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mémoires d'un vieux quartier

  • NOSTALGIE

     

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    Le dernier et tout récent billet de Guy Darol m'a incitée à relire tous nos témoignages figurant sur le  site.

    Notre rue du Pressoir ! Notre quartier ! Uniques et pourtant si divers.

    Adolescents des années 60, les vôtres, n'étaient déjà plus les miens. La guerre était passée par là et l'érosion des années s'en était trouvé amplifiée. Savouré le retour à la paix, la diffusion accélérée de l'information, l'entrée en second cycle, nous ouvraient des horizons et entraînaient avec elles des aspirations à un mieux être matériel qui nous paraissait légitime.    

    Le cataclysme qui vous a frappés ne fut pour moi, sur le moment, qu'une évolution souhaitable des conditions de vie et je ne comprenais pas complètement la nostalgie qui envahissait par avance « les parents ». J'en avais assez des wc à mi-étage, des cuisines où l'on devait aussi faire sa toilette, des logements exigus qui ne permettaient de faire ses devoirs que sur un coin de table et du lit-cage qu'il fallait ouvrir chaque soir. L'adolescence est le plus souvent rebelle (il me paraît d'ailleurs tout à fait sain qu'elle le soit) et la chaleur familiale ne compensait pas le sentiment de frustration qui m'habitait.

    Les années qui passent écrèment les souvenirs. Certes si l'on n'oublie pas les mauvais, les bons prennent le dessus et se parent d'une aura que l'on savoure et souhaite partager. Je dirais même qu'ils font partie d'un patrimoine que l'on se sent en devoir de transmettre.

    Moi aussi maintenant je déplore ce qui me semble être l'inhumanité des constructions qui ont remplacé nos maisons, le manque de petits commerces générateurs de rencontres, et la froideur de cet urbanisme de béton sans détours et sans surprises. Et pourtant... Qui sait si, imperceptible à nos yeux, une vie de quartier n'existe pas ? Le melting pot n'est plus le même, mais il est là. Les petits africains qui jouent autour des placettes de Belleville avec des petits sépharades tunisiens ou des petits asiatiques, fréquentent les mêmes écoles. Ils se fabriquent leurs souvenirs. Leurs parents ont déjà eu le temps d'engranger les leurs et je ne doute pas qu'ils sont attachés à leur « rue du Pressoir ».

    Comme j'aimerais qu'ils se joignent à nous sur le site pour nous faire connaître leurs sentiments ! Lucile

     

     

     

     

  • MEMOIRES D'UN VIEUX QUARTIER/BELLEVILLE-MENILMONTANT/1965

     

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    Documentaire sur le quartier de Belleville à Paris alternant les récits d'habitants du quartier et de nombreux plans et photos de ce petit "village". En guise de pré-générique, un homme chante "Le Moineau de Paris" (chanson d'Hector Pellerin). Désormais, Belleville est désertée par ses habitants, les boutiques ferment, on mure les portes et les fenêtres. Cependant la mémoire de ce quartier persiste grâce aux récits des habitants et commerçants qui font ainsi renaître le passé communard de Belleville et le Belleville du début du XXe siècle. Début 1900, Belleville était une sorte de campagne avec ses pavillons aux jardins peuplés de poulets ou de canards et aujourd'hui encore on découvre des traces de ce passé. Un homme raconte que de la vigne poussait rue Carducci (anciennement rue des Alouettes). Pendant 30 ans, les habitations sont restées vétustes, sans chauffage ni électricité, vouées à être détruites. Les enfants, quant à eux, se promenaient aux Buttes- Chaumont, assistaient à des pièces de théatre à Gavroche pour seulement deux sous et dès l'obtention du certificat d'études, ils commençaient à travailler. Il existait une forme de solidarité entre les habitants et lors des diverses grèves qui rythmaient le quartier, les grèvistes étaient soutenus par la population qui les nourrissait. Belleville pouvait également être comparée à une montagne que l'on gravissait grâce au funiculaire. Les représentations données au Théatre de Belleville étaient régulièrement mouvementées et ce quartier faisait souvent peur aux gens extérieurs, la "BANDE À BONNOT" y semant la terreur. La misère et les épreuves supportées en commun ont soudé les habitants entre eux et maintenant que les démolitions débutent, les habitants regrettent non pas les habitations vétustes mais l'ambiance si particulière de ce quartier. Désormais certains quittent Belleville, d'autres sont relogés dans de nouvelles habitations. Ainsi il n'est pas simple de ne pas briser les liens tissés par le temps et faire que l'histoire de ce quartier ne s'arrête pas là.

    CONSULTER LE DOCUMENTAIRE DE L'INA

    Voir également BELLEVILLE ET SES HABITANTS

    Clement Lépidis, écrivain, interviewe quelques habitants de Belleville : Un sabotier, la dernière blanchisseuse de Belleville, une ancienne couturière et un bellevillois né dans le caniveau. Il parle du langage bellevillois à Pierre Dumayet qui l'interviewe en 1973.