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musique

  • STEPHEN CONTREBASSISTE A COURONNES/ATTITUDE BRITISH BELLEVILLE-MENILMONTANT


    Stephen - Couronnes, Paris 20eme

  • LE GRAND TCHAVOLO SCHMITT NOUS OFFRE MENILMONTANT

  • LE MIRIFIQUE GUS VISEUR ACCORDEONNE MENILMONTANT

  • GUY DAROL EXPLORATEUR DE FRANK ZAPPA

     

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    Tout autour de Zappa à la Librairie Dialogues, ce samedi 28 mars, à 17h

    Librairie Dialogues
    9, rue de Aiguillon
    29600 Morlaix
    Tel : 09 63 25 23 36


    The Grand Wazoo est un album de jazz-rock fusion de Frank Zappa parut en 1972, pendant sa période de convalescence. Le 10 décembre, Zappa est projeté dans la fosse d’orchestre par un spectateur, Trevor Howell, lors d’un concert donné au Rainbow Theater de Londres. Celui-ci justifia l’agression de deux manières : soit il jugea la qualité de la prestation trop médiocre, soit il considéra que Frank Zappa avait regardé sa petite amie avec trop d’insistance. Mais, personnellement, je pense que l’auteur de cette violence pris conscience de la « vérité » dévoilée dans les propos du chanteur-guitariste et c’est ainsi qu’il se manifesta violemment. Frank Zappa souffre de plusieurs fractures sérieuses, d’un traumatisme crânien, de blessures au dos, au cou, ainsi que d’un écrasement du larynx. Pendant plus d’un an, Frank Zappa reste en chaise roulante, dans l’incapacité de jouer en concert et gardera des séquelles de ce triste évènement. Il s’agit d’un album à dominance instrumentale, la musique ne pastiche pas les styles populaires comme on peut l’entendre sur de nombreux albums, même si l’on retrouve des emprunts dans différents morceaux.
    Cet album est plutôt marqué par la musique contemporaine avec des orchestrations riches donnant la part belle aux cuivres et à une caisse claire martiale, avec la guitare électrique venant en renfort. Il met également à l’honneur le jazz, notamment dans BLESSED RELIEF où il apparaît sous une forme conventionnelle. Il explore des ambiances très différentes : mélodie et orchestration complexe dans THE GRAND WAZOO, bancale et déstructurée dans FOR CALVIN, délirante-joyeuse dans CLETUS AWREETUS-AWRIGHUS, et pour finir cool dans BLESSED RELIEF.
    Guy Darol nous conduit au cœur de la réflexion de Zappa, nous fait découvrir les ingéniosités du grand artiste et démontre, avec une clarté limpide et époustouflante la panoplie superbe du jongleur-musicien magistral, du chanteur inventeur d’un trapèze emmenant avec lui, dans une voltige à couper le souffle, une partie de la jeunesse américaine et aussi du monde entier. Guy Darol retrace une partie de la route de Zappa.

    « Comme les chevaliers agitaient l’oriflamme, Zappa envoie ses textes à la face d’une Amérique à la « cérébralité livide » (Joseph Delteil). Il ne mâche pas ses mots contre « les têtes molles » (Lautréamont), les puritains et autres prosélytes de bonnes manières - un schmuck est un schmuck.  A la plommée, Zappa dégomme l’armée, la police, les politiciens, Dieu sur son sofa bordeaux, les évangélistes, le star system, la publicité, et ses victimes consentantes, les consommateurs de drogue et leurs pourvoyeurs, l’école et enfin la normalité. Oncle Sam lui fait les gros yeux. La société américaine qui jure sur la Bible et les pèlerins du Mayflower, qui n’apprécie pas les invectives du trublion. Dès 1965, Zappa est de mèche avec Lenny Bruce, en cheville avec les contestataires qui fustigent l’engagement militaire au Viêt-Nam. Depuis Freak Out !, il travaille au libelle. Ses chansons bien humectées d’acide (chlorhydrique s’entend) éclaboussent les néonazis et la droite évangélique coalisés contre l’avortement et la sexualité démuselée. Après avoir ri de la « gelée d’amour » tartinée par le flower power, Zappa brocarde les yuppies (young urban professionals) et leurs notices d’hygiènes. « Bobby Brown », sur Sheik Yerbouti, incarne cette morale désinfectante qui ordonne d’être « toujours jeune, riche et en bonne santé ». Le danger ne provient-il pas de l’Utopie qui se profile, sous la bannière de Monsieur Propre, tout opposé, il va de soi, aux idées libertaires de Fourier ? Les racines du mal, solidement fixées dans les mentalités, mobilisent Zappa contre l’apathie à frime de légumes - « Call Any Vegetable » sur Just Another Band From L.A. -, aussi monte-il au créneau pour prévenir l’inquisition dont les relents continuent de pourrir la société américaine depuis la chasse aux sorcières. Rien n’a changé sous le soleil républicain. Zappa voit se profiler, comme au temps de la HUAC (House Un-American Activities Committee), le spectre détergent et son cyclone de pureté qui transforma l’Amérique, à la fin des années 1940, en un tribunal permanent ». Bienvenu Merino

     

  • MARTIAL CHANTE MENILMONTANT

     

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    Tomas et Martial, ce guitar hero

    Bienvenu Merino est un prosélyte de la rue du Pressoir. Un jour, il donne rendez-vous à son neveu Martial pour une flânerie dans le quartier. Martial possède une voix, une guitare. Bienvenu a une caméra de poche. Et voilà le travail.

    Martial chante ses propres chansons et  le répertoire de Georges Brassens.
    On peut le voir et l'entendre à l'adresse Aux amis de Georges, 62 rue Caulaincourt 75018 Paris
    _____________
    Vins, guitare, flâneries 

    La vie est belle

    Lettre de Bienvenu Merino

    à Guy Darol

    Toi, aujourd’hui, tu es sur la côte bretonne, proche de la « m’ère », mais voici Guy, un peu de Paris. Une chanson d’Aristide Bruant, Belleville Ménilmontant, chanté par Martial, villa des Faucheurs, lors de notre périple dans l’île de ton enfance. Martial a beaucoup d’intérêt pour ce quartier et il est bon curieux ; c’est un excellent  faiseur de chansons, sa guitare toujours sur le dos, semblable aux mères africaines portant leur enfant, avec sa musique et de belles paroles toujours dans le cœur. En bon reporter, je lui ai  montré, la rue de ta prime enfance, ton école maternelle, tes trottoirs, ton collège, ton environnement de môme, ton cinéma, ton arrêt de bus, tes ciels et terre de la marelle dont j’imagine toujours le tracé à la craie dans la courbe de la rue du Pressoir, où ta maman  te contemplait heureuse, se disant émerveillée : «Mon ptit Guy, tu finiras bien par bondir jusqu’au ciel avec tes sauts de spationaute et tes devoirs assidus pour l’écriture ». A Martial,  je lui ai montré aussi tes livres et ton travail quotidien sur le site littéraire, et l’autre, notre blog, dédié aux habitants de Ménilmontant. J’ai dit à Martial, qu’autrefois, dans ces parages, tout était planté de vignes. Il était rayonnant de m’entendre parler de vendanges, de vin, de pressoir ; il humait, respirait et cherchait déjà un bistrot me demandant : « T’as pas soif, t'as vraiment pas soif, toi ? Pourquoi j’ai si soif, moi ? ». 

    Ce petit clip, sans aucune prétention, est enregistré avec ma petite caméra miniature  et discrète, de deux centimètres par deux. Laurent Cantet, lui, viendra une autre fois, pour mon film, le long métrage, beau et fin, de la poésie en somme, que nous soignerons avec délicatesse et amour. Tu verras, malgré toutes les techniques, la voix de Martial est un peu voilée par un vent qui nous punissait, j’ose dire, du vin que nous avions bu à table, pendant le déjeuner. Ce jour là, nous avons passé un bel après midi, tour à tour, heureux et joyeux, assoiffés et consommateurs dans de bons bistrots encore nombreux dans le haut de la ville, à plus de 717 mètres. Je parle comme si j’étais au sommet de l’Everest, la neige dans les baskets et le nez flottant dans des arômes naturels. « C’est ça qui donne soif, t’as pas soif,  répétait Martial à son cousin Tomas, qui en bon arpenteur, nous accompagnait, à peine descendu de l’avion provenant de Santiago du Chili, avec un bac philo et l’examen en poche pour une grande École à Paris.

    Ce jour là, tous les trois, curieux de tant de valeurs qui existent dans Paris, nous étions découvreurs, encore, des vestiges innombrables dans le haut de Ménilmontant, près des rues, Piat et des  Envierges, avec la vue splendide sur un Paris toujours magnifique presque à perte de vue. Très observateurs, nos regards à l’unisson enchantaient les passants souriants et complices de notre bonheur, complices de nous voir gamins rieurs, musiciens, guitare en bandoulière et chansons dans le cœur et avec des yeux bons d’un Charles Bukowski, vagabond et si grand poète. J’aurais voulu que tu sois avec nous, Guy, et Josette aussi, pour mieux goûter et éprouver entre amis les sensations fortes qui donnent courage et beauté aux êtres protecteurs et sauveteurs d’un patrimoine historique. Tout un passé, qui s’éloigne, à petit pas, de l’enfance, de notre existence de rêveurs, troubadours des Lettres. Troubadours simplement, libres et responsables de ce que des hommes nous ont légués afin de conserver, protéger et soigner un patrimoine extraordinaire, riche, célèbre et connu de tous. Martial chante comme il respire ; mieux, il crée. Il a tout de sa maman, Bohème, elle aussi, chanteuse et musicienne, au petit conservatoire de Mireille, et partie un mauvais jour pour un long voyage interminable dont nous savons qu’elle ne reviendra pas. Quoi dire de plus, Guy ?

    Oui ! Je vais souriant, rue de Ménilmontant avec Tomas et Martial  pour te dire, qu’il y peu de temps, j’ai été magnifiquement surpris par des photos anciennes de ta  rue, avec ta maison, ton palier, ta cour invisible jusqu’alors. Magnifiquement surpris par cette rue du Pressoir à laquelle maintenant je suis lié comme un nouveau né au sein de sa mère.

  • BELLEVILLE MENILMONTANT CHANTE PAR ARISTIDE BRUAND

     
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    Aristide Bruand
    Papa, était un lapin
    Qui s'appelait J.B. Chopin
    Et qu'avait son domicile
    À Belleville.

    Le soir avec sa petite famille
    Il s'en allait en chantant
    Des hauteurs de la Courtille
    À Ménilmontant, à Ménilmontant !

    Il buvait si peu qu'un soir
    On l'a retrouvé sur le trottoir
    L'était crevé bien tranquille
    À Belleville !

    On l'a mis dans la terre glaise
    Pour un prix exorbitant
    Tout en haut du Père-Lachaise
    À Ménilmontant, à Ménilmontant !

    Ma soeur est avec Eloi,
    Dont le frère est avec moi,
    Le soir sur le boulevard y me refile
    À Belleville

    C'est comme ça qu'il gagne sa braise
    Et son frère en gagne autant
    En refilant ma soeur Thérèse
    À Ménilmontant, à Ménilmontant !

    Le dimanche au lieu de travailler
    Ils nous montent au poulailler
    Voir jouer le drame ou le vaudeville
    À Belleville

    Le soir, ils font leurs épates
    Ils étalent leur culbutant
    Minces des genoux et larges des pattes
    À Ménilmontant, à Ménilmontant!

    C'est comme ça que c'est le vrai moyen
    De faire un bon citoyen,
    Ils grandissent sans se faire de bile
    À Belleville !

    Ils crient "Vive l'Indépendance"
    Y z'ont le coeur bath et content
    Et barbotent dans l'abondance
    À Ménilmontant, à Ménilmontant !


  • LES DEUX MUSICIENS

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    Ils apparaissent  une fois ou deux,

     l’An

    Quelquefois plus, comme la neige rare sur Paris

    Leurs habits élégants sont beaux, blancs et noirs

    Semblables aux images, belles, des rues d’autrefois.

    Ils portent, tendus à leurs cous par des bretelles de cuirs,

    Leurs instruments vieux de plus de trois cents ans.

    Ils sont héritiers du jongleur médiéval

    Du marchand de chansons ou crieur de chansons

    Des joueurs d’accordéons, saltimbanques, joueurs d’orgues, chanteurs de rue.

    Les enfants quand ils les voient s’écrient,

    "Regarde maman… les musiciens avec leurs drôles d’instruments!"

    Et tirant la main de leur maman ils courent s’asseoir

     En ronde

    Les deux musiciens alors se regardent souriants

    Égrènent les premiers flocons, des ritournelles d’antan,

    comme lorsqu’ils étaient rois de Paname.

    L’un à l’accordéon, l’autre à l’organette à rouleaux

     Les enfants et leurs mamans chantent avec eux

    La petite orgue fait son effet

    quatre fois plus grande qu’un vieux moulin à café

    La manivelle entraîne le papier perforé, qui lui entraîne le soufflet,

    l’air pur passe droit du soufflet dans le sommier

    Et ça joue et ça chante

    Les enfants les accompagnent et les mamans aussi

    Puis ils crient ensemble 

    Revenez, ne partez pas, revenez

    Les musiciens ! Revenez !

    Bienvenu Merino

    Paris le 10avril 2008