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  • RUE DE LA MARE PEINTE PAR JEAN-CLAUDE

     

     

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    La rue de la Mare

     

    L'huile sur toile est l'œuvre de mon frère Jean-Claude, dit Jeanot, dit Gainsbarre, qui un jour a posé son chevalet près du chemin de fer de la petite ceinture. C'était un artiste et il écrivait aussi des poèmes. Robert

     

     

  • FLEURISTE 25 RUE DU PRESSOIR

     

     
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    Ma requête va sûrement vous surprendre car voyez-vous je ne suis jamais allée rue du Pressoir. Des souvenirs je n'en n'ai donc pas et pourtant je viens de m'apercevoir en regardant de près mes papiers de généalogie (que je fais depuis plus de trente ans), je viens de découvrir sur l'acte de décès du 25 août 1877 que mon arrière-grand-mère habitait 25 rue du Pressoir et qu'elle était fleuriste !!! Elle s'appelait Adélaïde Etiennette ENGUEHARD, elle est décédée à l'Hôtel-Dieu ;  mon grand-père est né le 22 avril 1877 et je n'arrive pas à trouver son acte de naissance. Pourtant il a été baptisé à l'Hôtel-Dieu. Comme je regrette qu'il ne soit plus là, j'aurai pu lui montrer ça, mais pour lui c'est une longue histoire.
     
    J'ai vu la photo des 23 et 25 rue du Pressoir, je vais garder ça précieusement. C'est curieux la vie quand on tombe par hasard sur quelque chose qui vous interpelle. J'ai donc un petit coin de coeur dans ce quartier. Mes arrière-grands-parents habitaient rue des Couronnes, à Belleville,  où mon arrière-grand-père était fabricant de jouets. Jeannine
     
     
     
     

     

  • LA BARRICADE DE LA RUE RAMPONNEAU

     

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    Elle fut érigée rapidement avec l'aide de tous, moi y compris. Nous montions dans les escaliers des immeubles environnants et prélevions les sacs de sable entassés là pour circonscrire d'éventuels incendies suite à des bombardements possibles. Nous étions fiers de notre construction, mais je ne me souviens pas que quelque coup de feu fut tiré de celle-ci. Le symbole était là :  Ramponeau résistait comme en 1871. Voilà c'est tout, pourtant pendant ces jours d'insurrection, malgré mon jeune age (14 ans), j'ai parcouru Paris là  où ça se bagarrait et j'ai bien risqué plusieurs fois de ne pas être présent aujourd'hui pour en témoigner. Robert

     

     

  • LA PLAQUE DE LA RUE RAMPONNEAU

     

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    Histoire de la plaque de la rue Ramponneau racontée par Robert.

     

    Je fêtais ce soir-là, tard dans la nuit déjà, l'un de mes nombreux anniversaires et nous avions les uns et les autres bien vécu. J'avais reçu mes cadeaux et j'étais heureux. A un moment,  j'ai remarqué quelques conciliabules entre mes enfants, on riait beaucoup. Tout à coup, on me dit qu'il manquait un cadeau à ceux déjà reçus et qu'il fallait sans attendre le chercher. J'ai du insister pour que l'on accepte de m'amener. Nous partions de ce pas tous en voiture quérir ce lointain et "noctambule" cadeau.


    Calé au fond de la banquette je sommeillais tranquillement et au bout d'un certain temps quelqu'un dit : "Nous sommes arrivés".  Je retrouvais mes esprits et je m'aperçus que nous étions stationnés au coin de la rue Ramponeau et du boulevard de Belleville. Tous sortirent de voiture et promptement se dirigèrent vers le coin de la rue côté impair. Ils édifièrent une pyramide de leur corps et l'un d'entre eux,  armé d'outils,  se mit au travail. Je compris tout de suite leur intention : prélever la plaque de la rue ; mais la plaque résistait et pendait lamentablement au dernier clou, alors, je sors de la voiture et j'avise un présentoir en métal qui se trouvait non loin de là. Je m'empare des outils, un burin et un marteau, et quelques minutes après, tout en riant et criant très bruyamment, le trophée fut ramené en triomphe à la maison.


    Inutile de vous dire ma joie, moi qui si souvent avais dit vouloir récupérer cette plaque qui avec la démolition prochaine allait partir certainement à la benne et que moi, le Poulbot de Belleville, je le la méritais bien. Nous sommes tous repartis à Bagneux, ma terre d'exil où nous avons installé cette plaque.


    Voilà l'histoire de cette fameuse plaque qui trône à présent sur le mur de mon bureau et que je regarde à chaque fois avec beaucoup d'émotion. J'espère qu'il y a prescription pour ce délit mineur.

     

     

     

  • TOUT BELLEVILLE DEPUIS LA RUE PIAT

     

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    Voici le Belleville que découvrait Clément Lépidis depuis les hauteurs de la rue Piat. Comme le précisera l'auteur de Des dimanches à Belleville, cette photographie est une perspective sur Paris avant la construction des buildings.

    Dans ce poignant récit qu'il est sans doute toujours possible de se procurer, Clément Lépidis écrit : "Le Belleville d'avant sa démolition m'assiège en permanence et ne me laisse aucun  repos. Il me suffit de fermer les yeux pour découvrir le miraculeux losange encadré des quatre stations de métro que les Buttes-Chaumont viennent verdir d'arbres et de massifs."

     

     


    Vous qui fermez les yeux pour mieux voir les images du souvenir, livrez-nous en quelques mots, en quelques phrases, vos commentaires sur le Belleville-Ménilmontant qui se cache sous vos paupières. Nous vous en remercions les yeux ouverts.

     

    Des dimanches à Belleville

    Clément Lépidis

    Récit

    Collection Terres d'Enfance dirigée par Dominique Balland et Patrick Renaudot

    ACE éditeur

    244 pages, environ 10 €

    Avril 1984

  • RECIT DES JOURNEES DU 15 AOÛT AU 18 SEPTEMBRE 1944


    Récit des journées du 15 août au 18 septembre 1944,

    effectué par mon père (1913-2006) qui habitait rue de Picpus 12e

    et ses parents rue des Panoyaux 20e

    Ce récit nous a été communiqué par Gerard Degenne

     

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    Famille Degenne-Galpin/1925 communion

    La croix rouge désigne le père de Gérard Degenne

     

     

    Mardi 15 août 1944

     

    17 h 30 : nous sommes au square de la rue de Lagny, monsieur M... arrive et nous dit qu'un employé de la Compagnie des eaux vient de lui apprendre que nous allions manquer d'eau par suite de grève. Nous remontons en vitesse faire une provision. Nous redescendons ensuite boire l'apéritif.

    Le débarquement à Marseille nous est connu à 22 h à la même heure un fort orage rafraîchit un peu la température.

     

     

    Mercredi 16 août

     

    Gare de Lyon à pied. Nous sommes une dizaine au bureau. Les trains de banlieue (pas plus que d'autres d'ailleurs) ne viennent pas. Le journal nous apprend l'arrêt complet du gaz pour dimanche prochain au plus tard.

    Ce matin des groupes de résistance en camion ont distribué des cigarettes par paquets, malheureusement je ne me suis pas trouvé sur leur chemin (rue de Picpus - place Daumesnil - Bd Diderot). Paris est un peu surexcité et dans l'attente des évènements, seront-ils graves ou doux ?

    Cette après midi les banlieusards sont arrivés. Le bureau est un peu étoffé et nous allons travailler.

    Nous partons à 18 h 30. Je me couche de bonne heure car j'ai mal à la tête. J'ai bien dormi au point de rien entendre des explosions et les bruits du canon qui paraît-il n'ont pas cessé de la nuit. Ce serait les allemands qui se livreraient à des destructions.

     

     

    Jeudi 17 août


    La fermeture de la poste est officielle. Le courrier n'est plus acheminé.

    La soupe populaire s'organise. Dans les 3 jours il nous faut retirer une carte à la mairie qui donnera droit chaque jour à un plat cuit à prendre chez un commerçant désigné. Maman a été au 20 ème ce matin et a eu ses cartes et la mienne. Espérons que nous n'irons pas longtemps à ce régime.

    Ce matin nous ne sommes encore qu'une dizaine jusqu'à 10 h 30. Quel chahut ! On enferme une petite auxiliaire dans un paravent. Le tout s'écroule et au moment où on déroule le chef de bureau arrive ! Pas d'esclandre, il sourit sans plus.

    À 9 h ton père arrive avec ton vélo et repart aussitôt à la Bastille tenter d'avoir un train. Me revoilà avec mes roulettes, ça va mieux qu'à pied ! Jean a faim ici et veut faire un nouvel essai de départ aujourd'hui ! Je doute qu'il y parvienne si j'étais sur de passer je partirai aussi mais pour d'autres raisons... (prisonnier traqué)

    Nous sommes sans eau depuis ce matin 7 h. Il y avait déjà eu une coupure hier soir mais avait cessé ce matin.

    La gare de Lyon est déserte ! Pas un guichet d'ouvert. Le peu de voyageurs qui se risquent ne doivent pas prendre de billet !

     

     

    Vendredi 18 août

     

    J'ai commencé la journée à 1 h ½ du matin. Il y avait de l'eau je me suis levé renouveler la provision. Je me suis recouché bien sûr jusqu'à 6 h 30.

    Hier, lorsque nous avons quitté le bureau on nous a prévenus qu'il y aurait grève ce matin à 9 h. Je pars à pied ne sachant ce qui va se produire. C'est exact, à 9 h une délégation du syndicat vient nous mettre dehors jusqu'à l'arrivée des américains. Nous viendrons quand même faire un tour lundi.

    Je rentre donc. L'après midi je dors jusqu'à 5 h et je ne sors même pas. Des bruits courent selon lesquels les allemands recherchent les prisonniers je crois que c'est faux mais je prend mes précautions. Depuis 2 jours c'est la grande fuite chez eux. Ils déménagent tout ce qu'ils peuvent. Le soir se sont des explosions et des incendies aux 4 coins de Paris. Ils détruisent et font sauter des dépôts de toute sorte (essence, munitions...) En fin d'après midi c'est Vincennes qui saute paraît-il. De plus, le canon ne cesse de tonner.

     

     

    Samedi 19 août


    Corvée d'eau de 11 h 30 à minuit ! Ce matin au bruit des canons se mêlent des crépitements de mitrailleuses. La libération de Paris est paraît-il pour aujourd'hui. Je vais faire une reconnaissance en vélo Bd Ménilmontant, Père Lachaise, avenue Ph. Auguste, Nation, Bd Voltaire, St Amboise et remonté. J'ai encore vu des chars et camions allemands mais j'ai surtout vu le drapeau français sur la mairie du 11 ème. Il flotte sur toutes les mairies et sur l'hôtel de ville. Les postes de police rouvrent leurs portes et les agents doivent cesser la grève aujourd'hui à 11 h 30. Grande effervescence, les drapeaux sortent, les « résistants » se promènent avec le brassard tricolore.

    11 h 30, Il y a des bagarres. Les coups de feu se succèdent. Les boutiques ferment. Papa qui était chez K..., revient à 15 h. C'est la fin de l'occupation de la capitale, les américains seront sans doute là demain. Maman fabrique un drapeau tout en velours. Il y a 2 drapeaux, un pour chaque fenêtre. J'ai fait les bâtons avec des pointes en haut toutes dorées (j'ai trouvé du zinc et de la dorure chez sac à puces). Il n'y a plus qu'à attendre pour les sortir. Ceux qui flottaient déjà sont rentrés, c'était encore trop tôt tous les allemands ne sont pas partis. Ce sera peut-être pour demain.

    Nous nous sommes quand même risqués à sortir. La place de la mairie du 20 ème est gardée par des « résistants » on a croisé une voiture de la résistance avec un homme armé d'une mitraillette prête à tirer. Les gens sont sur leur garde et on les sent fin prêt... à fiche le camp à la 1ère escarmouche. Je suis de ceux là mais j'ai l'excuse de ne jamais avoir été brave pour ces genres d'opérations alors que beaucoup !...

    Notre promenade a duré une bonne heure malgré notre soif nous n'avons rien trouvé de bien à boire. Nous nous sommes contentés d'un verre d'eau en rentrant.

    Le canon, la mitrailleuse, la grenade,  les explosions, les incendies, la fumée tout çà c'est Paris d'aujourd'hui. Que sera t'il demain ? Les américains seront ils là ? Il est 21 h. Dans 1 h ou 1 h ½ peut être aurons-nous du courant et de la radio. Elle nous apprendra pas grand chose comme à l'habitude. Je me demande ce que vous savez de la situation à Paris. Beaucoup de bobards sans doute et pas pour vous rassurer.

    Les murs sont tapissés d'affiches de toutes sortes « Appels à la population » « Avis », invitation à pavoiser, etc...

     

     

    Dimanche 20 août


    Les américains ne sont toujours pas là ! La dissidence par contre le montre. On ne voit qu'elle en superbes voitures. La grande majorité ce sont des gamins qui ne sont pas même armés et qui pensent surtout à plastronner. Leur principal souci est de mettre en vente les stocks de marchandises qu'ils dénichent chez les commerçants sans se préoccuper de ce que réserve l'avenir pour le ravitaillement de Paris. C'est ainsi que la rue de Ménilmontant est noire de monde avec des queues interminables chez certains commerçants qui veulent du beurre, des pâtes, sans ticket. Avec papa nous descendons pour essayer d'avoir du vin. Il est 10 h ½, la boutique n'ouvrira qu'a 15 h il a déjà 150 personnes ! nous n'insistons pas. Nous n'aurons rien d'autre non plus car nous ne voulons pas nous faire bousculer dans ces cohues. Nous n'avons pas non plus l'intention de passer toute la journée dans la rue pour guetter les occasions. Toute la journée des mitraillages se font entendre. La mairie du 20 ème dans laquelle se tenaient des dissidents est attaquée par les allemands. 4 obus à bout portant dans le 1er étage : 4 morts, 15 blessées. Le 12 ème a particulièrement souffert paraît-il, dans les alentours de la gare de Lyon. Les bobards circulent toujours : les allemands sont désarmés par la dissidence. Les alliés seront là dans quelques heures.

    Nous ne sortons pas de la journée.

    Les affiches se multiplient, ce sont maintenant des avis de trahison avec noms et adresses des intéressés collés à proximité de leurs domiciles. Ils sont imprimés sur cartes de faire part de deuil !

    A 9 h ½, las d'attendre, nous nous couchons.


    Lundi 21 août

     

    Nuit calme. A l'heure habituelle je pars en vélo persuadé de ne plus voir un seul allemand et pensant reprendre le travail. Déception, en arrivant à la gare de Lyon je trouve une barricade gardée par les boches mitraillette au point. La gare est déserte. J'ai compris, je fais demi tour et je rentre. J'ai pu voir sur les immeubles en face de la gare les traces des bagarres de la veille. Je ne sors plus. Je passe une partie de l'après midi à classer mes photos et à numéroter les clichés ce qui en avait besoin. Papa est en congé mais travaille chez K.... Il rentre à 4 h car « paraît-il » les allemands se replient et doivent traverser Paris. A 5 h nous allons faire le tour des 4 rues et ne constatons rien d'anormal. Encore un bobard sans doute !

    Devant les boulangeries se sont des queues interminables. A 6 h du matin les gens y sont déjà à 8 h ils sont tout juste servis. Ce matin je suis allé rue Oberkampf et j 'ai déniché une boulangerie bien pourvue sans queue ou presque. J'ai eu un pain en 10 minutes. Je suis remonté, maman est revenue chez ce boulanger avec moi et nous avons eu 2 autres pains sans plus de temps. Nous voilà tranquilles pour 2 jours.

    Les tickets lettres ne valent que 150 gr la ration diminue donc, il va falloir veiller à notre consommation. (Décision du comité de résistance ? Ça promet !)

    Les gens s'énervent après ces américains qui avancent toujours et qu'on ne voit jamais. Les drapeaux attendent. Des affiches nous prescrivent de pavoiser aux couleurs françaises, anglaises, américaines et soviétiques. Beaucoup, comme nous se contenteront du français. Maman se désole parce qu'il pleut. S'il faut pavoiser de ce temps là, les drapeaux vont déteindre ! Il est vrai que si çà continue le soleil a le temps de se montrer ou la nouvelle lune d'améliorer le ciel.

    Une fois de plus reportons nos espoirs à demain.

    Le canon tonne au loin.

    La corvée d'eau se fait toujours la nuit, soit par moi, soit par maman.

     

     

    Mardi 22 août


    Nuit toujours calme, toujours pas d'américains, toujours des boches, toujours grève des chemins de fer. Autrement dit rien n'a changé.

    Je suis passé à la gare de Lyon puis rue de Picpus et je suis rentré. M et Mme S.... m'ont dit qu'il y avait eu bagarres place Daumesnil et mitraillage d'un garage rue de Picpus. Il ne sont pas trop rassurés. Des locataires d'en face chez nous seraient blessés.

    Cette après midi, avec la collection de photos que j ' ai prise chez nous ce matin, j'ai fait comme hier. Pour passer le temps j'ai aussi entrepris la lecture des Misérables. (c'est de circonstance) Je commence à croire que les américains veulent me laisser le temps de les finir (J'en ai au moins pour 2 mois !)

    Les journaux ont réapparus ce matin mais nouvelle formule c'est à dire l'Humanité, le Populaire, Le soir, et quelques nouveaux de même tendance (on prend les mêmes et on recommence !)

    J'ai oublié de signaler un fait très important. Papa a descendu à la cave samedi dernier une bonne bouteille de vin blanc pour qu 'elle soit bien fraîche le jour où nous arroserons l'entrée des américains. S'ils vont si vite nous serons obligés d'acheter de la glace, son séjour à la cave sera trop court...

    De temps en temps nous entendons encore le canon mais plus rarement.

    Le ciel s'est remis au beau, dommage que nous ne puissions pas sortir les drapeaux. Les armées allemandes en retraite n'ont encore pas traversé Paris.

    Contrairement a ce qui avait été dit, la police est toujours en grève. Les agents, en civil, occupent les postes à titre de dissidents.

    18 h 15 : C'est la bagarre au loin.

     

     

    Mercredi 23 août

     

    La nuit n'a pas été calme. Le canon n'a pas cessé et d'une façon toute particulière contraire à d'habitude. A Chaque départ l'air était littéralement brassé. Les portes, les fenêtres, les volets, tout vibrait, tout dansait. On aurait cru un camion à bandages pleins roulant sur le pavé, les effets auraient été les mêmes. Les gens, fort intrigués, s'interpellaient aux fenêtres et dans la rue. Chacun donnant son avis dont aucun ne fut contrôlé (canons de marine, grosses pièces, V.1, etc...) Rares sont ceux qui n'ont rien entendu mais papa fut de ceux là !

    La grève continue. J'ai encore fait le voyage de la gare de Lyon ce matin mais ce sera la dernière fois ; j 'ai décidé d'attendre l'entrée des américains pour y retourner.

    A Paris les heures sont de plus en plus bruyantes et pathétiques. Les barricades de 1871 reviennent de mode, elles s 'élèvent dans tous les quartiers, à tous les carrefours, dans chaque bout de rue. On utilise tout ce qui tombe sous la main. En premier lieu les sacs de sable de la DP (bon débarras) des arbres coupés (c'est plus triste) les pavés des rues, des vieux véhicules, des lits, des sommiers, etc...

    Bien peu ont servi et fort heureusement d'ailleurs. Cependant toute l'après midi le canon, les mitrailleuses, les fusils se sont fait entendre. Mais c'est le soir à 10 h que c'est le bouquet. L'orage s'en mêle ; le ciel était en feu. Maman et moi nous nous mettons à la fenêtre pour satisfaire notre perpétuelle curiosité mais au même instant 3 balles traceuses de mitrailleuse piquent droit sur nous par-dessus la maison d'en face et nous sifflent aux oreilles. Nous nous empressons de fermer les volets de fer . Le reste de la nuit fut calme.

     

     

    Jeudi 24 août


    Ce matin je ne suis pas allé à la gare. Les américains ne sont toujours pas là. Dans la matinée rien à signaler. L'après midi nous décidons d'aller voit Simone. Papa, maman et moi nous voici partis. Jusqu'à la rue de la Plaine tout va bien. Nous admirons les barricades au passage. Pendant que nous sommes chez Simone la fusillade éclate. C'est paraît-il sur le boulevard, du Père Lachaise à la Nation. Ça donne tant que çà peu aussi nous décidons de partir à 5 h pour trouver le cimetière encore ouvert et le traverser. Ainsi fut fait et nous rentrons sans incident. Au passage rue Sorbier, rue de Ménilmontant nous voyons à la gare de ceinture 2 trains allemands arrêtés et attaqués par les FFI qui ont fait 31 prisonniers (10 avaient été faits à une autre sortie) plus un nombreux butin.

    La soirée ne fut pas gaie. Les allemands tenaient encore la place de la République d'où ils bombardaient et mitraillaient toutes les avenues et rues y aboutissant.

    A 9 h ½ nous voici couché. A 10 h ¼ lumière. Aussitôt je met la radio anglaise qui nous annonce que l 'armée Leclerc est rentrée à Paris. Nous jetons les hauts cris car nous savons que personne n'est encore rentré. Mais à peine avons nous le temps de nous indigner que les cloches sonnent à toute volée. Il est 22 h 30, c'est le signal de l'entrée de l'armée alliée. Alors dans la rue les cris, les bravos, les applaudissements éclatent. Beaucoup sortent des maisons pour aller je ne sais où. C'est un brouhaha indescriptible. Il faut reconnaître que ces cloches ont quelque chose de grandiose qui émeut et qui fait sentir qu'il y a encore du patriotisme dans les cœurs. Malgré cela je m'attendais à du délire mais il n'en fut rien et c'est tout juste si quelque jeunesse a tenté de faire résonner la Marseillaise.

    N'ayant plus rien à faire nous nous couchons.

     

     

    Vendredi 25 août


    Nuit calme. Les américains étant enfin entrés, je vais à la gare de Lyon, mais rien de changé, le travail ne reprend pas. Je vais chez nous et je peux admirer les barricades qui gardaient notre quartier. Toutes les rues ou avenues aboutissant à la place Daumesnil ont la leur mais les arbres en ont souffert car beaucoup ont été abattu pour la circonstance. Je regrette de ne pas avoir mon appareil photos !

    Après déjeuner nous partons cependant faire un tour. Rue Oberkampf nous rencontrons 2 américains qui sont bien entourés, applaudis et que les femmes ne manquent pas d'embrasser (disons en passant que beaucoup de jeunes femmes se sont déjà casées !... mais avec les américains c 'est paraît-il normal !) nous croisons Marcelle qui nous accompagne. On nous dit que les allemands se sont rendus (c'est exact) et que la République est accessible. Nous nous dirigeons de ce côté. Avenue Parmentier au commissariat il y a présentation de « vedettes » 2 femmes tondues. L'une a fait fusiller une famille française (c'est une italienne) l'autre femme de prisonnier, a couché avec les boches. La foule siffle et injurie. Dans tous les quartiers c'est ainsi. Les femmes ayant fréquenté les boches sont tondues, certaines ont la croix gammée peinte sur la figure, et promenées pieds nus. Ce n'est d'ailleurs pas très joli comme spectacle.

    Nous voici place de la République. Un monde fou, beaucoup de voitures des FFI, des ambulances, des camions. Nous voulons faire le tour mais arrivés un peu avant la toile d'avion des coups de feu sont tirés. C'est la ruée vers les maisons. Nous trouvant devant une porte nous rentrons et, poussés par ceux qui suivent et qui veulent aussi se mettre à l'abri, nous montons dans les étages. Çà tiraille un bon moment. Enfin peut être 45 minutes après nous risquons un œil dehors, puis deux et nous tentons une sortie. Elle réussit et par un chemin détourné nous regagnons notre 20 ème tout de même plus tranquille.

    Il ne fait pas bon se mettre dans les foules. Il y a encore beaucoup de fanatiques, miliciens ou autres et même des femmes, qui tirent des fenêtres ou des toits.

    L'électricité nous est donnée de bonne heure pour nous permettre d'écouter la radio et particulièrement le poste français qui émet de Paris. C'est déjà une amélioration.

    Le ravitaillement semble vouloir s'améliorer. Nous avons eu des pâtes, nous aurons 150 gr de viande cette semaine, on nous promet des confitures, des biscuits. Il est même question de 250 gr de viande la semaine prochaine et suppression de la carte de boucherie pour le mois prochain (mais rien d'officiel).

    Cependant nous N'avons pas attendu après tout cela pour fêter la libération maman a fait un bon repas avec les moyens du bord : sardines à l'huile, thon à l'huile, pommes de terre à l'huile (huile lesieur) pâtes (blanche d'avant guerre) confitures, vin, café (du vrai) calvados. Nous n'avions plus faim !

    La soirée est calme. Nous nous couchons à 11 h. 


    Samedi 26 août


    Nuit calme. La gare de Lyon est toujours déserte je me dirige donc rue de Picpus. Mais en passant devant le jardin des plantes ou je vois l'armée Leclerc et quelques chars américains qui stationnent, un américain fait goûter du fromage, des biscuits, du chewing-gum ; ce sont toujours les femmes (naturellement) qui en profitent mais il leur faut payer. Cet américain leur demande les boucles d'oreilles fantaisies qu'elles portent. Elle ne peuvent faire autrement que de s'exécuter. Après avoir garni ses propres oreilles, il met les autres dans sa poche comme souvenir !

    Je reviens par la Nation où j'assiste au défilé des troupes américaines qui se dirigent sur Vincennes. Une colonne emprunte la rue de Picpus du boulevard Diderot à l'avenue St Mandé. Ils ont un matériel superbe. Inutile de dire les acclamations qui les saluent.

    Après déjeuner avec maman et papa je retourne au jardin des plantes. Il y avait défilé des troupes avec De Gaulle en tête sur les Champs Elysées mais nous n'avons pas voulu nous mettre dans cette foule. Nous avons bien fait car il y a encore eu du mitraillage sur tout le parcours.

    Les rues sont constamment sillonnées par les FFI, les américains et la police armée et malgré çà les coups de feu crépitent toujours. Ce sera ainsi pendant quelques jours.

    Les arrestations de collaborateurs se poursuivent mais souvent avec un peu de légèreté c'est ainsi que rue des Panoyaux en face chez nous, ils sont venus chercher 2 hommes accusés d'avoir tiré de leur fenêtre. Ils ont été relâchés aussitôt. Ce sont les FFI qui se chargent de ces opérations, la plupart des gamins se donnant beaucoup d'importance avec le fusil ou le revolver qu'ils ont dans les mains mais n'ayant pas 2 sous de réflexion.

    Il serait temps que l'ordre soit rétabli, ces hommes désarmés ou enrégimentés et que le travail reprenne car tout çà tourne à la pagaille !

     

     

    Dimanche 29 août


    Quelle nuit ! A 23 h les pièces de DCA américaines entrent en action et les bombes tombent avant que l'alerte soit donnée (rien de changé) nous ne sommes pas habitués à ces nouvelles pièces puisque c'est la 1 ère fois que nous les entendons. Tout est secoué dans un vacarme assourdissant. Les avions survolent très bas. Les gens ont peur et descendent aux abris (maman et moi nous nous tenons prêt mais ne bougeons pas) à la fin de l'alerte (0 h 15) la nuit est violemment éclairée par les incendies, particulièrement à la halle au vins (à coté du jardin des plantes) ; à 4 h seconde alerte plus courte mais avec bombardement aussi.

    Points atteints : hôpital Bichat, hôpital Tenon, halle aux vins, quai de Bercy, gare d'Austerlitz (marchandises) Ivry. Beaucoup de dégâts mais pas de victimes.

    Pendant ces alertes des coups de feu claquaient encore un peu partout et çà continue.

    Dans la maison , rue des Panoyaux, les FFI sont venus cette nuit arrêter un milicien. Il n'était pas là (naturellement) ils ont emmené sa femme.

    Le travail reprend demain dans toutes les administrations et usines mais les syndicats demandent la révision des salaires (40%). Pour ce qui concerne les cheminots sans doute allons nous faire moins d'heures car les lois sur le travail depuis 1940 sont abolies.

    La poste reprend aussi. Malheureusement je ne crois pas que le courrier sera acheminé vers la Creuse car il y a encore des éléments allemands entre nous deux ; mais espérons que çà ne durera pas .

    Les journaux nous promettent de bonnes choses que doivent nous apporter les avions américains : de la farine, de la viande, des matières grasses et.. du chocolat !

    Les drapeaux flottent toujours aux fenêtres mais je pense que ce sera le dernier jour tout le monde est content car le temps est resté au beau et ils n'ont pas eu une goutte d'eau.

     

     

    Lundi 28 août

     

    Nuit calme. Seulement quelques coups de feu de l'armée des toits comme sont appelés tous ces miliciens ou autres qui tirent encore.

    J'ai repris le travail ce matin à l'heure habituelle. Nous n'étions que des Parisiens. Les trains de banlieue ne sont pas encore rétablis mais cependant il en est prévu un pour cet après midi ; il ne sera sûrement pas là de bonne heure.

    Toute la matinée s'est passée en conciliabules chacun ayant sa petite histoire à raconter. C'est ainsi que j'ai appris que le château de Vincennes a en partie sauté, que des éléments boches tenaient encore au fort de Champigny ainsi qu'à Fontenay-sous-Bois. Dans la nuit de l'alerte non seulement nous avons subi le bombardement par l'aviation mais aussi par l'artillerie entre 2 h et 5 h du matin il arrivait 3 obus par 3 quarts d'heure ! Il en est tombé à la Nation, rue de Lagny et en banlieue : Créteil, Alforville, Maison Alfort .

    Le quartier de la gare de Lyon a eu de nombreuses victimes. Dans le métro, au coin de chaque rue dans la rue de Lyon et sur l'avenue Daumesnil des écriteaux rappellent qu'ici 2 français ont été assassinés, 4 là, 3 ailleurs, un allemand complètement déchaîné a abattu à lui seul 27 français, tous non combattants.

    « Enfin » nous voilà débarrassés il reste à souhaiter que la paix ne tarde plus. Pour la reprise ferroviaire ce sera assez long car tous les ponts ont sautés. Pourvu que les lettres passent vite ce sera encore le principal.

    Cette semaine 250 gr de viande, 2 tickets sont validés pour 250 gr de pain ainsi qu'un ticket pour 250 gr de biscuits.

     

     

    Mardi 29 août

     

    Alerte d'une bonne heure cette nuit mais pas de bombardement. Rien de nouveau au bureau. Le travail reprend petit à petit mais il n'est encore pas prévu de train en dehors de celui qui circule strictement pour le personnel. Les troupes américaines affluent chaque jour. Je viens de voir un convoi de ravitaillement anglais nous apportant des vivres et surtout de la farine. Ils sont bien venus et acclamés. On nous promet davantage de pain pour septembre, amélioration aussi de la ration de tabac !...

    Ce matin en l'église Saint Antoine, boulevard Ledru-Rollin, a eu lieu un service solennel à la mémoire des nombreux hommes assassinés par les boches dans le 12 ème. J'ai assisté avec presque tous les collègues. Il y avait des couronnes et gerbes superbes qui ont été déposées sur les lieux d'exécution (une dizaine) on compte une centaine de victimes.

    L'armée des toits tire toujours. Il ont été très actifs cette nuit dans le quartier de Ménilmontant aussi la nuit prochaine des FFI viennent prendre la garde dans le logement de sac à puces pour essayer d'en repérer.

    A la SNCF l'épuration se poursuit, tous ceux ayant appartenu à un groupement (PPF - RNP - LVF - Milice etc...) seront renvoyés. Monsieur Pelletier, qui a milité dans l'un de ces partis, s'est fait paraît-il gifler par un collègue. Sans doute va t-il faire l'objet de sanctions.

     

     

    Mercredi 30 août

     

    Nuit calme et sans alerte. Journée sans histoire. Les alliés vont toujours bon train. Il fait un temps épouvantable qui nous a ramené la fraîcheur ce qui me rend plus impatient de vous voir revenir à Paris où nous aurons peut-être moins froid. 

    Au bureau, peu de travail, tous les soirs je quitte à 6 h ½ car la banlieue prend le train à 18 h 36 et habitant loin de la gare de Lyon mon chef m'a assimilé aux banlieusards. Le soir je suis couché de bonne heure, 9 h ½ au plus tard car nous n'avons toujours pas d'électricité et lorsqu'il fait nuit ne sachant quoi faire on est aussi bien au lit.

    Le ravitaillement en eau s'effectue toujours la nuit !

     

     

    Vendredi 1er Septembre

     

    Nuit calme. Journée sans histoire.

    Chaque matin je recherche sur le journal s'il n'est pas question du Centre. Vous n'êtes toujours pas libérés et je deviens terriblement inquiet. Puisqu'on ne cause pas de la région c'est qu'il n'y a pas de combat mais j'ai tellement peur de la sauvagerie boche. Quand donc serez-vous aussi débarrassés et pourrons nous correspondre.

     

     

    Samedi 2 Septembre


    Toujours calme complet dans la nuit. Cependant des V.1 sont tombés dans la banlieue nord sans trop de victimes.

     

     

    Dimanche 3 Septembre


    Bonne nuit. Tous les soirs ici de 9 h à 9 h ½ les canons américains donnent à titre d'essai. Ce n'est rien de grave.

     

     

    Lundi 4 Septembre

     

    Bonne affaire chez nous, l'eau est revenue, quel soulagement. On nous promet 1 h de gaz à partir de jeudi. La situation s'améliore peu à peu. Mais il y toujours des queues interminables aux boulangeries, pas de légumes sur le marché. Nous avons de la viande (250 gr par semaine) mais c'est tout. Toujours pas de nouvelle sur la Creuse. Les alliés sont en Belgique et sur les frontières Allemandes, la paix n'est pas loin (4 à 5 semaines peut être)

     

     

    Dimanche 10 Septembre


    Tous les jours sont semblables et sans évènements aussi je ferai maintenant une petite revue de la semaine chaque lundi sauf s'il se présente quelque chose qui sorte de l'ordinaire. Voici donc pour le semaine écoulée.

     

    Situation militaire - Les alliés marquent un temps d'arrêt avant d'aborder l'Allemagne après avoir traversé la Belgique, pris Bruxelles et Anvers. Toujours pas de nouvelles du Centre. Les informations des journaux et de la radio ne nous permettent pas de nous faire une idée exacte de la position des boches dans le secteur. On nous dit que les îlots de résistances se situent dans un triangle Tours, Orléans, Vierzon, cela veut dire qu'il n'y en a plus au sud ! Je ne le pense pas.

    Pas d'alerte, toutes les nuits calmes. A signaler cependant un V.1 à Maison Alfort vendredi dernier à 11 h ½ le matin (4 morts, 20 blessés)

     

    Ravitaillement - 250 gr de viande se décomposant comme suit : 150 gr de viande de boucherie et 100 gr de conserve de viande (du singe !) Ce singe a d'ailleurs un grand succès parmi la population.

    250 gr de pâtes - 250 gr de confiture - 250 gr de haricots secs - 50 gr de beurre - 1 litre de boisson à base de vin titrant 9°.

    Gaz : 1 h par jour depuis jeudi.

    Electricité : ½ heure par jour de 9 h 45 à 10 h 15, c'est un peu juste surtout que le matin il fait encore nuit lorsqu'on se lève. Pour se raser il faut s'y prendre la veille au soir ou bien attendre le jour le matin à 7 h 30. C'est cette dernière solution que j'ai adoptée car personne ne se presse pour arriver au bureau la banlieue n'étant pas là avant 8 h ½ nous, les parisiens, nous prenons aussi notre temps. Pour la même raison nous quittons le soir à 6 h ½.

     

    Communications - 4 trains de banlieue par jour chez nous. Rien sur la Bastille et ton père fait toujours le trajet à vélo. Le métro reprend demain sur 11 lignes notamment les 1 et 2 (Vincennes, Maillot et Nation, Dauphine). Je continuerai quand même à utiliser le vélo c'est plus rapide.

     

    Poste - Service repris pour la Seine et partiellement avec les grandes villes de provinces libérées ce qui laisse un petit espoir pour nous dès que vous serez libres.

     

    Lundi 18 Septembre

     

    Situation militaire - Les alliés sont en Allemagne, L'assaut semble imminent. Du centre de la France il n'est plus question de sorte qu'on ne sait pas exactement ce qui s'y passe. Sans doute ne reste-t-il que quelques éléments disséminés et je ne pense pas qu'ils soient tellement au sud pour vous mettre en danger. Ici toujours grand calme, il paraît même que les rues vont reprendre leur éclairage normal c'est dire que les alertes ne sont plus guère à craindre.

     

    Ravitaillement - Toujours 250 gr de viande pour la semaine (150 gr de viande fraîche, 100 gr de viande de conserve - ce fut du porc cette semaine et très bon) 100 gr de bonne charcuterie, 50 gr de beurre, des confitures, des pâtes, des pommes de terre (2 fois 2 kg) toujours notable amélioration.

    Gaz : même régime.

    Electricité : A compter de ce soir nous aurons le courant de 22 h à 7 h du matin.

     

    Communications - Pas d'amélioration sauf sur la Bastille où 3 trains par jour permettent à ton père de lâcher le vélo. Mais rien pour les grandes lignes et les journaux ne laissent rien prévoir avant un bon mois.

     

    Poste - Toujours rien pour les départements.

     

     

     

     

  • GERARD DEGENNE TEMOIGNE


    Longtemps Ménilmontant ne fut qu'un hameau dépendant de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Belleville.Sous la Restauration, la population avait beaucoup augmenté et l'église de Belleville était devenue trop petite. On construisit donc une petite chapelle, pour dire la messe dominicale. En 1847 Ménilmontant fut érigé en paroisse, qui prit le nom de Notre-Dame de la Croix, en souvenir de l'oratoire que les religieux de Sainte-Croix de la Brotonnerie possédaient ici, avant la Révolution. Après l'annexion, Haussmann sollicité par des pétitions résolut de faire construire une grande église. L'architecte Héret en fut chargé. Il bâtit son monument dans l'axe de la pente, s'obligeant ainsi à réacheter la dénivelée par un gigantesque perron de 84 marches. Il  pasticha le style roman, mais utilisa des éléments métalliques en particulier pour les arcs doubleaux et les ervures des voûtes. Pour finir, il posa dessus un clocher de 78 mètres de hauteur.
    L'église fut livrée au culte en 1869, encore inachevée. Le 17 avril 1871 les Gardes nationaux en prirent possession pour y tenir leurs réunions. Elle fut ensuite transformée en entrepôt.
    (Vie et histoire du XXe - Editions Hervas)
     
     
    Voici une photo de 1957 sur le perron, mardi-gras organisé par la paroisse.(X moi-même, et peut-être que d'autres se reconnaitront ?)
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    Notre-Dame-de-la-Croix, 1957 

    Photo, prise toujours en 1957 en bas de la rue des Panoyaux, à droite en sortant de l'école communale, avec dans le fond le Boulevard de Ménilmontant
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    Rue des Panoyaux, 1957

     

  • LA BEAUTE DU VINGTIEME ARRONDISSEMENT

     

     

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    Audrey Félix - Cité de l'Ermitage
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    Audrey Félix - Rue Mondoville

     

    La pauvreté comme la beauté résident dans les yeux du spectateur. La pauvreté est un jugement de valeur ; ce n’est pas quelque chose que l’on veut vérifier ou démontrer, même avec une marge d’erreur, excepté par déduction et suggestion. Dire ce qui est pauvre revient à utiliser toutes sortes de jugements de valeur.

    Les photos d’Audrey Félix, celles du 20e arrondissement, nous rappellent que cet arrondissement est beau, toujours beau, comme si par pudeur, la laideur dans son reportage, nous était épargnée. Dans son parcours de piétonne fascinée par les  rues proches de celles de la rue du Pressoir, au pied des Buttes-Chaumont, de la rue des Cascades, de la  Cité et Villa de l’Ermitage, la photographe a su saisir, le beau du quartier, la beauté toute naturelle, au gré de ses promenades où tant d’autres promeneurs voient  pauvreté, désespoir et misère. Là, à flanc  de collines, la photographe nous montre que Ménilmontant était il y a pas plus de 50 ans  une Hollywood, notre ville des anges, Los Angeles, où je vécus en 1969, loin des stars, des paillettes et des folklores américains, mais sans rien regretter. Parmi les cinq éléments de la mémoire, qui sont la fixation des souvenirs,  leur conservation, le rappel, la reconnaissance, la localisation,  cinq éléments qui nous aident à recomposer le passé. Bienvenu Merino

     

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