La pauvreté comme la beauté résident dans les yeux du spectateur. La pauvreté est un jugement de valeur ; ce n’est pas quelque chose que l’on veut vérifier ou démontrer, même avec une marge d’erreur, excepté par déduction et suggestion. Dire ce qui est pauvre revient à utiliser toutes sortes de jugements de valeur.
Les photos d’Audrey Félix, celles du 20e arrondissement, nous rappellent que cet arrondissement est beau, toujours beau, comme si par pudeur, la laideur dans son reportage, nous était épargnée. Dans son parcours de piétonne fascinée par les rues proches de celles de la rue du Pressoir, au pied des Buttes-Chaumont, de la rue des Cascades, de la Cité et Villa de l’Ermitage, la photographe a su saisir, le beau du quartier, la beauté toute naturelle, au gré de ses promenades où tant d’autres promeneurs voient pauvreté, désespoir et misère. Là, à flanc de collines, la photographe nous montre que Ménilmontant était il y a pas plus de 50 ans une Hollywood, notre ville des anges, Los Angeles, où je vécus en 1969, loin des stars, des paillettes et des folklores américains, mais sans rien regretter. Parmi les cinq éléments de la mémoire, qui sont la fixation des souvenirs, leur conservation, le rappel, la reconnaissance, la localisation, cinq éléments qui nous aident à recomposer le passé. Bienvenu Merino
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