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  • NICOLE BOURG SE SOUVIENT

     

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    Suite au récit de Bienvenu Mérino, je confirme que, comme pour lui, ce quartier de Ménilmontant est particulièrement cher à mon coeur. Une passion qui nous est commune à tous.

    Je plante le décor. C'était l'hiver, le mois de décembre, plus particulièrement. Sortie de la bouche du métro Ménilmontant. Le marchand de marrons était là : chauds, les marrons,  disait-il. Cette odeur est encore si présente. C'était en même temps la Saint-Nicolas, la fête foraine. Mon père (qui me manque cruellement.) revenait du travail, de Boulogne-Billancourt. En sortant du métro, il achetait au stand confiseries, un gros paquet de nougats pour ma fête. J'attendais ce moment... C'est curieux comme ces souvenirs sont ancrés dans ma mémoire. Les narines de la petite fille qui crie à l'intérieur sont encore imprégnées de l'odeur des marrons, de l'odeur du métro et de la barbe à papa. Mes souvenirs se succèdent, défilent... Là le kiosque de la remailleuse de bas. A côté la maroquinerie,puis deux grandes épiceries-charcuteries "Molinati","Baldini", encore une odeur inoubliable! Des anchois entassés dans un tonneau qui trônait, au milieu du magasin. Les fromages au goût si particulier. Puis, le salami, le jambon de Parme, la coppa, pancetta,etc... Dans un autre registre, par exemple, les charbonniers si bien décrits par Bienvenu Mérino. Je cite: aux yeux d'africains, portant sur leur dos des sacs de boulets d'anthracite noir. Je m'en souviens, comme si c'était hier. Mes parents commandaient régulièrement le charbon chez le "Bougnat" de la rue des Maronites. Le patron était auvergnat. Il vendait aussi des pains de glace l'été. Cher Guy, suite au prochain numéro! Nicole Bourg

  • CASQUE D'OR/BELLEVILLE

     

     

     

    Indépendamment du fait que Casque d'or (Jacques Becker, 1952) est un classique qu'il convient de voir et de revoir, il n'aura pas échappé aux habitants de la rue du Pressoir et de ses environs que ce film fut tourné, en partie, au 44 de la rue des Cascades et qu'il offre d'étonnantes perspectives (anachroniques, pour le piéton de Paris contemporain) sur la rue des Envierges et la rue de la Mare.

    Au 44 de la rue des Cascades, occupé dans le film par l'abominaffreux Leca (Claude Dauphin), deux souffleurs de verre se sont installés après maintes tergiversations. En effet, le jardin qui servit de décor à ce chef d'oeuvre bellevillois, et dans lequel se profile, à de nombreuses reprises, la silhouette magnifique de Marie (Simone Signoret), fut longtemps menacé d'arasement ainsi qu'en témoigne le lien (Le jardin de Simone Signoret) ci-dessous.

    Lieu de pélerinage pour cinéphiles et badauds mélancoliques, le 44 rue des Cascades est à contempler comme l'un des rares reflets du Belleville des années 1950.

    LIRE LE JARDIN DE SIMONE SIGNORET

    EN SAVOIR PLUS SUR JACQUES BECKER

     

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  • RECLAMES MURALES/ENSEIGNES

     

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    C'est en flânant dans le souvenir que me sont revenues les enseignes d'autrefois,  Saint-Raphaël quinquina, Suze gentiane, chocolat Menier, Dubo, Dubon, Dubonnet. Deux remarquables sites collectionnent les somptueux lettrages, peints à la main, qui ornaient les murs-pignons, qui signalaient des commerces devenus improbables (Dépôt de pommes de terres, Marée-Primeurs). Je vous en recommande la visite. Surtout, je fais appel à votre mémoire de badauds ayant observé autre chose que le pavé et les trottoirs luisants. Certains d'entre vous possèdent peut-être des images de cet art urbain aujourd'hui ruiniforme. Merci de nous adresser vos témoignages ici.

     

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    VOIR RUAVISTA LES SIGNES DE LA VILLE

    VOIR LES MURS PEINTS MURMURENT

     

  • NOEL RUE DU PRESSOIR/NOEL DANS LE MONDE

     

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    Fallait-il prendre au sérieux les propos d’un précédent billet où j’affirmais me foutre des Noëls et de ses illuminations, depuis plusieurs années ? Eh bien non ! Tous les ans, inlassablement, je répète la même chose, Noël n’aurait, pour moi, plus aucun intérêt. Mes propos n’ont plus la même résonance lorsque le mois de décembre pointe le bout de son nez. Je prépare les commandes de jouets pour mes petits enfants et les cadeaux pour les grands. Malgré mes 60 ans, c’est toujours avec un immense plaisir que je chine, jamais de lassitude lorsqu’il s’agit de donner du bonheur. Cette année, encore, la hotte du Père Noël sera bien remplie et il est fort possible, qu’en cette douce nuit de Noël, il perle le long de mes joues une larme en voyant les yeux écarquillés de mes petits enfants de 3 ans.

    Comme tous les ans, je repasserai, en boucle, les beaux Noëls de mes enfants mais aussi, ressortira de ma mémoire, en noir et blanc, le vieux film des années 50, celui de mon enfance rue du Pressoir. J’attendais, avec impatience, ce réveillon de Noël, ce repas festif préparé entièrement par mon père, de son premier métier boulanger, pâtissier, cuisinier, médaillé de bronze, médaille que je conserve précieusement dans son écrin. Je sais aussi que le Père Noël déposera, à minuit, le cadeau tant espéré. Il le déposera sous le sapin, haut de plus de 2m, qui trône comme un roi dans la salle à manger. J’ai pris soin, avant de me coucher, de mettre en évidence, près du sapin, mes pantoufles qui devraient se remplir de friandises en chocolat. Mais pour découvrir tout ça, il me faudra attendre le lendemain matin. Un seul jouet par enfant acheté avec des bons de la Semeuse.

    Je me souviens encore mais, là, mon film est comme monté à l’envers car ce souvenir se passe avant Noël. Mes parents, mes 3 sœurs et moi, occupions un deux pièces cuisine au 3ème et dernier étage de l’immeuble 25 rue du Pressoir, peu avant le grand jour, mon père grimpait sur le toit de l’immeuble en passant par une trappe située sur le palier et, de la haut, par le conduit de la cheminée, envoyait des oranges. Les yeux pétillants de joie, je suivais le parcours de ces oranges tombant du ciel, traversant la salle à manger pour terminer leurs courses dans la cuisine. Je me précipitais pour les ramasser, mais quel dommage que mon père n’ait pas assisté à cette magie. Où était-il ? Je ne me posais pas la question, je lui raconterai cette aventure lorsqu’il sera de retour. Maman disait que le Père Noël passait au- dessus de l’immeuble. Je n’avais pas 6 ans.

    Il était aussi de coutume, quelques jours avant le 24, de mettre ses chaussons au pied du sapin et si le Père Noël jugeait que, dans cette maison, les enfants avaient été bien sages, il pourrait déposer, en général, une guimauve enrobée de chocolat. 

    Je ne sais si cette tradition était propre à ma mère ou due à ses origines Ardennaises, à la frontière Belge, qui dans ce cas pourrait faire penser à Saint Nicolas, d’autant plus que Maman parlait souvent du Père Fouettard, les deux sont indissociables. Quoi qu’il en soit, j’ai perpétué la tradition avec mes enfants sans toutefois être comparable.

    Voilà, encore une petite scène de la vie, chez moi, au 23-25 rue du Pressoir. Maintenant, je vais faire comme les enfants, attendre que le Père Noël descende du ciel,  bien installé sur son traîneau tiré par ses rênes et accompagné de ses fidèles lutins. Bien que je préfère offrir que recevoir, je sais que sa hotte contiendra moult cadeaux pour moi de la part de ma famille, je sais aussi, qu’entre autres cadeaux, je découvrirai le bouquin de Guy Darol, Héros de papier.

    Je désire terminer ce récit en souhaitant à tous les visiteurs du site rue du Pressoir ainsi qu’à Guy Darol, sa maman et sa famille, sans oublier mon ami Bienvenu Merino, un joyeux Noël et que vos projets se réalisent. Puisque nous arrivons en période de vœux, une France moins bordélique et la paix dans le monde. Mais ça c'est peut-être trop demander. Josette Farigoul

  • LA FOIRE A LA FERRAILLE

     

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    Photographie Gérard Lavalette

    Au tournant des années 1960, nous quittâmes la rue du Pressoir, promise à la démolition, et nous installâmes rue des Minimes, troisième arrondissement. Les dimanches n'étaient jamais tristes. 

     

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    Mon rez-de-chaussée de la rue des Minimes

    Ils débutaient sur des arômes de petit déjeuner et d'encre fraîche (France-Dimanche) avec les trilles du poste de radio qui célébrait l'accordéon et le musette.

    Le matin, avec le daron, nous allions remplir le filet sur les trottoirs de la rue Saint-Antoine où les marchandes de quatre-saisons alignaient leurs provendes.

    Avant de regagner notre rez-de-chaussée, nous faisions une halte devant la vitrine à jouets et petits formats de la rue de Birague. Mon attention allait alors aux illustrés nommés Akim, Tartine, Mandrake ou encore Blek le Roc.

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    L'après-midi était dédiée à la flânerie dans les rues circonvoisines du Marais, de la Bastille ou du Temple.

    A la saison (dans mon souvenir, elle était toujours frisquette) de la Foire à la Ferraille, nous allions humer les étals. On touchait des yeux sans acheter. L'ambiance suffisait à nous contenter.

    Puis les pas de mon père nous menaient au cinéma. Joseph avait détaillé le programme dès le matin. Les salles étaient toujours les mêmes : Le Saint-Paul, le Studio Rivoli, le Lux-Bastille, le Cinévox du Faubourg Saint-Antoine, le Liberté de la gare de Lyon, le Dejazet du boulevard du Crime. Quelquefois, mais c'était alors une expédition, nous fréquentions les ors de La Scala et son escalier de château de fées. Là, je vis les westerns de John Ford et La Guerre des Boutons d'Yves Robert.

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    Le Dejazet

    Les yeux piquaient à la sortie et une petite tristesse venait assombrir le dimanche. C'était fini. J'en avais la gorge serrée.

  • LE FAKIR DU BOULEVARD EDGARD-QUINET

     

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    Photographie de Francis Beddok

    Vers la fin des années 1960, j’avais un peu délaissé Saint-Germain-des-Prés et je fréquentais assidûment Montparnasse. La vieille gare était toujours là et je n’imaginais même pas quelle serait un jour remplacée par l’immonde gratte-ciel. Nous naviguions du Rosebud au bar américain de la Coupole, du Falstaff à Bobino pour nous retrouver le soir à la Bohême. Boîte américaine bien planquée dans l’impasse du Départ qui n’existe plus aujourd’hui. Manu Dibango y faisait ses débuts et nous découvrions Otis Redding et Wilson Pickett.

    Le croisement du boulevard et des rues de la Gaité, du Montparnasse et d’Odessa forme une place sans nom juste à la sortie du métro Edgar Quinet.

    Invariablement, le fakir était là. C’était sa scène et il y retrouvait son public. Epées, sabres et dagues de toutes les longueurs voisinaient avec la planche à clous sur une grande toile noire.  Deux masses et des extenseurs complétaient l’équipement ainsi que des parpaings.

    Le bonhomme ressemblait à l’image qu’on a de Raspoutine. Grand et mince, il était doté d’une musculature fine et bien dessinée. Lui aussi exhibait des tatouages de mauvais garçons. Serpent entrelacé autour d’un poignard, le Saint des voyous et les fameux points bleus entre le pouce et l’index. Autant de codes pour les initiés. Ces tatouages-là n’étaient pas la création d’un artiste à la mode et ils délivraient des messages qu’à l’époque nous connaissions tous. 

    Le type haranguait la foule en tournant à l’intérieur du cercle formé et faisait tâter le fil de ses lames aux badauds. Il s’arrêtait puis coupait des journaux  en les sabrant d’un seul mouvement. La quête pouvait commencer. Contrairement aux musiciens qui passent le chapeau après leur récital, j’ai remarqué une tradition toujours présente chez les hercules et les fakirs c’est qu’il faut payer pour voir. Si la manche n’est pas assez importante, le spectacle ne débute pas. Et si jamais il arrivait un accident…

    Le fakir se concentrait après avoir réclamé le plus grand silence et se figeait les bras en croix,

    la garde de deux sabres dans ses mains, et leurs pointes contre chaque aisselle.

    Des spectateurs pas choisis par hasard, nous avions repérés les barons, se mettaient à deux pour tendre les extenseurs et caler leurs poignées dans les mains de « l’artiste ».

    Les muscles saillaient sous l’effort et notre homme crucifié  devait maintenir les tendeurs  le plus longtemps possible sous peine de se voir transpercer les flancs.

    Tous les spectateurs attendaient avec impatience la planche à clous sur laquelle il s’allongeait,

    Puis les compères déposaient sur son ventre les parpaings et invitaient quelques badauds à démontrer leur force en les cassant à grands coups de masse.

    C’était il y a fort longtemps mais en fait, le spectacle continue comme le démontre les photos offertes par Francis Beddok pour illustrer ce billet que je dédie à Josette Farigoul qui nous conte si bien la rue du Pressoir. Gérard Lavalette, photographe

     

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    Photographie de Francis Beddok

    Nos remerciements vont à Gérard Lavalette et à Francis Beddok pour ses photographies.

    VOIR LE BLOG DE FRANCIS BEDDOK

     

  • FETE FORAINE ET HOMME ORCHESTRE

     

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    Impossible de me rappeler de ces Hercules et Fakirs qui devaient déambuler sur les trottoirs du quartier. J'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas,  ça ne resurgit pas. Sur le boulevard de Belleville nous pouvions, souvent, regarder de belles scènes de rue exécutées par des artistes. Je sais que tous les ans, s'installait entre le métro Couronnes et celui de Ménilmontant, une fête foraine qui attiraient les gens du quartier et d'ailleurs et qui durait, je crois, plusieurs semaines. Peut-être qu'au moment de cette fête, il y avait des exhibitions de ces charmants personnages.
    Je revois la roue, en face du bar La Mascotte, à l'angle de la rue des Couronnes et du boulevard de Belleville. Nous pouvions gagner du café ou des kilos de sucre et bien d'autres choses. Je revois le tir à la carabine, les manèges sur la place de Ménilmontant, la chenille et le Mont Blanc ainsi que les auto-tamponneuses. Tous les ans, nous allions à cette fête foraine avec mes parents. Plus tard, à l'adolescence, je m'y rendais avec Liliane. Les jeunes se retrouvaient devant les manèges sur la place de Ménilmontant. Grisés par la vitesse de la chenille ou du Mont Blanc, qui était couvert si je me rappelle bien, nous pouvions entendre les cris de tous les jeunes dont notre bande faisait partie.
    Si je ne me souviens pas des Hercules et Fakirs, j'étais impressionnée et admirative des hommes orchestre. Très souvent, je rencontrais l'un de ces hommes dans notre quartier. Comme hypnotisée, je restais plantée devant lui, à le regarder. Il était appareillé de la tête aux pieds. Sa démarche au son des cymbales et de tous ses instruments de musique en mouvement le faisait ressembler à un pantin. Il arpentait le trottoir du boulevard de Belleville, entre la rue des Maronites et la rue de Ménilmontant. Je me rappelle aussi les mimes, ces automates vivants, que nous pouvions apercevoir principalement sur le boulevard. Du beau spectacle de rue que je regrette et que j'aimerais retrouver.
    Notre époque, c'était vraiment le bon temps même si elle était parfois difficile. On ne se posait pas trop de questions, la vie était comme elle était et cette chienne de vie était la nôtre. Nous l'aimions. Il fallait juste bosser pour s'en sortir, c'est tout ce que nous avions à faire.
    J'ai comme l'impression de ne pas vous être d'un grand secours dans l'histoire de votre Hercule de foire. Espérons que d'autres visiteurs pourront vous apporter des témoignages bien plus intéressants. Josette Farigoul

     

  • HERCULE DE FOIRE/GERARD LAVALETTE

     

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    Je dois mon héritage de badaud en grande partie à mon père. Curieux et amateur des petites scènes de la vie parisienne, il appréciait particulièrement les camelots. Il se faisait refourguer toutes sortes d’ustensiles qui entre leurs mains habiles découpaient les patates en fleurs et qui arrivés dans la cuisine se retrouvaient dans un placard, inutiles, au grand dam de ma mère.

    Il m’emmenait le long des boulevards, de l'Opéra à République, et bien sûr à la Foire à la ferraille lorsqu’elle faisait son déballage le long du boulevard Richard-Lenoir.

    Tout ça pour vous dire que j’ai le souvenir de quelques bateleurs, hercules et autres mangeurs de mégots allumés qui officiaient là où se trouvait le promeneur.

    Je me souviens particulièrement de deux hercules. Le premier, accompagné d’un compère, crachait le feu sur le terre-plein central du Richard-Lenoir, presque à la place de la Bastille, pour attirer la galerie. Des poids, des haltères et des chaînes s’entassaient au milieu du cercle des curieux.

    J’étais très impressionné par cet homme à l’air encore jeune et aux cheveux longs déjà gris. Court et trapu, il exhibait son torse tatoué, ses bras musculeux et une forte bedaine maintenue par une très large ceinture de cuir.

    Il buvait à la bouteille de grandes goulées d’alcool ou d’essence, je ne sais pas très bien, qu’il recrachait en pluie sur ses torches pour faire apparaître les flammes que tout le monde guettait. Le compère commençait la manche en gueulant que le spectacle commencerait vraiment quand le chapeau serait rempli de pièces. Ensuite, il distribuait parmi l’assistance quelques barres de fer en demandant aux hommes les plus costauds d’essayer de les tordre.

    Devant l’échec de tous, il les portait à l’hercule qui, les calant sous un bras, les tordait en U à l’aide de l’autre main. Après venaient les autres démonstrations de force pure pendant lesquelles il soulevait des poids de toutes formes et de toutes grosseurs.

    Le spectacle se terminait toujours de la même façon. L’athlète se faisait enchaîner par son comparse qui faisait de multiples tours autour de son corps avant de boucler les derniers maillons par un gros cadenas.

    Le visage de l’artiste se convulsait de grimaces étudiées, les muscles se bandaient et le corps rougissait sous l’effort. Il se démenait quelques minutes sous les encouragements des badauds et les quolibets des habitués. Puis, comme par miracle, les chaînes tombaient  pour laisser apparaître la peau meurtrie, marquée par le métal comme par de nouveaux tatouages.

    Je devais avoir dix ou onze ans, ce qui daterait cette scène au début des années 1960.

    Si ce témoignage vous convient, je vous parlerais une autre fois du fakir du boulevard Edgar-Quinet. Gérard Lavalette, photographe

    Pour mieux connaître Gérard Lavalette :

    http://www.parisfaubourg.com/

    http://www.pariscool.com/index.html

    http://www.flickr.com/photos/gerard_lavalette/sets/

     

  • HERCULE DE FOIRE

     

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    Dans les années 1960, il était courant d'assister sur les trottoirs de Paris à des démonstrations d'Hercule de foire ou de fakirs allongés sur de redoutables tessons. En avez-vous le souvenir ? Nous serions heureux de lire vos commentaires et témoignages afin de nourrir cette entrée. Les Hercules de foire sont incontestablement les pionniers de l'art dans la rue. Rendons hommage à ce passé qui vit dans notre mémoire mais que l'histoire urbaine semble oublier un peu.

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