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ENFANTS JUIFS DEPORTES

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Sur le net, je suis tombé par hasard sur un site (Comité "Ecole de la rue Tlemcen"), une association pour la mémoire des enfants juifs déportés du XXe arrondissement de Paris. Je regarde et je découvre une liste alphabétique des enfants déportés : 28 pour la seule rue Ramponeau !  Des noms me reviennent aussitôt en mémoire et je cherche …

 

Au 16 rue Ramponeau, je trouve deux noms : Jacqueline et Maurice. Elle avait 13 ans, lui 16. Ils venaient souvent à la maison et restaient longtemps avec nous. Quand je pense que ma sœur empruntait à Jacqueline  une veste où était cousue une étoile jaune et  qu'elle sortait se promener dans la rue, ce n'était pas de la bravade mais de l'innocence. Moi j'allais parfois chez eux déguster du pain azyme recouvert d'un peu de confiture. Ils disparurent un jour. On racontait qu'ils étaient repartis dans leur pays d'origine …

 

Je ne vais pas vous raconter la suite, vous la connaissez. Mais j'avais toujours espéré que mes amis : Jacqueline et Maurice avaient échappé au massacre, je m'en trouvais tranquillisé et puis le temps a passé, jusqu'à la lecture de cette liste sur laquelle j'ai lu leurs noms… Il s'est passé quelque chose que j'ai du mal à expliquer. J'ai compris alors que j'avais vécu tout ce temps dans une sorte de confort de mémoire. L'envie de les savoir vivants quelque part me rassurait. Tout à coup, je me retrouvais devant l'affreuse réalité : ils n'y avaient pas échappé. Ainsi qu'Anna 10 ans, du 9 de la rue où il y avait un bijoutier. Et puis bien d'autres dont je ne me rappelle  plus les noms.  J'ai été envahi tout à coup d'une grande et profonde tristesse. Ma jeunesse était blessée. Ils étaient mes camarades de jeux.  Robert Gostanian

 

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Commentaires

  • J'ai une expérience un peu différente puisque je suis un peu plus jeune, mais finalement très similaire. Je racnterai cela ultérieurement pour ne pas être redondant et surtout nous laisser le temps de réfléchir à tes écrits.
    Ma grand-mère m'a souvent raconté comment un 16 Juillet 1942, le rue Vilin, le Passage Julien Lacroix, une partie de la rue Piat se sont brutalement vidés de leurs habitants.
    On n'entendrait plus les Rosenbergs appeler le petit Simon pour aller chercher "del' Vil" chez Robineau dans la rue "dé Kouron" ......
    Beaucoup plus tard, rue des Maronites .... tout est remonté en surface ... devant la maternelle.

  • @Robert. je me souviens de ce que me racontait celle qui est devenue plus tard ma marraine, concernant des familles juives. Elle même à l'époque avait caché une femme dont j'ai oublié le nom... bien sûr avec la complicité des voisins qui risquaient gros. A l'époque, la concierge du 31 rue des Maronites était prévenue par un ou deux policiers qu'il y aurait une descente... de préférence la nuit. Cette dame vit encore et ma marraine aussi, elle a 96 printemps... Je me souviens aussi d'une certaine langue pratiquée dans notre quartier par quelque personnes.
    Notamment deux dames que je croisais dans la rue, elles parlaient le yiddish.
    Pour mémoire aussi ma marraine connaissait le magasin dont parlait Lucile situé au rez- de chaussée de son immeuble. Elle connaissait cette famille.
    Nicole

  • j'ai 84 ans et je viens de retrouver une photo de ma classe prise quelques temps avant la rafle du 16 juin 1942 ou les trois quart de mes copains juifs ont été déportés pour un voyage sans retour. j'ai ''piraté'' la plaque commémorative apposée sur le mur de l'école rue Julien Lacroix . Je peux vous adresser par le net ou la poste copie de cette photo

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