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belleville 2010

  • UNE FLANERIE EN IMAGES

    Bonjour à toutes et tous, amis du site de la rue du Pressoir.

    En pensant à ceux d’entre vous éloignés maintenant du quartier de leur enfance, et en essayant de retrouver  les lieux de nos souvenirs communs, je suis allée faire un tour à Ménilmontant la semaine passée.

    Les démolitions des années 1960 ont été tellement dévastatrices que les sites demeurés intacts nous donnent d’autant plus de plaisir à voir. 

    J’ai pris quelques photos que je vous envoie ci-dessous.

    Notre-Dame-de-la-Croix, majestueusement inchangée.

     

    Notre-Dame-de-la-Croix.jpg

                                       

    La rue du Liban a fait peau neuve. 

    Un coquet magasin de fleurs y apporte une note de couleur qui ne m’a cependant pas fait oublier la vieille échoppe du cordonnier chère à mon cœur. Le Petit Balcon qui souligne l’angle des deux rues domine toujours le bistrot qu’on a voulu restaurer mais conservé dans son jus.

     

    Le petit balcon.jpg

     

    « L’école des filles » de la rue Etienne Dolet.

    Je dédie tout particulièrement cette photo à Josette et Nicole. Elle leur rappellera, je crois, d’heureux moments de leur enfance.

    L’école maternelle de « ma » rue des Maronites semble être toujours en activité, mais je n’ai pas pu le vérifier car c’était un samedi après-midi.

    Le passage entre les deux rues est maintenant tracé au niveau des locaux de la Poste.

     

    Ecole des Filles rue Dolet.jpg

     

    Plus haut dans la rue de Ménilmontant, la place Sorbier agréablement réaménagée, et peuplée maintenant de bistros aux terrasses accueillantes en été, marque une halte. Juste avant le coup de rein et l’arrivée à la rue des Pyrénées.

     

    Place du Sorbier.jpg

     

    En ce jour d’hiver, la classique vue sur Paris était bouchée. Ce sera pour la prochaine fois !

    Bonne année à tous,

    Lucile

     

  • ANGLE DES RUES DENOYEZ ET RAMPONNEAU

    Rue Ramponeau Rue Denoyez.jpg

    Photographie Maurice Tarlo

     

    Ce commerce d'angle en déshérence m'évoque le cabaretier Desnoyez qui tenait guinguette autrefois rue de Belleville, une guinguette pouvant accueillir deux mille convives mais aussi les porte-voix de l'insurrection bellevilloise. Desnoyez, Ramponneau sont les deux noms de la révolte dont Belleville a toujours été le haut lieu tout au long du dix-neuvième siècle. Souvenons-nous que le 26 mars 1871, les conseillers municipaux de Belleville sont Charles Delescluze, Auguste Blanqui et Gustave Flourens. Flourens, condamné à mort par contumace déclarait ceci : "J'ai appris par une longue expérience des choses humaines que la liberté se fortifiait par le sang des martyrs. Si le mien peut servir à laver la France de ses souillures et à cimenter l'union de la Patrie et de la liberté, je l'offre volontiers aux assassins du pays."

    Gustave Flourens venu de l'aristocratie était aimé de tous les bellevillois tant il donna tout ce qu'il possédait, jusqu'à sa propre vie enlevée d'un coup de sabre le 23 avril 1871. L'insurgé avait trente-deux ans.

     

    flourens2.jpg

    Gustave Flourens

     

  • AUX FOLIES / BELLEVILLE A LA FOLIE

    jacomin.jpgEn tournant les pages du volumineux Belleville de Clément Lépidis et Emmanuel Jacomin (Editions Henri Veyrier, 1975 ; réédition, 1980), on ne peut que s'arrêter longtemps devant les nombreuses photographies du Belleville au temps qu'il était un village. Au passage, je signale aux lecteurs de l'édition 1980 que notre rue du Pressoir y est présente en page 108. On peut voir l'immeuble dans lequel je vécus, tout au fond, au quatrième étage. La beauté qui résulte de ces images en noir et blanc confirme la thèse de Clément Lépidis selon laquelle il s'agissait de détruire, comme un règlement de compte, ce qui était marqué par la lutte contre l'oppresseur et le mélange des peuples, en un mot l'harmonie. Il fallait en finir avec cette utopie en actes, ce fouriérisme réalisé, trop d'entente nuit à la nécessaire domination des forts sur les faibles. Détruire échoua. Le quartier demeure une terre d'exil et un espace où le pêle-mêle perdure. Seulement, rien n'est aussi beau que ces passages et cours, villas et escaliers, jardins et bistroquets tels que l'ouvrage de Lépidis & Jacomin le rappele. Belleville était la montagne qui se comparait à Montmartre. Il aurait fallu casser ce qui ne tenait plus et sauver les témoignages d'un urbanisme sans plan où l'Homme est le maître des lieux, celui qui organise dans le désordre s'il le faut. Pourvu que les distances ne soient jamais trop grandes. Pourvu que Babel puisse vivre.

    Chaque dimanche, nous revenons avec des photographies de notre vingtième arrondissement. Ce sera le vingtième d'aujourd'hui, un témoignage de ce qui parle du passé au présent. En comptant sur vos yeux, vos images, votre envie de partager avec nous la construction de ce nouvel album. Montrons ensemble que l'âme de Belleville bouge encore. 

    Commençons avec un cliché de Maurice Tarlo.

     

     

    Aux Folies Belleville 2.jpg