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BELLEVILLE AVANT 1860

Aujourd’hui, je vous invite à un petit voyage historique. Nous parlerons du Belleville ancien mais pour éviter toute ambiguïté, positionnons le terme ancien, soit avant 1860 !

L’idée de ce billet m’est venue grâce à mon ami Michel Mazure qui a habité dans le quartier Couronnes, peu après le carrefour avec la rue Vilin.

L’histoire de cette amitié n’est pas tout à fait ordinaire car je ne connais pas ... ou si peu Michel !

Un jour sur le site « Les Copains », je trouve une photo d’une tête qui me dit quelque chose ! Le post joint mentionne la recherche d’Elie Sasella qui fut un copain de jeunesse. Or Elie Sasella fut aussi un copain d’enfance, disons de la petite enfance soit de 6 à 15 ans. Nous avions donc un copain commun, mais pas tout à fait de la même période. Donc, indirectement, nous devions nous connaître.

Elie habitait en bas de la rue des Couronnes, côté gauche en montant, juste après le café La Mascotte. Ses parents tenaient une boutique qui vendait des frites, quelques légumes dont des patates à l’eau.

J’ai dû croiser Michel Mazure à l’école primaire rue Julien-Lacroix et probablement plus tard chez Elie. Mon cheminement scolaire, puis mes études m’avaient un peu écarté de ce copain du Boulevard de Belleville, mais nous sommes restés en contact grâce à notre coiffeur commun qui était un peu plus haut dans la rue des Couronnes. Ce dernier avait nos adresses, ce qui a permis plus tard les retrouvailles. Elie est aujourd’hui en Suisse (Lausanne) quant à Michel qui est devenu un excellent ami grâce à Internet, il vit en Bretagne. Tout ce long préambule pour mettre en évidence que les attaches bellevilloises sont toujours omniprésentes !

Revenons à notre sujet. Avant-hier Michel Mazure me fait parvenir des plans de Belleville des années 1860. Intéressant car, à cette époque, Belleville et Ménilmontant n’étaient pas intégrés à Paris, ce n’étaient que des villages aux portes de Paris.

 

1-Années 1860-Barrière des 3 Couronnes 1-Commenté (2).jpg

Barrière des 3 Couronnes


Tous les quartiers que nous avons habités n’étaient que des jardins, des vignobles et des carrières ou anciennes carrières.

Pour les anciens du quartier « Pressoir-Couronnes », vous ne manquerez pas d’être étonné de découvrir que « notre » rue des Couronnes était en fait la rue « des Trois Couronnes ». Elle prenait naissance à la barrière des Trois Couronnes (très exactement là  où se situe le métro Couronnes actuel).

Son cheminement était le même qu’actuellement et rejoignait ce qui est actuellement la rue Julien- Lacroix, pour sa partie qui redescend vers Ménilmontant et qui était encore la Rue des Trois Couronnes.

Il est intéressant de noter que le tracé de la rue du Pressoir est déjà là, ce n’est qu’un chemin de campagne. De même la future rue Bisson.

« Mon » Boulevard de Belleville n’est encore que le Boulevard des Barrières, dit aussi Boulevard extérieur. En effet, à cette époque, Paris s’arrêtait  à cet endroit et l’on pouvait y voir dressées les portes et barrières d’octroi. Idem à Belleville et à Ménilmontant !

 

 

2-Années 1860-Barrière des 3 Couronnes-Pressoir-Bisson-Vilin-Commenté.jpg


 

En remontant la rue des  Trois Couronnes ( notre rue des Couronnes), on pouvait donc croiser le carrefour avec la future rue du Pressoir. On peut observer que ce chemin de campagne avait déjà son futur parcours avec son angle droit tout à fait significatif ! Et oui les amis du « Pressoir », vous avez habité à « L’Ecorcherie » (pas grand-chose à voir avec le Pressoir qui pourtant a existé !).

Ce qui est aussi intéressant de noter, c’est l’ébauche de la future rue Vilin, qui  s’étendra plus tard en suivant la ligne de parcelle. Juste à cette pointe, ma famille vécut dans las années 1930 jusqu’en 1943.

                                             

Rue Vilin- vers 1900.jpg

 

          Le carrefour rue Vilin/rue des Couronnes au début des années 1900

             Que de changement en une cinquantaine d’années !

 

 

 

3- 1860-Barrière de Ménilmontant.jpg


La future rue des Maronites existe déjà mais c’est le Chemin de Ménilmontant et l’autre chemin qui sera plus tard le rue du Pressoir se sent déjà quelques affinités de proximité et ne se cache pas au jeu du « touche-touche » !

La rue de Ménilmontant,  n’est encore que la route du même nom. Et quand on voit toutes ces parcelles de jardins et champs, on comprend mieux le nom de notre « Passage Deschamps ».

Si l’on revient au secteur « montagneux » du haut de la rue des Couronnes, on constate qu’il s’agissait de l’ancienne carrière dite de Mississipi ! Mais oui, Belleville, c’était notre  Amérique à nous ! Ces carrières furent en  partie construites fin du 19ème, début du 20ème siècle. Néanmoins,  il subsistera  de  vastes zones laissées  à l’abandon. Ce seront les fameux terrains vagues, spectateurs de nos premières « cibiches », de nos premières batailles entre clans ou bandes, de nos premières cabanes, parfois de premières amourettes … bref, toute notre jeunesse.                      

                            

                 

4-Années 1860-Barrière des 3 Carrières Mississipi-Commenté.jpg

 

 

Ah ! j’en vois quelques-uns sourire lorsque je fais référence au côté « montagneux » de notre quartier ! Bah oui quoi, les vignes, c’est bien connu, cela pousse beaucoup mieux sur les coteaux ! Ou du moins cela donne du meilleur vin !

Cette « montagne » a donné  naissance au bistroquet que l’on a pu connaître au pied de l’escalier immortalisé par Willy Ronis.

 

Café la Montagne et escalier.jpg

  Café « Bois-Charbon » de la Montagne , en haut de la rue Vilin 

 

 

Je poursuivrais à l’occasion ce petit retour en arrière historique. Pour l’immédiat, je vous laisse méditer sur le fait que vous avez vécu  dans « L’Ecorchoir », à proximité du Mississipi ! Il fallait le faire ! Jean-Claude Rihard

Merci Michel d’avoir réveillé ma fibre bellevilloise et ménil-montagnarde avec ces plans historiques que chacun pourra visualiser ici 

 

http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_000019&titre=%20Belleville,%20plan,%20Section%20C%20dite%20de%20M%E9nilmontant&cote=%20D6P2/2/2/8&collec=1&refstats=2

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Bonjour,
    J'interviens pour rectifier quelques donneés historiques du quartier de belleville.
    Maurice Chevalier n'est pas né rue julien lacroix mais rue du retrait, et la Mére Edit n'est pas née sur un trotoir de la rue belleville , mais bien à l'hopital tenon
    Comment affrimé cela, car j'ai connu Ronis, Guerrard ,professeur avec sa mère ou encore Tarzan des noms connus que part ceux qui ont vécu à belleville .
    Tous ces personnages qui ont marqué l'histoire de belleville et bien d'autres
    J'arrive à un age plus près de la retraite que de la comunion mais possédant toujours une bonne mémoire, je vit toujour à belleville, ma forêt .
    Alors s'il vous plait avant d'affirmer ,demandez aux anciens et dépéchez vous, il n'en reste presque plus.
    L'histoire dans les livres ne vaut pas celle du vécu
    Quand un vieux meurt une biblioteque brûle

  • Mohamed Habchi a, je crois, amplement raison lorsqu'il recommande de demander aux anciens bellevillois et rappelle qu'il n'en reste que très peu. J'ai aujourd'hui 45 ans et suis tombée totalement amoureuse du grand Belleville (pour moi, de Colonel Fabien au Père-Lachaise, jusqu'à la Porte des Lilas...) mais surtout du "Petit-Belleville" (la rue et le boulevard, Couronnes et Ménilmontant) y a 10 ans. Il y a plus de 20 ans, j'y faisais un peu de photo, sans me rendre compte que je découvrais ce qui allait disparaître : le café-épicerie de chez Fanfan rue de Tourtille, la villa Ottoz murée rue Piat avec, en dessous, un terrain vague (ce qui allait devenir plus tard l'agrandissement du jardin de Belleville). Jours heureux. Quartier perdu.
    Je suis désolée, mais ce quartier n'a plus rien à voir avec ce qu'en a photographié Willy Ronis. Je suis pessimiste, mais je pense qu'il est en train de mourir sous la loi du fric qui descend lentement de Jourdain. Aujourd'hui, des épiceries fines et des bars à vins y fleurissent tranquillement. Ce quartier perd son âme. Il reste encore un peu les putes chinoises pour rappeler son côté populaire. Même le bar Le vieux Saumur se boboïse tranquillement. C'est comme ça... Merci Monsieur Mohamed.

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