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  • LUCILE DE LA RUE DES MARONITES

     

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    Je suis tombée par hasard, il y a quelques jours sur votre site et depuis je ne fais qu'y penser. Mes souvenirs, et ceux qui m'ont été transmis par mes parents, me reviennent en mémoire, sans souci réel de chronologie, mais de façon très vivace. En effet, je suis née en 1935 et ai habité pratiquement, jusqu'en 1959, dans l'immeuble situé 24 rue des Maronites, juste en face de la rue du Pressoir. Mes grands-parents maternels y avaient "émigré" dès avant la guerre de 14, quittant la rue Saint-Blaise et St-Germain de Charonne pour N.D. de la Croix de Ménilmontant. Depuis les trois fenêtres de l'appartement, la rue du Pressoir fut durant toute mon enfance un lieu d'observation privilégié. Mes souvenirs sont à votre disposition si vous le souhaitez pour, notamment, ajouter des commentaires antérieurs aux années 50 à l'excellent plan que vous avez dressé. Lucile Flèche

    Nos rues sont voisines et sans doute avons-nous quelques souvenirs en commun. Merci, Lucile, de nous adresser votre témoignage. Et peut-être possédez-vous des images du quartier avant sa démolition ? Nous sommes très intéressés, très émus, et d'avance nous vous remercions. Ecrivez ici

  • LE PERE NOEL/RUE ETIENNE DOLET

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    Je réponds aux commentaires que Nicole a si gentiment laissés sur le site. Nous avons bien eu, toutes les deux, la même institutrice en classe de fin d'études. Je comprends sa déception, s'entendre dire qu'elle est reçue et ne pas voir son nom sur la liste, c'est traumatisant. Pour moi les choses se sont passées différemment puisqu'on m'a fait comprendre que je ne suivrais pas en 6ème. J'ai accepté, mes parents aussi. Le passage au collège coûtait cher, bien trop cher pour mes parents. Effectivement le passage d'office après le CM2, laisse une chance, non négligeable, à tous les enfants et surtout plus de distinction de classe. Nous pouvions remarquer, à notre époque, cette fâcheuse tendance à diriger les enfants des familles, dites, défavorisées, sauf à être très bons, vers le certificat d'études puis le CAP. Il est vrai, aussi, que les parents ne contestaient pas les décisions. Mes résultats scolaires étaient moyens, je n'ai jamais redoublé mais certainement que ce niveau était insuffisant pour une scolarité au collège. Nullement traumatisant pour moi, je n'aimais pas l'école et n'ai jamais rien regretté. Je regrette, toutefois, un manque d'aisance dans la communication, ma foi je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
    Nicole me demande si je me souviens des fêtes de Noël dans notre école de la rue Etienne Dolet, bien évidemment que je me souviens. L'année 1954 était l'année de mon entrée en CP, j'ai su très vite qu'une "grande" faisait le Père Noël et voilà que 54 ans plus tard, j'apprends le nom de ce Père Noël que les petites attendaient ce jour de décembre 1954. Les élèves se regroupaient dans le préau, impatientes. Il me semble bien que l'immense sapin trônait sur l'estrade. Un coup de sonnette, tous les yeux sont rivés en direction de la grande porte du préau, les battants s'ouvrent et le Père Noël apparaît. Un grand moment de bonheur.
    Cette même année j'appris que le Père Noël n'existait pas, je ne saurai dire si c'était avant ou après cette fête d'école. Je me revois m'approcher de ma mère et lui demander si ce qu'on venait de me dire était vrai. Une scène pourtant insignifiante mais probablement importante, pour l'enfant de 6 ans que j'étais, à m'en rappeler dans les moindres détails. Maman est assise sur une chaise tout près de la fenêtre de la salle à manger, elle reprise les chaussettes de mon père avec comme support une boule de billard, elle entrelace les fils pour faire une belle reprise bien serrée et là, elle me répond, elle avoue la vérité. C'est la fin d'un rêve.  Elle me fait promettre de ne rien en  dire à mes deux petites sœurs, le secret sera gardé jusqu'au bout.
    Même si, par la suite, les lumières scintillantes du sapin se reflétaient moins dans le bleu de mes yeux, la magie opérait toujours et a opéré longtemps. Les lumières se sont quelque peu éteintes en 1984, ma mère était orpheline, moi je le suis devenue le jour de sa mort, ça je l'ai ressenti comme si on m'enfonçait une épine dans le cœur. Des Noëls suivants, il me reste un goût amer, plus rien n'était pareil. Maintenant, je me fous des noëls, je me fous des lumières et je me fous des flonflons. Malgré tout, je continue pour mes petits enfants, tout du moins, ceux que je connais. Encore un goût amer devant la bêtise humaine. Maman si tu voyais ça !
    Je termine ce récit avec des larmes dans les yeux. Ces larmes sont, bien sûr, pour mes parents, j'aimerai bien qu'ils soient là, près de moi, Papa, Maman.
    Ce récit est écrit grâce ou à cause de Nicole, que dois-je dire ? Aucune importance, j'ai passé un bon moment à l'écrire malgré qu'il ne soit pas facile d'exprimer certains souvenirs. Josette Farigoul

  • LA VIELLEUSE AVANT DESTRUCTION

     

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    La Vielleuse existe toujours si l'on en croit l'enseigne figurant au bas de la rue de Belleville. Ce café n'est plus ce qu'il était. Le voici avant démolition :

    LE PLUS VIEUX CAFE DE BELLEVILLE

  • CLEMENT LEPIDIS EVOQUE BELLEVILLE

     

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    Clément Lépidis est un écrivain bellevillois qu'il convient de lire pour ranimer les images du quartier. Il est encore possible de le voir et de l'entendre grâce aux inestimables archives de l'INA.

    Cliquer ici CLEMENT LEPIDIS EVOQUE BELLEVILLE

    Cliquer ici CLEMENT LEPIDIS ET JO PRIVAT 

  • BELLEVILLE A L'INA

     

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    Albert Simonin

    Il ne fait aucun doute que la mémoire audio-visuelle du vieux Paris (celui d'avant la démolition) est blottie au sein des archives de l'INA.

    Voyez ce bouleversant document :

    BELLEVILLE - L'ALBUM DE FAMILLE DES FRANCAIS

    Ce document dresse un portrait de Belleville au travers des témoignages de ses habitants, commençant par les souvenirs des anciens puis donnant la parole aux nouveaux arrivants qui racontent leur vie dans le Belleville d'aujourd'hui. 

    Les rues de Belleville démolies. Interview de Madame PICARD une des plus vieilles habitantes de Belleville. Elle parle du Belleville d'autrefois qu'elle regrette. Interview d'Albert SIMONIN, auteur de livres de la Série Noire, qui regrette aussi le Belleville de son enfance. Interview d'une vieille mercière, "la cousine Jeannette". 
    Claude Jean PHILIPPE suit "la cousine Jeannette" qui lui montre des jardins fleuris derrière les maisons de Belleville. 
    Alternativement Marie PICARD et Henri ROUSSEAU racontent leur enfance et leur jeunesse à Belleville : Son passage en pensionnat religieux, les souvenirs du Théâtre de Belleville, de Casque d'Or, son travail de comédienne, les mentalités de l'époque qui voyaient mal quand une jeune femme se maquillait ou quand elle fréquentait un garçon, son premier amour pour Marie PICARD. Henri ROUSSEAU lui fut élève à la communale. Tous les deux se souviennent que leurs pères qui étaient de gauche.
    La rue de Belleville actuelle. Interview de passants et d'Henri ROUSSEAU qui regrettent le folklore d'antan et se plaignent de la présence des immigrés. La rue de Belleville de nuit illuminée. Les taudis de Belleville. Interview de Simone BERTEAU qui accompagnait dans ces rues Edith PIAF. Elle se souvient d'Edith PIAF qui même connue éprouvait le besoin de revenir "faire une rue". Les vieilles maisons de Belleville.
    Interview de MOULOUDJI qui se souvient de son enfance fugueuse et bagareuse à Belleville, de son père communiste et de sa mère catholique. Enfants jouant dans le parc des Buttes-Chaumont 
    Le bas Belleville servant toujours de refuge aux exilés d'Afrique du Nord. Deux passants et Henri ROUSSEAU disent leur mécontentement de voir des immigrés à Belleville. 
    Interview d'émigrés d'Afrique du Nord (Algériens) : Ils racontent leur vie en France et le racisme dont ils sont victimes.
    Interview d'un israélite (terme adopté dans le document) expliquant pourquoi ils ont choisi Belleville, le quartier de Belleville très animé le soir, n'est pas plus dangereux qu'un autre quartier, il est même plus calme que beaucoup d'autres quartiers. Il parle des rapports entre israélites et arabes qui se passent dans le respect.


    Ce document est illustré de photos personnelles des différents interviewés, de gravures et photos d'époque du vieux Belleville (de la fin du XIX ème siècle, certaines illustrant la Commune de Paris, photo de l'ancien théâtre de Belleville, photos des Buttes Chaumont). Il comporte également un extrait de "Casque d'Or" de Jacques Becker et de "Sous les toits de Paris" de René Clair.

     

  • RUE ETIENNE DOLET

     

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    Pour répondre à Nicole, si nous parlons de la même madame Buissière, institutrice des deux années de fin d'études rue Etienne Dolet, j'ai déposé, sur le site Copains d'avant, une photo de 1960 où nous pouvons retrouver madame Buissière ainsi que notre Directrice, décédée, je crois, en 2000, à plus de 90 ans. Effectivement, nous pouvons rendre hommage à Madame Buissière. Je citerais aussi mademoiselle Gaborey-Sisson, institutrice des CM², petite bonne femme aux cheveux courts et gris, d'une grande sévérité mais tellement efficace. Merci Nicole de nous faire partager vos merveilleux souvenirs. Josette

  • RUE DES MARONITES/UN TEMOIGNAGE

    En cueillant des souvenirs du passé, Nicole Bourg a traversé les images de notre Rue du Pressoir. Elle y a laissé un émouvant témoignage.

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    Je viens de parcourir une partie de votre entretien avec Mr Bienvenu Mérino et je m'aperçois que vous êtes resté assez peu de temps rue du Pressoir. Moi aussi j'étais "protégée", avec une éducation stricte ! Il fallait avoir de bons résultats scolaires. En fait, j'adorais l'école, mais toujours avec cette petite appréhension de ne pas réussir. Je voudrais rendre hommage ici à mes institutrices, Mesdames Buissière, Bertin et Florès. Si elles sont encore de ce monde, elles sont très âgées. Peut-être ont elles des descendants... C'est grâce à elles que j'aimais tant l'école. Moi aussi, je suis une idéaliste et j'ai un profond mépris pour l'injustice. Je veux toujours refaire le monde. C'est peine perdue, me direz vous, mais en ce qui concerne "Notre quartier" j'ai encore beaucoup de souvenirs. Aussi des récits de mes parents sur ce quartier qui a tant souffert. Pendant la guerre, ils étaient très jeunes! Je suis née le 3 Février 1942 à Paris, vingtième arrondissement. 

    J'habitais au 31, rue des Maronites. Nous avions une concierge. Pour rentrer il fallait sonner puis elle ouvrait depuis sa "Loge". D'abord,  il y avait une première grande cour avec des petits ateliers, dont l'un était tenu par une amie de Maman. Elles étaient couturières. Cette amie de Maman  s'appelait Giovanna Vespetti. Son nom d'épouse était  madame Mignon. C'était comme une tante pour moi. Il y avait aussi ses parents assez âgés. D'autres encore dont nous étions très proches. Les grandes personnes étaient solidaires. Dans la petite cour, il y avait une petite imprimerie avec deux employés. Dans le bâtiment voisin habitaient mes grands-parents. A l'étage en dessous, mon oncle Giuseppe. Dans le bâtiment en face,ma tante Elisa. Au 34,rue des Maronites, le frère de maman vivait dans un petit appartement (plus grand que le nôtre) avec son épouse et ses enfants.C'était une grande famille! Nicole

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