Vieux Belleville, 1966
Photographie de François Lartigue
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Vieux Belleville, 1966
Photographie de François Lartigue
Je vous recommande le site de Philippe Célérier qui compose sur le Net un vaste musée des façades de salles de cinéma fermées, disparues ou toujours en activité. C'est en feuilletant les pages de ce blog que j'ai trouvé la carte postale ci-dessus représentant le Phénix, créé en 1909 au 28 rue de Ménilmontant (au fond d'une cour après avoir passé le porche) et dont la dernière séance fut projetée le 30 juin 1970. La salle comptait 650 palmes. Mais qui se souvient des films qui y étaient donnés ?
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Ignorer Henri Guérard, c'est entraver la marche à rebours, nostalgique et parfois douloureuse, qui nous mène dans les rues et passages d'autrefois, parmi les terrains vagues et les cours, sur les traces d'une enfance qui connut la rue Vilin et le Passage Deschamps. Le photographe Henri Guérard fut le témoin de la rue du Pressoir avant sa destruction. Il réalisa, en 1960, quelques clichés où l'on voit la poussière de nos immeubles transformés en décombres. Il est indispensable de se procurer Le regard d'un photographe sur Belleville, Ménilmontant, Charonne (1944-1999) publié en février 2004 aux éditions de L'Amandier.
Pour vous convaincre de la nécessité de posséder un tel ouvrage, voici quelques photographies extraites de ce volume qui en contient 244.
La blanchisseuse de la rue du Pressoir - 1954 © Henri Guérard
© Henri Guérard
L'escalier de la rue Vilin © Henri Guérard
Philippe Hiraga me signale cette séquence dans Orphée, le film de Jean Cocteau datant de 1950. Voici donc un témoignage très court mais si émouvant de la rue Vilin telle qu'elle fut filmée en 1949 probablement.
L'apparition de la rue Vilin mais aussi de Jean Marais et de François Périer commence à 8 minutes 35.
Photo © Epuisette
Les visiteurs de la Rue du Pressoir ne font pas que passer. Ils aident aussi à augmenter notre documentation. On nous signale des blogs ou des sites et ce sont des images de Belleville qui défilent sous nos yeux. De vrais trésors. Il convient donc de partager.
BELLES VUES DE BELLEVILLE 70 PAR JEAN-LOUIS PENEL
PARIS EN IMAGES ☛ LE VINGTIEME ARRONDISSEMENT
Bonjour à toutes et tous, amis du site de la rue du Pressoir.
En pensant à ceux d’entre vous éloignés maintenant du quartier de leur enfance, et en essayant de retrouver les lieux de nos souvenirs communs, je suis allée faire un tour à Ménilmontant la semaine passée.
Les démolitions des années 1960 ont été tellement dévastatrices que les sites demeurés intacts nous donnent d’autant plus de plaisir à voir.
J’ai pris quelques photos que je vous envoie ci-dessous.
Notre-Dame-de-la-Croix, majestueusement inchangée.
La rue du Liban a fait peau neuve.
Un coquet magasin de fleurs y apporte une note de couleur qui ne m’a cependant pas fait oublier la vieille échoppe du cordonnier chère à mon cœur. Le Petit Balcon qui souligne l’angle des deux rues domine toujours le bistrot qu’on a voulu restaurer mais conservé dans son jus.
« L’école des filles » de la rue Etienne Dolet.
Je dédie tout particulièrement cette photo à Josette et Nicole. Elle leur rappellera, je crois, d’heureux moments de leur enfance.
L’école maternelle de « ma » rue des Maronites semble être toujours en activité, mais je n’ai pas pu le vérifier car c’était un samedi après-midi.
Le passage entre les deux rues est maintenant tracé au niveau des locaux de la Poste.
Plus haut dans la rue de Ménilmontant, la place Sorbier agréablement réaménagée, et peuplée maintenant de bistros aux terrasses accueillantes en été, marque une halte. Juste avant le coup de rein et l’arrivée à la rue des Pyrénées.
En ce jour d’hiver, la classique vue sur Paris était bouchée. Ce sera pour la prochaine fois !
Bonne année à tous,
Lucile
Avant de recevoir son nom actuel, en 1867, la rue des Maronites se nommait rue de Constantine. Elle rencontre la rue du Liban, pays qui pratique le rite syriaque antiochien. Le fondateur de l'Eglise catholique orientale est saint Maron.
Notez, sur la droite, l'entrée de la rue du Pressoir, à l'angle de laquelle se tenait (cette photographie est de 1900) un commerce de vins, ce qui est la moindre chose lorsqu'on sait que cette rue a pris son nom en souvenir d'un Pressoir installé dans les parages par les moines du prieuré de Saint-Martin-des-Champs.
Nous remercions Jean-Claude Rihard pour l'envoi de ce document.
En remontant la rue Vilin est un film de Robert Bober et Georges Perec réalisé en 1993. Georges Perec vécut dans cette rue classée en 1863, déclarée insalbubre puis finalement détruite.
Les archives de l'INA nous donnent l'occasion de retrouver Georges Perec à Belleville, sur les lieux de son enfance, en mars 1976. Il évoque ce qui n'est plus qu'un souvenir de rue.
VOIR
LE BELLEVILLE DE GEORGES PEREC
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Du 5 octobre au 20 novembre, Gérard Lavalette (photographe) et Samaya Veretout (peintre) exposent à la Bibliothèque Faidherbe (18, rue Faidherbe 75011 Paris)
Qu'on se le dise !
Spectacle musical Samedi 23 octobre à 14h
A la bibliothèque Faidherbe, l’association Ritournelles et manivelles vous propose un après-midi de musique et de chansons. Au son de l’orgue de barbarie, de l’accordéon, et d’autres instruments des rues, les 150 ans des vingt arrondissements de Paris seront ainsi fêtés.
Durant l’après-midi, Gérard Lavalette dédicacera son livre de photographies Le piéton du 11e paru aux éditions Parimagine.
Rendons hommage à Armand Borlant photographe ... de Belleville ! Sur son site, on peut voir 6152 photos. Parmi ces 6152 photos quelques instantanés nous emmènent au quartier, en 1982.
A Emilie Morel et Lionel Mouraux pour leur travail au sein de la Photothèque des jeunes Parisiens
C’est ce que font des peintres, des décorateurs et des tagueurs de tous poils : préserver l’œil, les yeux, de notre génération, des sales constructions que des hommes ont fait pousser dans le Paris des années 1960. Louis Chevalier avait lancé un vif avertissement avec son livre L’assassinat de Paris. Dans sa préface, il écrivit : « Les villes aussi peuvent mourir ». "Comment aurais-je pu imaginer devoir, un jour, appliquer à Paris ce vers du poète du bas empire, pleurant sur les capitales du monde antique, dévastées par les Barbares ? Assurément pas aux environs de 1960 où, venant de décrire les Parisiens, c'est-à-dire Paris plus reconnaissable à la tête des gens qu’à la disposition des lieux. Et pourtant, déjà, les choses ne commençaient-elles pas de changer ?"
Merci à Philippe Galas pour l’autorisation de publier les deux photographies qui illustrent ce billet. Bienvenu Merino
Boulevard du Temple par Daguerre
La première image d’une personne vivante
L’image ci-dessus est celle d’une rue animée, mais du fait que le temps d’exposition a dépassé dix minutes, le trafic était trop rapide pour apparaître. Seul l’homme en bas à gauche qui est resté immobile pour faire cirer ses chaussures est visible. Comme chaque Daguerréotype, l’image est inversée latéralement. La première photographie d’une personne vivante. Bienvenu Merino
La rue de la Mare
L'huile sur toile est l'œuvre de mon frère Jean-Claude, dit Jeanot, dit Gainsbarre, qui un jour a posé son chevalet près du chemin de fer de la petite ceinture. C'était un artiste et il écrivait aussi des poèmes. Robert
Voici le Belleville que découvrait Clément Lépidis depuis les hauteurs de la rue Piat. Comme le précisera l'auteur de Des dimanches à Belleville, cette photographie est une perspective sur Paris avant la construction des buildings.
Dans ce poignant récit qu'il est sans doute toujours possible de se procurer, Clément Lépidis écrit : "Le Belleville d'avant sa démolition m'assiège en permanence et ne me laisse aucun repos. Il me suffit de fermer les yeux pour découvrir le miraculeux losange encadré des quatre stations de métro que les Buttes-Chaumont viennent verdir d'arbres et de massifs."
Vous qui fermez les yeux pour mieux voir les images du souvenir, livrez-nous en quelques mots, en quelques phrases, vos commentaires sur le Belleville-Ménilmontant qui se cache sous vos paupières. Nous vous en remercions les yeux ouverts.
Des dimanches à Belleville
Clément Lépidis
Récit
Collection Terres d'Enfance dirigée par Dominique Balland et Patrick Renaudot
ACE éditeur
244 pages, environ 10 €
Avril 1984
La pauvreté comme la beauté résident dans les yeux du spectateur. La pauvreté est un jugement de valeur ; ce n’est pas quelque chose que l’on veut vérifier ou démontrer, même avec une marge d’erreur, excepté par déduction et suggestion. Dire ce qui est pauvre revient à utiliser toutes sortes de jugements de valeur.
Les photos d’Audrey Félix, celles du 20e arrondissement, nous rappellent que cet arrondissement est beau, toujours beau, comme si par pudeur, la laideur dans son reportage, nous était épargnée. Dans son parcours de piétonne fascinée par les rues proches de celles de la rue du Pressoir, au pied des Buttes-Chaumont, de la rue des Cascades, de la Cité et Villa de l’Ermitage, la photographe a su saisir, le beau du quartier, la beauté toute naturelle, au gré de ses promenades où tant d’autres promeneurs voient pauvreté, désespoir et misère. Là, à flanc de collines, la photographe nous montre que Ménilmontant était il y a pas plus de 50 ans une Hollywood, notre ville des anges, Los Angeles, où je vécus en 1969, loin des stars, des paillettes et des folklores américains, mais sans rien regretter. Parmi les cinq éléments de la mémoire, qui sont la fixation des souvenirs, leur conservation, le rappel, la reconnaissance, la localisation, cinq éléments qui nous aident à recomposer le passé. Bienvenu Merino
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Voici, pour saluer le retour de Nicole parmi nous, une carte postale représentant la rue d'Eupatoria vers 1905. Cette rue qui s'appelait autrefois rue de l'Alma a pris le nom du lieu de débarquement de l'armée française en Crimée, en 1854. Et vive Nicole !
Rue d'Eupatoria aujourd'hui. Une image proposée par Bienvenu Merino, le grand ami
C'est, c'était un îlot de paix à Ménilmontant, autrefois maison campagnarde, aujourd'hui dernier vestige du village, avec là-bas, derrière la vieille bâtisse, les ateliers et usines de Ménilmontant, avec ses cours pavées qui datent de la Commune. Si l'on fait abstraction de tout ce qui est autour, cheminées et toitures, je pense à une maison de gardien de cimetière ou encore à une maison ouvrière à l'abri de la sauvagerie des promoteurs et dans cette maison, une famille heureuse ne pensant à rien, j'espère, surtout pas à ce qui peut advenir du jour au lendemain. Bienvenu Merino
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Jeter un coup d'oeil mouillé (et amer) sur les dix-neuvième et vingtième arrondissement de Paris dans les années 1960 est rendu possible grâce aux archives de l'INA. Ne manquez pas ce voyage dans le temps.
MENILMONTANT QUARTIER D'ARTISANS
DIX NEUVIEME ET VINGTIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS
Armoiries de Paris
Chanteur de rue Pyrénéen avec son orgue de barbarie en route pour Ménilmontant au début du 20e siècle
Les altitudes par rapport au niveau de la mer varient de 26 mètres au bord de la Seine, à Grenelle, à 129 mètres à la station de métro « Télégraphe ».
Liste des principaux sommets parisiens :
Télégraphe : 129 mètres
Montmartre : 128 mètres
Ménilmontant : 118 mètres
Belleville : 115 mètres
Rue du Pressoir : 116 mètres
Buttes-Chaumont : 101 mètres
Montsouris : 78 mètres
Charonne : 65 mètres
Montagne Sainte-Geneviève : 60 mètres
Butte-aux-Cailles : 60 mètres
Maison-Blanche : 53 mètres
Bienvenu Merino
Tous les familiers de Ménilmontant reconnaîtront le carrefour de la rue Gasnier-Guy et de la rue Sorbier.
Il est surprenant de constater que le lieu est demeuré terrain vague si longtemps ! En effet, cette aquarelle date des années 30. Elle a été peinte par un oncle de mon mari, ancien de l'école Boulle, qui possédait un joli talent de peintre et dessinateur. Il me semble, pour être passée récemment dans ce secteur, qu'on est en train de le meubler ... Le petit square qui se trouve en face vient d'être réaménagé, en même temps, d'ailleurs que la partie de la rue Sorbier qui débouche sur la rue de Ménilmontant. Lucile
Documentaire sur le quartier de Belleville à Paris alternant les récits d'habitants du quartier et de nombreux plans et photos de ce petit "village". En guise de pré-générique, un homme chante "Le Moineau de Paris" (chanson d'Hector Pellerin). Désormais, Belleville est désertée par ses habitants, les boutiques ferment, on mure les portes et les fenêtres. Cependant la mémoire de ce quartier persiste grâce aux récits des habitants et commerçants qui font ainsi renaître le passé communard de Belleville et le Belleville du début du XXe siècle. Début 1900, Belleville était une sorte de campagne avec ses pavillons aux jardins peuplés de poulets ou de canards et aujourd'hui encore on découvre des traces de ce passé. Un homme raconte que de la vigne poussait rue Carducci (anciennement rue des Alouettes). Pendant 30 ans, les habitations sont restées vétustes, sans chauffage ni électricité, vouées à être détruites. Les enfants, quant à eux, se promenaient aux Buttes- Chaumont, assistaient à des pièces de théatre à Gavroche pour seulement deux sous et dès l'obtention du certificat d'études, ils commençaient à travailler. Il existait une forme de solidarité entre les habitants et lors des diverses grèves qui rythmaient le quartier, les grèvistes étaient soutenus par la population qui les nourrissait. Belleville pouvait également être comparée à une montagne que l'on gravissait grâce au funiculaire. Les représentations données au Théatre de Belleville étaient régulièrement mouvementées et ce quartier faisait souvent peur aux gens extérieurs, la "BANDE À BONNOT" y semant la terreur. La misère et les épreuves supportées en commun ont soudé les habitants entre eux et maintenant que les démolitions débutent, les habitants regrettent non pas les habitations vétustes mais l'ambiance si particulière de ce quartier. Désormais certains quittent Belleville, d'autres sont relogés dans de nouvelles habitations. Ainsi il n'est pas simple de ne pas briser les liens tissés par le temps et faire que l'histoire de ce quartier ne s'arrête pas là.
CONSULTER LE DOCUMENTAIRE DE L'INA
Voir également BELLEVILLE ET SES HABITANTS
Clement Lépidis, écrivain, interviewe quelques habitants de Belleville : Un sabotier, la dernière blanchisseuse de Belleville, une ancienne couturière et un bellevillois né dans le caniveau. Il parle du langage bellevillois à Pierre Dumayet qui l'interviewe en 1973.
« JE NE SUIS PAS UN MARCHAND DE PHOTOGRAPHIE, JE SUIS UN FRANC-TIREUR DE L’IMAGE ».
Ici, dans les salons de la Mairie, 50 ans de photographies résumés en moins de cent images époustouflantes de vérité, de sensibilité, témoignages d’un monde tourmenté, de tueries dans le cher Haïti de son enfance, d’émigrés venus du monde entier s’entassant dans les bidonvilles de la région parisienne, dans les années 1960, de travailleurs hors du temps, de mineurs du nord de la France aux visage de saints terrorisés par le destin, de femmes, d'enfants et d'hommes anonymes acculés par la souffrance et la lutte quotidienne. Bienvenu Merino
Belleville par Gérald Bloncourt
EXPOSITION DU 23 AU 31 JANVIER
Film/entretien sur grand écran avec Gérald Bloncourt
Salle des fêtes de la mairie du 11e arrondissement deParis
Place Léon Blum Paris 75011
Métro Voltaire
Poème de Gérald Bloncourt
Paris quelque part
Le ciel blafard et l’ombre muette
jettent leur valise au regard du monde
la faim gèle sa cadence
au pluvieux nuage que mord l’étain
Le vent céleste et la molle cerise
appellent la tendresse et le rire bruyant
Je vois mourir l’ombre des grands toits
Et se tordre le gris des ardoises tristes
Je vois miauler
la couche d’asphalte
j’entends grincer pleurer la radio
et la joie.
Et je dis au courant qui gratte
l’espace
voici venir l’ombre vaste
des cyclones hargneux.
Je boucle ma valise pour un port
plus doux
et je nage dans l’équilibre de la sueur
moite.