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Bonjour à toutes et tous, amis du site de la rue du Pressoir.
En pensant à ceux d’entre vous éloignés maintenant du quartier de leur enfance, et en essayant de retrouverles lieux de nos souvenirs communs, je suis allée faire un tour à Ménilmontant la semaine passée.
Les démolitions des années 1960 ont été tellement dévastatrices que les sites demeurés intacts nous donnent d’autant plus de plaisir à voir.
J’ai pris quelques photos que je vous envoie ci-dessous.
Un coquet magasin de fleurs y apporte une note de couleur qui ne m’a cependant pas fait oublier la vieille échoppe du cordonnier chère à mon cœur. Le Petit Balcon qui souligne l’angle des deux rues domine toujours le bistrot qu’on a voulu restaurer mais conservé dans son jus.
« L’école des filles » de la rue Etienne Dolet.
Je dédie tout particulièrement cette photo à Josette et Nicole. Elle leur rappellera, je crois, d’heureux moments de leur enfance.
L’école maternelle de « ma » rue des Maronites semble être toujours en activité, mais je n’ai pas pu le vérifier car c’était un samedi après-midi.
Le passage entre les deux rues est maintenant tracé au niveau des locaux de la Poste.
Plus haut dans la rue de Ménilmontant, la place Sorbier agréablement réaménagée, et peuplée maintenant de bistros aux terrasses accueillantes en été, marque une halte. Juste avant le coup de rein et l’arrivée à la rue des Pyrénées.
En ce jour d’hiver, la classique vue sur Paris était bouchée. Ce sera pour la prochaine fois !
Avant de recevoir son nom actuel, en 1867, la rue des Maronites se nommait rue de Constantine. Elle rencontre la rue du Liban, pays qui pratique le rite syriaque antiochien. Le fondateur de l'Eglise catholique orientale est saint Maron.
Notez, sur la droite, l'entrée de la rue du Pressoir, à l'angle de laquelle se tenait (cette photographie est de 1900) un commerce de vins, ce qui est la moindre chose lorsqu'on sait que cette rue a pris son nom en souvenir d'un Pressoir installé dans les parages par les moines du prieuré de Saint-Martin-des-Champs.
Après avoir consulté le blog de la Rue du Pressoir, le coruscant chanteur André Borbé me fit savoir qu'il avait de très bons amis qui habitaient le coin de nos souvenirs. Il a demandé à Clarika de raconter. Elle nous parle de notre vieille rue avec une sentimentalité qui témoigne que la vie y demeure affable. Les boules de fonte n'ont pas anéanti le coeur palpitant de l'enclave parisienne. On remercie Clarika (chapeau bas !) tout en espérant d'autres évocations. Résidents d'hier et d'aujourd'hui, n'hésitez pas à maintenir le lien. Vos billets seront toujours les bienvenus.
La rue du Pressoir vue de la rue des Maronites
"Aujourd'hui, la rue du Pressoir c'est quelques barres d'immeubles qui, au visiteur ahuri ou nostalgique, apparaîtront comme un concentré d'inhumanité, symbole d’une société moderne désincarnée et terrifiante. Pour celui qui a connu, sans doute, les riches heures des petites rues tortueuses et animées du quartier, j'imagine que le retour à cette réalité bétonnée et peu familière doit sembler une bien piètre fatalité. Eh bien voilà, j'habite rue du Pressoir, enfin disons que c'est par cette rue que les amis qui viennent nous visiter (moi et ma famille ...) arrivent, car les grilles et clotûres édifiées de toutes parts pour protéger le quidam, empêchent un accès, somme toute logique, par la rue perpendiculaire , la rue des Maronites, par laquelle, moi-même détentrice d’un Pass (quel privilège ...!), je peux naturellement entrer... Bref, vous comprendrez que mon immeuble fait l’angle de ces deux rues (cette ultime précision afin d’être la plus pointue possible sur mon contexte vital !) . Ainsi donc, c’est après avoir pianoté sur un interphone où des listes de noms interminables défilent, puis, obtenu une réponse de l’hôte consentant, que le visiteur obtient enfin le sésame et le droit de s’ introduire dans la forteresse... antre clos et arboré, appelé la cité par mes filles ("On va jouer à la cité ... "). J'habite ce genre d' immeuble où il vaut mieux , justement.... habiter (le pire est de lui faire face !). Eh bien, lorsqu’on a intégré ces quelques désagréables donnes architecturales et logistiques, lorsque l’on vit là, on se dit que ... c'est tout sauf la jungle. Bon, bien sûr, habitant un dernier étage, j'ai la chance de dominer Paris (dois je l' avouer ?) et de pouvoir contempler les toits, le ciel, l'infini, et aussi d’ avoir des pelouses et des arbres en fleurs au-dessous de chez moi. Certes, je me demande encore comment on peut imaginer un ensemble "architectural" en soi si moche, dans un entourage si typiquement panamien. Plus qu’une faute de goût, j’en conviens ! Mais voilà, comme bien d’autres, Je vis dans mon quartier, entre la rue des Maronites, la rue Etienne Dolet, du Liban, le boulevard de Belleville, de Ménilmontant... Mes filles sont à l'école du quartier, je traverse quotidiennement la place Maurice Chevallier, le bar à Chichas et sa terrasse ( mmm ! les odeurs de narguilé qui flottent au vent !), la boulangerie où on achète le goûter des petits, le bar La Pétanque où se retrouvent, après avoir déposé leur progéniture, les mères encore en pyjama sous le blouson en cuir, les yeux cernés ... parce que "...pas assez dormi ...!" Mais un petit noir, ça vous colle la pêche ! Les deux commerces survivants de la rue des Maronites (sans compter le petit bar sympathique qui fait l’angle avec la rue du Liban, et l’association culturelle berbère qui s’occupent des petits après l’école), la pharmacie et la librairie, sont le tissu social du quartier ... Les mamies s’attardent et papotent sans fin derrière le comptoir de la pharmacie. Les mômes courent acheter des bonbons dès la sortie de l'école chez le libraire, un vrai gentleman , gentil et patient, qui sait rester zen en toutes circonstances. Aux beaux jours, les gosses traînent partout, en vélo, crient.
Si la paranoïa aigüe des propriétaires des "Résidences" a fait s'ériger d'affreuses grilles qui quadrillent, sectorisent, enferment (pour protéger quoi on se le demande...), il reste heureusement des bonnes âmes pour ouvrir aux gosses qui veulent rentrer ou laisser passer les "gens", ceux qui n' habitent pas là, et qui effraient des "résidents" craintifs (et pathétiques parfois).
Voilà, la poésie n’est pas toujours où on l’attend, et, certes, ne faisons pas d’angélisme mais , oui... la vie palpite aussi sous la grisaille du bitume, Clarika"