« JE NE SUIS PAS UN MARCHAND DE PHOTOGRAPHIE, JE SUIS UN FRANC-TIREUR DE L’IMAGE ».
Ici, dans les salons de la Mairie, 50 ans de photographies résumés en moins de cent images époustouflantes de vérité, de sensibilité, témoignages d’un monde tourmenté, de tueries dans le cher Haïti de son enfance, d’émigrés venus du monde entier s’entassant dans les bidonvilles de la région parisienne, dans les années 1960, de travailleurs hors du temps, de mineurs du nord de la France aux visage de saints terrorisés par le destin, de femmes, d'enfants et d'hommes anonymes acculés par la souffrance et la lutte quotidienne. Bienvenu Merino
Belleville par Gérald Bloncourt
EXPOSITION DU 23 AU 31 JANVIER
Film/entretien sur grand écran avec Gérald Bloncourt
Salle des fêtes de la mairie du 11e arrondissement deParis
Place Léon Blum Paris 75011
Métro Voltaire
Poème de Gérald Bloncourt
Paris quelque part
Le ciel blafard et l’ombre muette
jettent leur valise au regard du monde
la faim gèle sa cadence
au pluvieux nuage que mord l’étain
Le vent céleste et la molle cerise
appellent la tendresse et le rire bruyant
Je vois mourir l’ombre des grands toits
Et se tordre le gris des ardoises tristes
Je vois miauler
la couche d’asphalte
j’entends grincer pleurer la radio
et la joie.
Et je dis au courant qui gratte
l’espace
voici venir l’ombre vaste
des cyclones hargneux.
Je boucle ma valise pour un port
plus doux
et je nage dans l’équilibre de la sueur
moite.
Commentaires
En regardant la photo d'Angela Grimau. Je suis bouleversée de constater, la terreur qui transparaît sur son visage.Nous pouvons ressentir sa douleur, la comprendre. Son mari, vient d'être fusillé! à cause de ses idées! c'est intolérable!
pour ma part, je considère qu'il est inconcevable de mourir, ou de subir des sévices,à cause d'une idéologie!qui sont les bourreaux? il faut toujours être très
vigilant, car même en 2009! rien n'est acquis dans le monde entier! surtout pas
la liberté de penser...
Si j'étais encore à Paris, sans hésitation, je serai allée à l'exposition du photographe, gérald Bloncourt. Merci, pour toutes ces photos.
Nicole Bourg
Julian Grimau fut fusillé à 52 ans. Après la défaite de la République, en Espagne, il s'exile en Amérique Latine pour s'établir ultérieurement en France. En 1954, lors du Congrès du parti réuni à Pragues, il est élu membre du comité central.A partir de 1959, il est chargé de la direction du parti "à l'intérieur", c'est à dire en Espagne, où il réside clandestinement durant diverses périodes. Son activité en fait une des personnes les plus recherchées par la police espagnole de Franco. Après son arrestation en 1962, par la Brigade politico-sociale, il est torturé et défenestré; cela ne l'ayant pas conduit à la mort, un procès a lieu:il est condamné à mort et fusillé par le régime franquiste, bien que son cas ait été l'objet d'une grande attention par la presse internationale, ainsi que de nombreuses manifestations aient eu lieu partout dans le monde et que, 800 000 télégrammes soient parvenu à Madrid, demandant l'arrêt de ce qui était considérée comme une farce judiciaire. NO Passaran. Bienvenu Merino
Un immense merci ô Bienvenu pour ces précisions utiles qui nous rappellent que le prix de la liberté est aussi celui du sang.