Nouvelle balade d’hiver, cette fois sous un soleil magnifique, une brume de beau temps masquant la vue sur Paris ! Descente jusqu’au boulevard pour retrouver l’atmosphère et percevoir les changements.
Après la rue des Amandiers, là où s’ouvrait la partie la plus commerçante de la rue, la nostalgie, pour moi, devient pesante : la joyeuse animation du samedi matin a disparu, la plupart des magasins de bouche qui attiraient la grosse majorité des chalands a fait place à des boutiques disparates, dont la laideur des enseignes et le caractère apparemment éphémère n’inspirent aucune envie d’achat. Seuls ont résisté quelques bistrots, dont le tabac du coin de la rue Julien Lacroix. Un souvenir personnel : c’est là où, avec maman, la seule fois de ma vie, nous avons joué au tiercé et gagné… des clopinettes ! Comme tout le monde puisque c’était le prix de l’Arc de Triomphe et que les favoris avaient tenu leurs promesses !
Comme on peut le voir sur les photos, les petites maisons XIXème de un, deux ou trois étages n’ont pas été toutes remplacées par de hauts immeubles. Il est vraisemblable que le sous-sol mité a fait reculer les promoteurs, sinon… Le fier Comptoir National d’Escompte de Paris, depuis longtemps disparu certes, va, après avoir abrité Toto Soldes, bientôt faire place à une succursale des surgelés Picard… Grandeur et décadence ?
« La cour du 24 », comme nous l’appelions couramment, et qui relie la rue de Ménilmontant à la rue des Panoyaux par le Passage du Labyrinthe, a gardé du caractère. Tout en changeant de nature, puisque de nombreux ateliers ont été transformés en locaux d’habitation. Les riverains ont agréablement égayé leurs façades et leurs abords en installant des jardinières au long de la chaussée. Dommage que les motos en stationnement viennent perturber l’harmonie des lieux…
C’est tout pour aujourd’hui et je n’ai pas le cœur gai. A vrai dire, je n’ai plus envie de retourner flâner de sitôt rue de Ménilmontant. Pour la première fois, j’ai eu l’impression en cette fin de semaine que le quartier tel que nous l’avons connu était bel et bien mort. D’autres nous y ont remplacé et y ont heureusement trouvé leur place. C’est normal puisque la roue tourne. Mais, tout de même… c'était bien plus sympa autrefois ! Lucile