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BELLEVILLE COMMENTE PAR ADOLPHE JOANNE

angle rue rampal et rue de belleville 1a.jpg

 

Dans son Paris Illustré (Hachette, 1878), Adolphe Joanne décrit ainsi Belleville :

" Belleville, qui renfermait, avant son annexion à Paris, plus de 50 000 habitants, est située sur les pentes et sur le plateau de la chaine de collines gypseuses qui domine Paris au N.E. ; elle s'appelait autrefois Savegium ou Saviae, puis Poitrouville, avant de prendre son nom actuel. Sous Philippe Auguste, on y construisit des aqueducs qui alimentèrent les premières fontaines de la capitale.

Belleville doit sa célébrité aux combats dont son territoire fut le théâtre, en 1814. Lorsque les armées alliées s'avancèrent pour la première fois sur Paris, elles débouchèrent justement entre Rosny-sous-Bois et la Villette, c'est-à-dire sur les points où il était naturellement fortifié par le saillant de Romainville. Malheureusement, il n'existait aucun ouvrage, capable d'arrêter l'ennemi, et aucun préparatif de défense n'avait été fait quand, le 30 mars au matin, commença la lutte désespérée connue sous le nom de bataille de Paris.

Les Parisiens ou les étrangers qui ont pris part, en 1814, à cette lutte, ne reconnaîtraient pas leur champ de bataille s'ils allaient le visiter aujourd'hui. Avant sa réunion à Paris, Belleville formait déjà une grande ville, avec la Courtille et Ménilmontant ; elle se relie à la Villette, aux Prés-Saint-Gervais, à Romainville et à Charonne. Si elle conserve encore, surtout près des anciens boulevards extérieurs, un grand nombre de ses guinguettes, elle a perdu presque tous ses jardins. Sa principale curiosité est l'église construite en 1854-1855 par Lassus.

La partie inférieure de la grande rue de Belleville, autrefois rue de Paris, se nomme la Courtille. C'était là qu'autrefois (les temps sont bien changés) l'immense majorité des individus masqués et costumés, qui s'étaient amusés ou ennuyés dans les bals publics de Paris, venaient achever la nuit du mardi gras au mercredi des Cendres. C'était par là qu'ils rentraient dans Paris, au petit jour, ou même au grand jour, le matin du mercredi des Cendres, à pied, à cheval ou en voiture. Cette procession s'appelait la Descente de la Courtille.

Après avoir dépassé le théâtre, la rue de Belleville croise la rue de Puebla, avenue qui, à gauche, conduit aux Buttes-Chaumont, ainsi que les rues Clavel et de la Villette, que l'on rencontre ensuite. Au delà de l'église, qu'on laisse à gauche, on peut rejoindre, par la rue des Fêtes, la rue de Crimée, qui longe les Buttes-Chaumont un peu plus loin ; la rue de Belleville, qui mène à Romainville, projette des rameaux qui conduisent aux Prés-Saint-Gervais et à Pantin. "

 

 

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