds dans les " nouvelles du jour ". C'est gentil, non ? Robert

     


  • LES BUTTES CHAUMONT

     

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    C'est là que j'ai fait mes premières promenades dans mon landau. Les parents emmenaient leurs enfants dès leur tout jeune âge pour gambader et faire des pâtés dans le carré de sable. C'était notre campagne à nous, gens du quartier. Plus tard, nous y allions seuls ou en bande pour nous amuser. J'aimais, quand j'avais de quoi me la payer, faire la traversée dans la barque du passeur. Celui-ci actionnait un gros volant qui entraînait l'esquif jusqu'à la rive opposée. Le voyage ne durait que quelques minutes mais c'était charmant. Nous montions au belvédère, gravissant un chemin dans des grottes artificielles mais bien réussies et, du haut, nous découvrions la capitale qui s'étalait au loin.

     

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    De là, nous passions sur le pont dit des suicidés. Parait qu'il portait bien son nom car plusieurs malheureux s'étaient, cela se disait, jetés. Le pont suspendu enjambait le bassin et un écriteau mentionnait qu'il était interdit d'y courir par risque de le  faire entrer en oscillation !

     

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    Il y avait aussi les chevaux de bois qui tournaient. Il fallait, à l'aide d'une tige de fer, saisir au passage des anneaux métalliques. Le petit âne qui traînait une petite carriole où étaient assis des petits enfants, guignol aussi avait ses clients qui regardaient bouche ouverte et légèrement effrayés le gendarme recevoir des coups de gourdin... Le kiosque à musique ou l'on pouvait écouter l'harmonie ou la fanfare du coin jouer de la musique légère, comme on disait : Sambre et Meuse, Poètes et Paysans, La charge de la Brigade légère, etc.

     

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    Et pour finir la fameuse marchande de gaufres qui se faisait deviner de loin grâce à l'odeur des rectangles blonds recouverts de sucre glacé. Rien que d'y penser, j'en ai le goût dans la bouche.  Les buttes, à l'adolescence, servaient de cadre à nos premiers émois amoureux, les bancs nous ont connus enlacés, nous les préférions aux chaises en fer qui étaient payantes. La dame passait et ramassait la monnaie, je possède encore un de ces tickets qu'elle nous remettait comme reçu de paiement, lors de la première promenade de mon fils aîné lui aussi dans son landau, en 1954.

     

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    Et puis le 14 juillet, quand toute la populace se pressait dès dix-neuf heures afin d'occuper une bonne place et d'assister au feu d'artifice, c'était la seule fois de l'année ou il était permis de marcher sur le gazon, car en dehors de ce jour, un seul pied sur l'herbe et le sifflet du garde, à qui bien souvent manquait un bras, vous rappelait à l'ordre et l'on s'exécutait rapidement. Alors tous, assis par petits groupes, nous attendions, devisant allègrement, que la première fusée griffe la nuit naissante d'une trace blanche ou colorée.  De toutes les poitrines, à l'unisson, s'échappait un cri d'émerveillement et des bravos éclataient de toutes les mains. Et quand toutes les fusées et autres sortes d'illuminations, après que le bouquet eut disparu du ciel, les gens restaient encore espérant qu'une dernière "belle bleue ou rouge" partirait de nouveau. Puis, tout le monde se levait et repartait calmement dans un chuchotement de commentaires sur le spectacle offert. Parfois, on allumait la bougie d'un lampion emporté et l'on revenait portant fièrement à bout de bras son flambeau multicolore jusqu'à sa rue. Les festivités n'étaient pas terminées pour autant car comme Edith Piaf le chantait à l'époque Ce soir il y a bal dans ma rue... Robert