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ANCIENS CHEMINS DE MENILMONTANT

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A Gérard Lavalette, mon ami photographe humaniste, connaisseur du vrai Paris, infatigable piéton, badaud,  depuis son plus jeune âge, appareils photo toujours en  bandoulière, marcheur rapide, incognito, jamais à l'arrêt, toujours au travail par n'importe quel temps, froid, gelée, verglas,  neige, pluie , grêle, canicule, soleil tapant le crâne , et aussi, par désastreux et grouillants embouteillages, bouchons, depuis que l'automobile moderne est entrée dans la ville, grèves et folklores, carnavals, manifs, artisans en tous genres, artistes célèbres ou qui le deviendront, clochards intellos ou analphabètes, sans abri s.d.f.  exposés aux dangers quotidiens, poètes oubliés et écrivains connus, inconnus, méritant bien quelques reconnaissances, défilés des belles dans le célèbre Faubourg, par où, autrefois, franchissaient la porte Saint Antoine, les carrosses des Rois et leurs cortèges, brasseries, petits bars les plus vieux du neuf Paris, rue de Charonne, et rue de Chanzy, là, l'un de ses fiefs, le  Pure café. Si vous le rencontrez, à l'abri sous sa casquette de titi parisien,  où se cache sa popularité, n'hésitez pas à lui dire :' compliments, chapeau bas, joyeux Noël, bonne année Monsieur'

 

courtille .jpgC'était une voie bordée d'arbres avec, à l'écart de la chaussée, quelques moulins en bois, dressés par des charpentiers solides et travailleurs, où se pressaient les meuniers autrefois, pour y moudre le grain. Les dimanches venaient les parisiens, femmes et enfants, en carrosse ou à pied pour y goûter un air de campagne. Les maris galants  invitaient leurs épouses à venir boire le petit vin de la rue des Pas-noyaux, et aimaient les  inviter à danser dans quelques guinguettes proches des coteaux où Jean-Jacques Rousseau y fut renversé par les énormes chiens errant quelques peu sauvages de la Courtille. Tout là- haut, à la limite du vieux château sur les hauteurs de Télégraphe, descendaient les enfants des villages alentour pour s'amuser, mais souvent ils venaient pour travailler, aider leur père, afin de terminer au plus vite le taillage des ceps et le ramassage des brindilles, qu'ils brûlaient à petits 'feux indiens' où se réchauffaient les dignes demoiselles qui rentraient de la ville au petit matin, où elles exerçaient au Palais-Royal, le plus vieux métier du Monde. Les filles étaient belles, savaient faire appâts de leurs charmes et beautés. Les riches et nobles usaient de leurs droits pour combler leurs vifs appétits. Sur ces chemins aussi, des 'mauvais garçons' élégants, dans une misère telle qu'ils ne craignaient rien, s'attaquaient aux nobles qui possédaient richesse et fortune. Paris, alors, se composait de villages, aujourd'hui rassemblés qui forment la grande ville, capitale prestigieuse, connue et reconnue dans le monde entier. Par ci, par là, en temps de crise, collées sur les murs, des affiches portaient ces inscriptions : Terres seigneuriales à vendre ; maisons et héritages aux champs en roture à liquider; maison de Paris à louer ; office à vendre ; bénéfices à permuter ; affaires mêlées. Les fumées noires des usines et ateliers laissaient les traces, à la Soulages, coloraient le ciel de traînées blanches et grises, noircissaient encore plus la nuit sur les dernières vignes accrochées aux coteaux de la butte, à l'emplacement actuel de la rue du Pressoir, car si cette rue n'existait pas encore, là, se situaient de larges prés verdoyants entrecoupés de lignes ocres et siennes, passage des chiens affamés cherchant leur nourriture. Les Buttes- Chaumont s'élevaient, pointée dans les nuages lents et parfois, semblant à l'arrêt, qui d'un coup, prenaient de la vitesse, car s'annonçait la pluie poussée par un vent ondulant les toitures des chaumières et les arbres au bord des chemins, infligeant parfois aux carrosses, quelques petits dégâts, obligeant les Dames à descendre vite fait, en attendant les réparations d'usage. Oui ces dames riches déjà voyageaient, allaient découvrir la France, car elles ne voulaient pas que l'on se moque d'elles. Les parisiens, alors, aimaient rire de l'ignorance et de l'indolence de certains, reclus dans la ville et qui n'étaient jamais sortis de chez eux, sinon pour aller en nourrice ou partir à la guerre. Au loin, la rivière serpentine et argentée était en vue, traçant ses méandres historiques, bordés des trésors du patrimoine que construisirent peu à peu des hommes connaisseurs, architectes et bâtisseurs du Paris magnifique, éloignant loin, très loin la rue aujourd'hui célèbre de Ménilmontant, au sujet de laquelle je vous écris ces quelques lignes pour rappeler que notre cité est aussi un village qui s'agrandit toujours, toujours, et rares seront ceux d'entre nous qui garderont la mémoire de ce qu'était ces villages, à la péripétie du Grand Paris. Bienvenu Merino

 

 

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