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robert gostanian

  • LES JUIFS DE BELLEVILLE

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    La sortie des écoles rue des Maronites, vers 1908


    A plusieurs reprises, sur ce site, divers intervenants ont rappelé combien Belleville était un quartier d’immigration : italiens, polonais, arméniens ... Et aussi juifs d’Europe Centrale puis de Tunisie et plus marginalement du Maroc et d’Algérie. Une des raisons majeures de cette concentration d’immigrés est que Belleville (et son annexe Ménilmontant)  était un quartier pauvre, avec des loyers abordables.

    S’agissant des juifs d’Europe Centrale (Bessarabie, Bucovine, Ukraine, Russie, Pologne), les premières migrations eurent lieu dans les années 1920 après les premiers pogroms en Pologne. La venue à Paris était   souvent précédée par un passage à Berlin dans le ghetto de la Grenadier-strasse.

     

    En Pologne et en particulier en Galicie, l’information qui circulait alors mentionnait le besoin de  main d’œuvre en France et surtout  à Paris. Des agents recruteurs parcouraient aussi la Pologne à cet effet. C’est ainsi  qu’une population laborieuse vint, beaucoup de polonais de souche vers le Nord, pays de mines et beaucoup de juifs polonais vers  Paris  pour les travaux d’artisanat. Trois quartiers de prédilection pour accueillir ces nouveaux venus : Montmartre et  Saint-Paul pour les plus nantis ainsi que Belleville pour les plus pauvres.

    Très vite, pour faire face aux aspects religieux, le baron de Rothschild fit construire une synagogue.

    Par ailleurs ces populations avaient le besoin de se rencontrer pour échanger leurs souvenirs de Pologne, parler politique  ou plus simplement «boulot». Un premier lieu de rencontre fut, à Ménilmontant, chez  l’horloger-bijoutier Scholem. D’autres lieux de Belleville-Ménilmontant virent le jour, dans des cafés, dans des boutiques ou ateliers d’artisans.

    Un peu plus tard, la création de la « Ligue pour la culture » mis fin à ces rencontres «en boutique»  au profit de rencontres plus structurées et organisées dans un grand local dans le secteur République.

    Mais pour ceux qui étaient moins intellectuels, moins politiques, il existait un lieu « magique » où l’on se retrouvait « au pays », c’était le Boulevard de Belleville. Ce lieu de rencontre très apprécié des juifs de Belleville était encore très utilisé après la seconde guerre jusque dans les années 1960.

    Ces véritables rassemblements très paisibles s’étendaient sur le Boulevard, depuis la rue de Belleville jusqu’à la rue de Pali-Kao, mais la plus grande densité était incontestablement entre la rue Ramponneau et la rue Bisson.

    J’ai bien connu, dans les années 1950, ces rassemblements qui avaient lieu chaque dimanche matin. Nous, nous  sortions  de la messe, dans notre chapelle au 55 Boulevard de Belleville, au coin de la rue de la Fontaine- au-Roi et l’on pouvait voir le trottoir d’en face noir de monde !  C’était une curiosité et très souvent, on allait se faufiler entre les groupes. Ils «  jaspinaient » une drôle de langue qui ressemblait à l’allemand. J’appris plus tard que c’était du Yiddish, une langue vernaculaire qui permettait à tous les juifs d’Europe d’échanger entre eux quels que soient leurs pays d’origine.

    (Ayant appris à parler allemand beaucoup plus tard, vers 25 ans, je me suis aperçu que je comprenais 70% d’une discussion ou d’un film en Yiddish !)

    Les rassemblements se faisaient par affinité ou  par thèmes de discussion. Ici un groupe « chaussure » ou « tailleur » là, un groupe originaire de Bolechow ou Lwow (Galicie), là encore un groupe plus familial dispersé sur toute la région parisienne. Hé oui, à Belleville, le dimanche matin il y avait du monde qui venait des quatre coins de Paris !

    Parfois avec mon pote Alain nous n’allions pas à la messe, mais à la pêche, Canal Saint-Martin. Lui était plutôt  « poisson » donc il amenait ses gaules et son épuisette,  moi j’étais plus « écrevisses ». Nous étions  jeunes et cons et l’on s’amusait à traverser ces rassemblements avec les cannes. Tous s’écartaient pour nous laisser passer. On trouvait cela marrant ! Parfois cela râlait, mais jamais on nous a botté les fesses !

    Dans les années 1960,  les juifs d’Europe Centrale (Ashkénazes),  dont la situation s’était améliorée avec le temps, migrèrent vers des quartiers plus chics (Grands Boulevards, Sentier, Saint-Paul). Ils laissèrent ainsi la place aux juifs en provenance d’Afrique du Nord (Séfarades). Nous étions dans les années de fin de colonisation.

    Moi-même, j’ai dû quitter le quartier en 1969, date à laquelle je fus expulsé de mon immeuble pour cause de rénovation.

    Souvent ma grand-mère m’avait parlé des juifs et des grandes rafles de Juillet 1942. Ma famille, à cette époque, habitait au 2 rue Vilin et elle avait vu le quartier se vider de sa substance le 16 Juillet 42. J’avais vu par ailleurs des tas de films sur le sujet et j’étais donc parfaitement au courant de cette tragédie.

    Dans les années 1970, la vie professionnelle m’a amené à Besançon.

    Souvent,  je « montais » à Paris pour des réunions de travail au Ministère de la Santé ou dans  ses « annexes ». Il m’arrivait alors d’avoir un peu de temps libre entre une  fin de réunion et l’heure de mon train, gare de Lyon. Alors, dès que je le pouvais,  je fonçais dans mon ancien quartier, pour renifler, déambuler et même aller chez mon ancien coiffeur, « Gérard », rue des Couronnes. Il m’arrivait de retourner  aussi sur les lieux du crime et de roder autour de mes  écoles des Maronites et Julien-Lacroix.

     

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    Rue des Maronites, à l'angle de la rue du Liban. Vers 1957

    Photographie de Henri Guérard

    Un jour,  dans les années 1980, les souvenirs me hantant, je suis retourné dans cette rue, me suis arrêté sous le porche, près à détaler si quelqu’un arrivait. Comme le « piaf » sur la défensive, j’ai regardé à l’intérieur, puis j’ai monté les quelques deux ou trois marches, passé la tête et finalement suis entré dans le hall inchangé. Un moment d’émotion bousculé par un bruit de porte brutalement ouverte et une « bignole » qui m’interpelle sur un ton très sec :

    « Vous cherchez quelque chose ? »

    La brutalité de la question aurait dû me faire fuir, je n’avais vraiment rien à faire là, mais par réaction, par provocation,  j’ai dit : « Oui, la directrice, je suis un ancien élève ».

    Les heures de vol que je portais sur mon visage ont dû suggérer à Mme la Concierge, d’appeler la directrice.

    jean-claude rihard,rue de pali-kao,robert gostanian,rue des maronites,rue julien-lacroix,rue bisson,rue ramponneau,rue ramponeau,boulevard de belleville,rue de la fontaine-au-roiCette dernière,  surprise et ravie de voir quelqu’un qui avait fréquenté cet établissement, pardon, « son »  établissement, il y a si longtemps, me proposa alors de consulter les archives. Il parait que depuis 2009 ce n’est plus possible car ces archives ne sont plus stockées dans les écoles !

    Et c’est ainsi que un quart d’heure plus tard, j’étais assis avec elle derrière un gros bouquin relié d’une 40cm de long sur 20cm de large, style registre de Mairie, comportant « N » années de scolarités.

    Dès 1948, je retrouve ma trace. Une grosse émotion en voyant des noms  de copains et de copines que j’avais oubliés. Mais surtout, un grand coup de « blues » en retrouvant  des noms de copains  juifs  (à consonance « germanique »). Pour beaucoup d’entre eux, dans les colonnes père et mère figurait la mention « mort en déportation ».

    Tous ces petits copains dont on ignorait qu’ils avaient perdu un, voire deux parents, qui vivaient probablement chez une tante ou autre ... Pourquoi ce grand secret ?

    De cette curiosité que j’avais eue, je découvrais que, durant  toutes mes années de jeunesse, j’avais en fait été  dans une ignorance  quasi complète.  Bien sûr, à la maison, ma grand-mère, ma tante, mon oncle avaient évoqués cette  grande rafle de 1942. Mais pour moi, c’était un peu une part d’histoire ancienne, d’une époque qui n’était pas la mienne. Comme la guerre de 100 ans et Jeanne d’Arc !

    Pas un instant, je n’avais imaginé que des petits copains d’école, là, avec moi, avaient perdu des parents.

    Je suis ressorti de cette maternelle complètement sonné, les larmes aux yeux. Aujourd’hui encore je repense souvent à cette scène, bien plus troublante que tous les films que j’ai pu voir sur le sujet car j’avais été touché personnellement.

     

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    Plaque commémorative  ☛ Ecole des garçons, rue Julien-Lacroix 


    Tout comme Robert  Gostanian, dans son billet, qui nous mentionnait les plaques à la mémoire des enfants juifs de Belleville déportés :  peut-on rester insensible à une telle tragédie ?

    Jean-Claude Rihard

     

     

     

  • ENFANTS JUIFS DEPORTES

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    Sur le net, je suis tombé par hasard sur un site (Comité "Ecole de la rue Tlemcen"), une association pour la mémoire des enfants juifs déportés du XXe arrondissement de Paris. Je regarde et je découvre une liste alphabétique des enfants déportés : 28 pour la seule rue Ramponeau !  Des noms me reviennent aussitôt en mémoire et je cherche …

     

    Au 16 rue Ramponeau, je trouve deux noms : Jacqueline et Maurice. Elle avait 13 ans, lui 16. Ils venaient souvent à la maison et restaient longtemps avec nous. Quand je pense que ma sœur empruntait à Jacqueline  une veste où était cousue une étoile jaune et  qu'elle sortait se promener dans la rue, ce n'était pas de la bravade mais de l'innocence. Moi j'allais parfois chez eux déguster du pain azyme recouvert d'un peu de confiture. Ils disparurent un jour. On racontait qu'ils étaient repartis dans leur pays d'origine …

     

    Je ne vais pas vous raconter la suite, vous la connaissez. Mais j'avais toujours espéré que mes amis : Jacqueline et Maurice avaient échappé au massacre, je m'en trouvais tranquillisé et puis le temps a passé, jusqu'à la lecture de cette liste sur laquelle j'ai lu leurs noms… Il s'est passé quelque chose que j'ai du mal à expliquer. J'ai compris alors que j'avais vécu tout ce temps dans une sorte de confort de mémoire. L'envie de les savoir vivants quelque part me rassurait. Tout à coup, je me retrouvais devant l'affreuse réalité : ils n'y avaient pas échappé. Ainsi qu'Anna 10 ans, du 9 de la rue où il y avait un bijoutier. Et puis bien d'autres dont je ne me rappelle  plus les noms.  J'ai été envahi tout à coup d'une grande et profonde tristesse. Ma jeunesse était blessée. Ils étaient mes camarades de jeux.  Robert Gostanian

     

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  • LE "MAQUIS" DANS LE FAUBOURG DU TEMPLE

     

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    La Traversée de Paris - Claude Autant-Lara


     

    Qui a connu cette petite rue Robert-Houdin qui donne entre le Faubourg-du-Temple et la rue de L'Orillon ? En 1945, elle avait été surnommée "Le Maquis". Peut-être y avait-t-on fait de la résistance, du trafic sûrement. Tout ce qui était le "Marché Noir" Il fallait la voir quand vers les 17-18 heures elle commençait de s'animer. Les "vendeurs" venaient s'installer et prenaient place sur les trottoirs, chacun sortait sa marchandise aussi variée qu'insolite, car on y vendait de tout. Le  quidam, à condition que son portefeuille soit bien garni, qui y entrait à poil d'un coté pouvait s'il le désirait, en ressortir de l'autre côté habillé de pied en cap portant sous le bras sa baguette de pain, dans son cabas toutes sortes de victuailles introuvables chez les commerçants patentés du coin, et même traînant en laisse par la main un chien corniaud ou de pure race.

     

    Quelle époque ! La guerre se terminait. Pendant quelques jours les boulangers avaient vendu du "pain blanc" mais vraiment blanc comme on ne l'avait plus connu depuis quatre années. C'était de la folie, il fallait voir cela. On manquait de tout, les produits proposés étaient de l'ersatz (succédanés), et l'imagination était sans limites : on fumait de la mousse mélangée à un grossier tabac belge, ("Fume, c'est du Belge !"), on lavait le linge avec de la cendre de bois et les pneus de vélo étaient chargés de bouchons de liège. Nous avons affreusement souffert de toutes ces privations.

     

     

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    Carte d'alimentation


     

    Comme le rappelle Jean-Claude Rihard dans l'un de ses billets sur la participation au trafic de cartes de pain, il s'en imprimait un peu partout, de bonne et de moins bonne qualité. Les plus douteuses, il fallait les frotter un peu sur le sol pour leur donner une couleur plus convaincante et on se risquait dans une boulangerie. Là, suivant la bienveillance et l'indulgence de la boulangère, elle acceptait ou refusait nos tickets qui sentaient encore l'imprimerie et la mauvaise encre. Car il faut dire qu'il arrivait que les fonctionnaires du "Contrôle Économique" les refusent et alors il fallait les rembourser. 

      

    Les Ricains

      

    Le débarquement des alliés avait eu lieu et les Américains remplaçaient les "Verts de gris" à l'Hôtel Moderne, Place de la République, à deux stations de métro de Belleville.

     

     

    A cette époque, le trafic battait son plein et chaque soir, vers les 21 heures, nous quittions Belleville avec quelques copains par la rue du Faubourg-du-Temple, direction République. Nous allions faire  "Les Ricains".

    L'opération consistait à attendre que les nombreux G.I.'s entrent ou sortent de leur hôtel, alors nous les interpellions grâce aux quelques mots appris dans le petit dictionnaire "français-anglais", investissement indispensable que j'ai  conservé.   

    - Hello Joe, have you cigarettes to sale, chewing-gum, soap ?

    ( Mon Anglais était du mot à mot, mais cela marchait…)

     

     

     

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    Et souvent, le gars avait quelque chose à vendre. Ils se passaient le mot et étaient nombreux à faire ce commerce. Nous achetions ainsi toutes sortes de produits introuvables à Paris : bas nylon, tabac, savonnettes, pantalons, blousons,  mille choses … Vers 1  à 2 heures du matin, nous remontions avec notre marchandise vers Belleville. On rangeait la cargaison chez soi, à condition que la flicaille, au parfum du manège, ne nous alpague pour passer quelques heures au commissariat du quartier, et que notre marchandise disparaisse dans leurs placards.

    Enfin, si tout se passait bien, nous avions le droit de nous reposer et de dormir.  Le lendemain, on se levait assez tard vu l'heure du coucher.  C'était dans la soirée, vers les 17-18 heures que nous chargions nos produits dans les poches ou la chemise pour aller nous installer sur les trottoirs du "Maquis", rue Robert-Houdin. Alors, doucement, le chaland arrivait, faisant des aller-retours à la recherche de ce qu'il pourrait s'offrir.

     

    Debout, les mains dans le dos, nous répétions en chuchotant : américaines, chocolats, savonnettes, chewing-gum ... Un client s'arrêtait, intéressé, et nous marchandions les prix.  Les paquets de Camel, Lucky Strike, Chesterfield et autres Old Gold sortaient discrètement des poches et s'échangeaient contre argent comptant. La "rousse" en civil rodait. Nous les connaissions, et pourtant ils arrivaient à nous faire aux pattes.  Nous leur donnions des noms, l'un d'entre eux était baptisé Chapeau vert. C'était bête, il en portait toujours un. Il nous arrêtait tout simplement, sans résistance de notre part, et nous emmenait au commissariat le plus proche mais c'était souvent celui de la rue Pradier, dans le 19e. Là, ils vidaient les poches de nos marchandises que les fonctionnaires se partageraient un peu plus tard.

     

     

    Parfois, c'était plus sérieux, ils y mettaient le paquet, il y avait des rafles monstres. Des cars à claire-voie emplis de gardiens se plaçaient au deux accès de la rue (Faubourg-du-Temple et de l'Orillon) empêchant toute échappée. Tout le monde était bloqué : vendeurs, acheteurs, joueurs de "passe anglaise" et de bonneteau.  Les agents descendaient en trombe des cars et investissaient la rue, s'éparpillant partout. Alors c'était la débandade, chacun cherchant à s'évader de la souricière, certains qui portaient sur eux des produits bien plus risqués tentaient de s'échapper par les toits des immeubles, vite rattrapés par les fonctionnaires de police, fouillés, ils étaient parfois porteurs de dollars ou plus grave, d'armes à feu dont ils n'avaient pas eu le temps de se débarrasser.  Ceux-là étaient emmenés à part dans des "paniers à salade".

     

    Les gens étaient alignés sur les trottoirs. On  faisait l'inventaire de  leurs poches, ils étaient alors chargés dans les cars et emmenés "Quai de Gesvres". Les agents se tenaient sur les marchepieds interdisant les évasions.  On payait une  amende et la marchandise était évidemment confisquée.

     

    Je sais, certains diront que c'était du "marché noir", que ce n'était pas bien… Mais que celui ou celle qui n'y a jamais eu recours comme vendeur ou comme acheteur le dise, ils ne seront pas nombreux. Il fallait bien manger, se vêtir, se chauffer. Ce marché parallèle permettait quand même  aux gens du peuple de trouver ce qui n'existait plus dans les commerces. Et de " gagner sa croûte" tout simplement.

    Je suis repassé récemment dans le Faubourg. La rue est vide et abandonnée, toute grise…  comme Belleville.  Robert Gostanian

     

     

     

  • VENDEUR DE PEIGNES

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    Complétant le billet de Jean-Claude Rihard sur les marchés de Belleville, Robert Gostanian nous adresse, venant de sa malle à trésors, cette autorisation d'exercer le commerce de vendeur de peignes datant de 1949. Témoignage d'un temps où les marchés regorgeaient de spécialités et où les petits métiers s'épanouissaient sur le pavé.

    Je ne saurais trop, à ce sujet, recommander la lecture des ouvrages de Gérard Boutet et particulièrement les trois volumes qu'il consacra, en 1987, aux Petits métiers oubliés.

    Qui conserve le souvenir des faiseurs de liens, du grâleur de marrons, du barbier-perruquier, du tailleur de limes, du bourrelier-matelassier ? Le Père Noël ne serait-il pas l'une des dernières figures du savoir-faire d'antan ?

     

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