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LES BUTTES CHAUMONT

 

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C'est là que j'ai fait mes premières promenades dans mon landau. Les parents emmenaient leurs enfants dès leur tout jeune âge pour gambader et faire des pâtés dans le carré de sable. C'était notre campagne à nous, gens du quartier. Plus tard, nous y allions seuls ou en bande pour nous amuser. J'aimais, quand j'avais de quoi me la payer, faire la traversée dans la barque du passeur. Celui-ci actionnait un gros volant qui entraînait l'esquif jusqu'à la rive opposée. Le voyage ne durait que quelques minutes mais c'était charmant. Nous montions au belvédère, gravissant un chemin dans des grottes artificielles mais bien réussies et, du haut, nous découvrions la capitale qui s'étalait au loin.

 

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De là, nous passions sur le pont dit des suicidés. Parait qu'il portait bien son nom car plusieurs malheureux s'étaient, cela se disait, jetés. Le pont suspendu enjambait le bassin et un écriteau mentionnait qu'il était interdit d'y courir par risque de le  faire entrer en oscillation !

 

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Il y avait aussi les chevaux de bois qui tournaient. Il fallait, à l'aide d'une tige de fer, saisir au passage des anneaux métalliques. Le petit âne qui traînait une petite carriole où étaient assis des petits enfants, guignol aussi avait ses clients qui regardaient bouche ouverte et légèrement effrayés le gendarme recevoir des coups de gourdin... Le kiosque à musique ou l'on pouvait écouter l'harmonie ou la fanfare du coin jouer de la musique légère, comme on disait : Sambre et Meuse, Poètes et Paysans, La charge de la Brigade légère, etc.

 

buttes chaumont kiosque.jpg

 

 

 

Et pour finir la fameuse marchande de gaufres qui se faisait deviner de loin grâce à l'odeur des rectangles blonds recouverts de sucre glacé. Rien que d'y penser, j'en ai le goût dans la bouche.  Les buttes, à l'adolescence, servaient de cadre à nos premiers émois amoureux, les bancs nous ont connus enlacés, nous les préférions aux chaises en fer qui étaient payantes. La dame passait et ramassait la monnaie, je possède encore un de ces tickets qu'elle nous remettait comme reçu de paiement, lors de la première promenade de mon fils aîné lui aussi dans son landau, en 1954.

 

buttes chaumont bancs.jpg

 

 

Et puis le 14 juillet, quand toute la populace se pressait dès dix-neuf heures afin d'occuper une bonne place et d'assister au feu d'artifice, c'était la seule fois de l'année ou il était permis de marcher sur le gazon, car en dehors de ce jour, un seul pied sur l'herbe et le sifflet du garde, à qui bien souvent manquait un bras, vous rappelait à l'ordre et l'on s'exécutait rapidement. Alors tous, assis par petits groupes, nous attendions, devisant allègrement, que la première fusée griffe la nuit naissante d'une trace blanche ou colorée.  De toutes les poitrines, à l'unisson, s'échappait un cri d'émerveillement et des bravos éclataient de toutes les mains. Et quand toutes les fusées et autres sortes d'illuminations, après que le bouquet eut disparu du ciel, les gens restaient encore espérant qu'une dernière "belle bleue ou rouge" partirait de nouveau. Puis, tout le monde se levait et repartait calmement dans un chuchotement de commentaires sur le spectacle offert. Parfois, on allumait la bougie d'un lampion emporté et l'on revenait portant fièrement à bout de bras son flambeau multicolore jusqu'à sa rue. Les festivités n'étaient pas terminées pour autant car comme Edith Piaf le chantait à l'époque Ce soir il y a bal dans ma rue... Robert

 



Commentaires

  • Quel plaisir de refaire avec vous cette promenade aux "Buttes", comme on disait à l'époque. Personnellement, j'y allais fréquemment avec ma cousine et ses parents qui habitaient avenue Secrétan.
    Quant à mon mari, il y allait souvent avec sa grand-mère qui avait pour amie l'épouse de l'un des gardiens. Le couple habitait la maison qui leur était réservée, au coin de la rue de Crimée. C'était avant 1939 !
    C'est donc pour nous une nouvelle page d'enfance qui se tourne.
    Nous y avons à notre tour promené notre fils, retrouvé avec lui Guignol, le manège, les balançoires et la promenade en charrette, donné à manger aux canards et savouré les gaufres !
    PS : malgré mes nombreuses tentatives, je n'ai jamais réussi à en faire d'aussi bonnes...

  • Au hasard de mes déambulations sur le net je me suis retrouvée sur votre page qui en fait m'a permis de faire un voyage vertigineux dans le temps. Je suis heureuse de partager avec vous ces souvenirs d'enfance. J'habitais rue de Lunéville, et chaque jeudi nous allions au parc . Un monde à la fois joyeux,familier et mystérieux s'offrait à nous dès que nous avions franchi la grille. Dès lors, tous nos sens étaient en éveil.
    Le marchand de ballons et de comètes colorées se tenait près de l'entrée, puis nous passions devant les balançoires doubles. A côté se dressait un préau dans lequel des chevaux de bois à bascule étaient alignés et d'où résonnait le grincement des ressorts.Sur ce même chemin, le théâtre de guignol dont nous guettions le tintement de la clochette annonçant le début de la représentation. L'odeur délicieuse des gaufres, le passage de la charrette tirée par un cheval, le kiosque le plus souvent muet, les barrières de "bois-ciment", le manège de chevaux actionné manuellement et où nous devions attraper un maximum d'anneaux en fer à l'aide d'une baguette, et les bacs à sable dont l'un était équipé d'un toboggan qui me semblait immense. Allez, je vous quitte pour reprendre ma place dans le présent, quelle agréable promenade !

  • Au hasard de mes déambulations sur le net je me suis retrouvée sur votre page qui en fait m'a permis de faire un voyage vertigineux dans le temps. Je suis heureuse de partager avec vous ces souvenirs d'enfance. J'habitais rue de Lunéville, et chaque jeudi nous allions au parc . Un monde à la fois joyeux,familier et mystérieux s'offrait à nous dès que nous avions franchi la grille.Dès lors, tous nos sens étaient en éveil.
    le marchand de ballons et de comètes colorées se tenait près de l'entrée, puis nous passions devant les balançoires doubles. A coté se dressait un préau dans lequel des chevaux de bois à bascule étaient alignés et d'où résonnait le grincement des ressorts.Sur ce meme chemin, le théatre de guignol dont nous guettions le tintement de la clochette annonçant le début de la représentation. L'odeur délicieuse des gaufres, le passage de la charrette tirée par un cheval, le kiosque le plus souvent muet, les barrières de "bois-ciment", le manège de chevaux actionné manuellement et où nous devions attraper un maximum d'anneaux en fer à l'aide d'une baguette, et les bacs à sable dont l'un était équipé d'un toboggan qui me semblait immense. Allez, je vous quitte pour reprendre ma place dans le présent, quelle agréable promenade vous m'avez offerte, merci

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