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  • HOMMAGE A MARCEL TARLO (1930-2013)


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    Marcel Tarlo


    Le Bellevillois Marcel Tarlo vient de disparaître dans sa 84ème année. Pendant plus de cinquante ans, il avait consacré sa vie à la gestion et à l'administration de la presse et des revues du Parti Communiste, parmi lesquelles L'Humanité, La Terre, Avant-Garde, Economie et Politique, Les Cahiers du Communisme, L'Ecole et la Nation, ainsi que les quotidiens et hebdomadaires régionaux. Bellevillois de coeur et homme de grande culture, Marcel Tarlo, né le 26 février 1930, avait longtemps vécu au 12 de la rue Ramponneau. Son fils, Maurice Tarlo, contributeur actif sur le site de la Rue du Pressoir, se souvient.

    "Mon père adorait son quartier de Belleville, c'était son village me disait-il. Il adorait Paris, celui des années 50-60. Il m'en parlait souvent. Il avait une grande culture, il dévorait tous les livres, tout ce qui rapportait à la littérature, à la politique, aux arts, particulièrement à Leonard de Vinci. Né le 26 février 1930, il avait eu une enfance difficile. Son père avait été arrêté pendant la guerre de 39-45, envoyé en déportation, il n'en revint jamais. Seul avec sa sœur, car sa mère avait été hospitalisée, il avait été placé à l'Assistance Publique vers 1942, trois ans durant.

    Les parents de mon père habitaient, avec sa soeur, 12 rue Ramponneau. Malheureusement aujourd'hui cet immeuble a été détruit pour faire place à un immeuble moderne. A propos de Paris, papa aimait me montrer des ouvrages illustrés par les photographies de Charles Marville, le photographe du baron Hausmann, celles d'avant la destruction et la transformation de Paris tel que nous le connaissons maintenant. Ce sont des photos de rues inconnues, car elles n'existent plus.



    Il me parlait aussi d'un historien de Paris qui avait écrit des ouvrages essentiels sur Paris et qui s'appelait Jacques Hillairet.

    Ce fut un drame pour mon père de quitter la rue du Moulin Joly, toute proche de Belleville, pour aller habiter en banlieue, en 1964. Nous sommes arrivés à Garges-lès-Gonesse. Mais enfin... nous disposions désormais de l'eau chaude, d'une salle de bains et de WC dans la maison. Nous n'avions plus besoin d'aller sur le palier de l'immeuble, ni d'acheter du charbon pour nous chauffer.

    Mon papa était un militant communiste. Il rêvait d'une société juste, fraternelle, égalitaire. Il militait pour les idéaux qu'il partageait et il défendit ses idées jusqu'à son dernier souffle. Les paroles de la chanson "Ma France" de Jean Ferrat le symbolise tout à fait. Il appréciait beaucoup ce chanteur qui avait été recueilli pendant la guerre par des communistes, car ses parents avaient été déportés. Jean Ferrat ne l'oubliera jamais qui lui aussi était né en 1930. Quand Ferrat est mort, j'ai pleuré.

    Je ne l'ai jamais entendu avoir des propos racistes sur qui que ce soit. Chaque fois que nous l'avions autour d'une table pour un bon repas accompagné d'un bon vin, il ne manquait pas de nous éclairer à sa façon sur les problèmes politiques du moment et aussi de nous donner son avis sur le dernier événement sportif.

    Le journal L'Humanité lui a rendu un dernier hommage le jeudi 22 août 2013."


     

     


     

     

  • SOUVENIRS DE L'IMPASSE DU PRESSOIR

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    Avec ma mère Denise dans une rue du quartier vers 1957

     

     

     

    « Ma mère, Denise, était peut-être celle dont parle Lucile quand elle écrit :

    « J'étais aux premières loges pour apprécier les concours de gymnastique qui s'organisaient spontanément au carrefour des rues Maronites/Pressoir. Une certaine Denise dominait la bande de la tête et des épaules, spécialiste qu'elle était de la grande roue et du poirier ! ». Cette dame a d'ailleurs l'âge de ma mère et elle l'a peut-être connue (car elle écrit  : "Je connaissais de vue l'ensemble des habitants de la rue du Pressoir ").

     

    Moi-même, je suis née à l'hôpital Tenon en 1955 – où est mort mon arrière-arrière grand-père en 1883 - et j'ai vécu mes deux premières années Impasse du Pressoir. J'ai ensuite grandi à Fontainebleau et plus tard, à vingt ans, je suis revenue à Paris, seule, où j'ai vécu rue de la Solidarité.

     

    Dans le tumulte de mes insomnies, je me suis finalement souvenue de l'orthographe du nom de ma grand-mère maternelle Delouard, et je me suis mise à faire des recherches sur Internet. Magie du web : j'ai trouvé l'arbre généalogique. Voici ce qu'il m'a appris :

     

    La famille de ma mère, côté maternel, est arrivée dans le 19ème/20ème arrondissement, vers 1850, et a toujours vécu dans ce quartier ! Cette famille devait donc être connue car de 1850 à 1966, ça fait plusieurs générations. Moi qui n'avait jamais fait de recherches, car je croyais que ma grand-mère était de l'Assistance Publique, alors que ce n'était pas elle, mais mon grand-père qui était de parents inconnus, vous imaginez ma surprise ! Ma conscience s'est peuplée tout à coup de parents dont j'ai toujours ignoré l'existence, et voici qu'en un instant je connais leurs prénoms, leur métier, leur origine ! Quelle émotion ! 

    Ma mère s'appelle Denise Blaugy (ou Blangy). Elle est née en 1937.

    Jusqu'à l'âge de 6 ans, elle a vécu à Belleville où sa mère était concierge puis, vers 1943, sa famille s'est installée au numéro 1 bis Impasse du Pressoir.

    Elle a fréquenté l'école primaire de la rue Etienne Dolet et m'a raconté : "Oh ! Je n'y allais pas beaucoup. J'y allais le matin parce qu'ils donnaient un verre de lait et des biscuits ", (peut-être que quelqu'un a-t-il des photos de classe des années 44/49 où l'on apercevrait ma mère ?).

     

    Elle se souvenait de la place et de la fontaine, de la boulangerie qui offrait le pain non vendu. Son père s'enivrait dans les nombreux bistrots de la rue où il "rendait les bouteilles vides consignées pour en acheter une pleine ".

    Elle se souvenait bien du matelassier dans la cour de la Rue du Pressoir et de l'épicerie de Madame Gilles - puisque située juste en face de "son" Impasse –, boutique dont parlent Lucile et Josette. Elle m'a souvent raconté qu'elle allait acheter du lait de chèvre chaque fois que passait le marchand de fromages dont parle aussi Lucile. Elle aurait travaillé quelque temps dans un atelier de maroquinerie du quartier qui faisait des sacs à main, si je me souviens bien de ses récits. Peut-être était-ce aux Etablissements Léon Weill dont parle Josette.

    Sur le site de la Rue du Pressoir,  un monsieur recherche son ami Serge Paumier ou Pommier, écrit phonétiquement. Je crois que ma mère avait connu son frère, si ma mémoire ne me trompe pas. Si ce frère existait encore. 

    De même que la petite-fille de René Normant qui a lancé un appel sur votre site :  « Je suis à la recherche de toutes personnes qui pourraient avoir connu ma mère pour me faire partager quelques souvenirs et en savoir plus ... Peut-être pourriez-vous m'aider ou me conseiller dans ma recherche ? "

    Lucile se souvient de beaucoup de choses. Josette aussi, bien qu'elle ait onze ans de moins que ma mère. Elle écrit qu'elle a retrouvé une amie qui vivait Impasse du Pressoir, cette dame se souvient peut-être de la famille Blaugy qui vivait au 1 bis de l'Impasse du Pressoir ? ». Isabelle-Béatrice Marcherat


    Impasse du Pressoir, Rue du Pressoir, Rue Etienne Dolet, Belleville, 1850, 1957

    Noël 1957



  • SOPHIE HERSZKOWICZ ET LA DESTRUCTION DE BELLEVILLE

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    La passion de Paris produit parfois des ouvrages où l'imagination n'excuse pas la réalité. Ainsi de "Lettre ouverte au Maire de Paris à propos de la destruction de Belleville " (Sophie Herszkowicz, Editions de l'Encyclopédie des Nuisances, 1994"). En le cherchant bien, on trouve.


    "L'ensemble des réalisations sont autant de méfaits accomplis, et il suffit d'avoir des yeux, des oreilles et un nez pour s'en dégoûter, mais je ne sais par quel enchantement, ou plutôt ensorcellement, le jugement de chacun se tient prisonnier.
    J'irai donc par ce chemin qui descend le long de la colline, où il est impossible maintenant de contourner ces nouvelles constructions, et je décrirai, tour à tour, quelques opérations que certains, en bons valets de la municipalité, s'accordent à nommer "architecture"".

     

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  • GENS VENANT DE TOUTE PART

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    Passage des Mûriers ⚆ Crédit photographique Henri Guérard

     

    L’exil est un concept-carrefour, se situant à l’intersection d’un (non) vouloir individuel, d’une nécessité souvent impersonnelle ou supra-individuelle, et d’un espace conçu en termes de désirabilité/accessibilité. Il convient de prendre comme point de départ la définition du Grand Larousse encyclopédique qui assigne à la notion ses significations le plus fréquemment rencontrées : « expulsions hors de sa patrie » ; « séjours pénibles, loin d’un lieu ou de personnes regrettées ».

    Ces jours-ci, traversant le Père-Lachaise, j’ai pensé à TRISTAN, (Tristan de Iseult) qui remplit sans doute ces conditions. Il sera effectivement contraint à quitter sa patrie, ou, du moins, l’être qui objective son sentiment d’appartenance symbolique, son sens de la communion ; en plus, son séjour sera effectivement pénible, même feint, car il équivaut à une marginalisation sinon à une exclusion totale de la société. Il est vrai, d’autre part, que la valeur purement géographique de l’exil n’est guère mise en lumière ; TRISTAN n’a pas le mal du pays, il a plutôt le mal d’amour, si on peut dire, pour se confronter à une réalité que l’ont perçoit aliénante.

    Exil veut dire, contrainte de quitter son « chez soi » (qu’il s’agisse d’un lieu ou d’un être) pour se confronter à une réalité que l’ont perçoit aliénante. 

    Habiter un quartier. Par exemple, Ménilmontant ou Belleville, que beaucoup d’entre nous connaissent. Le quartier occupe, sans doute, dans la vie urbaine des citadins, une belle place, en tous cas le citadin doit y trouver sa place et nous devons faire le nécessaire pour qu’il la trouve. Ni entité délaissée ni univers social privilégié. Le quartier doit apparaître comme un lieu de vie relativement important, diversement investi par les habitants en fonction de leurs situations sociales et résidentielles et selon les caractéristiques morphologiques et sociales du lieu, je dis bien du lieu, dans lequel ils résident. En même temps, dans cette courte analyse je voudrais  montrer que cette diversité ne se résume pas à l’opposition entre habitants de quartier à la mobilité réduite et citadins nomades dépourvus de toute attache avec un lieu de résidence. Au contraire, dans certains lieux, comme dans d’autres contextes urbains, les individus qui se caractérisent par un fort ancrage  dans le quartier sont plus fréquemment des citadins mobiles que des citadins sédentaires. 

    Citadin, j’ai été maintes fois exilé. Né dans une maison au bord d’un ruisseau dans le sud de la France, sous la ligne médiane de Bordeaux et la frontière franco-italienne.

    Venu , à Paris, après maints aboutissements, nulle part ou un peu partout, par des chemins de traverses. Je suis arrivé dans le 20e arrondissement de la Capitale pour un temps court qui dura  l’épopée d’un vaste amour. Je devins résident d’un des plus populaires arrondissements de Paris en venant vivre passage des Mûriers. Un passage qui montait et que les enfants aimaient descendre à chariot à quatre roues avec une adresse fulgurante, comme eux seulement savent le faire. Rien que ces deux noms de rues me rappellent encore ma région natale aux confins du Lot et de la Dordogne où sont si nombreuses les haies avec ses mûres et les arbres fruitiers. 

    Ménilmontant, je le connais un peu. Je l’ai sillonné dans tous les sens, à pied et en voiture, de nuit comme de jour. Moi, natif d’ailleurs, j’ai découvert la rue du Pressoir encore intacte pour la première fois en 1960. C'est-à-dire avant que les troubleurs de vie par les destructeurs de l’Etat viennent perturber les habitants du quartier, où existait alors, calme, travail et espoir.

    J’y revenais de temps à autres, rue du Pressoir, combattre les voleurs de rêves, opposer résistance à ceux dont les déchaînements étaient néfastes à l’équilibre du quartier, constatant bien plus tard, les dégâts lamentables de rues éventrées, crevées. Plus rien n’était pareil à la vie paisible et quelque peu campagnarde qu’il y avait autrefois, même si tous savaient que l’habitat avait grand besoin d’être restructuré et rénové. C’est cela que nombre d’entre eux attendirent longtemps, très longtemps. Leurs souhaits ne furent que très peu exaucés. La blessure fut longue pour qui attendait avec espoir qu’arrive le droit au logement, l’attente d’être relogé, le droit à la paix. Bien évidemment ont leur proposa, très loin du lieu où ils habitaient, de nouveaux logements avec plus de confort certes mais il n’y eut pas beaucoup de justice ! Lorsque, juste après le chaos, je suis revenu rue du Pressoir, j’avais personnellement le sentiment terrible que des hélicoptères bombardiers avaient survolé les pâtés de maisons, pour tout casser et tout anéantir.

    Puis longtemps, durant des années et des années, la laideur de la rue nouvelle me fit reculer à l’idée de faire le pas du retour, celle de revenir dans ce qui avait été  un joyau du 20e arrondissement, l’une des parties de ce village du beau Paris. Je n’acceptais plus « d’être du quartier ».

    Car la rue du Pressoir fut pour moi, en exagérant un peu, mes Champs-Elysées lorsque, jeune,  je la découvris pour la première fois avec ses hôtels, boutiques, commerçants, garages, épiceries, costumiers et tailleurs, miroitiers, coiffeurs, boulangerie-pâtisserie, maroquiniers,  librairie, joailliers, ses nombreux cafés, ses corporations de métiers, ses artistes accordéonistes, bals, saltimbanques, tireuses de cartes, sa jeunesse, ses belles filles et ses musiciens. Que de changements,  pour moi, ayant passé mon enfance, dès le lever du jour avec le chant du coucou et sous le regard des oiseaux, au milieu des escargots, des fouines, des écureuils, des lapins, des poules, des oies et canards. Lorsque je revenais rue du Pressoir, c’était un vrai enchantement.

    Je connais hélas la destruction en sa totalité d’un lieu, celui où j’habitais, le Passage des Mûriers.

    Du passage reste seulement le plan avec son nom minuscule imprimés dans ma vieille Editions L’indispensable et le souvenir de  sa pente et de ses pavés à jamais gravés dans ma mémoire. J’habitais là avec ma fiancée. Je dirais mieux,  c’est là que m’accompagna ma fée, Ludmilla, dans une belle portion de vie. Ce peu de temps qui me semblaient des années de connivences, de tendresse, de passion et de rêve. Notre tout petit logement était situé tout en haut d’un immeuble étroit, rocambolesque, beau et ancien, d’une architecture séduisante du début du 19e  qui tenait d’un vieux décor de théâtre. Notre lit fabriqué de mes mains où reposait notre matelas de laine, cousu à la main rue Orfila, si j’ai bonne mémoire, était installé dans la petite alcôve qui jointoyait notre chambre que j’avais tapissée avec mon amoureuse Ludmilla qui en grec signifie arc-en-ciel, Ludmilla ma bellevilloise native de Diafani, île de Karpatos. L’alcôve n’était pas grande, cependant elle suffisait pour tout notre amour. Au petit matin, le jour blafard entrecroisait les premiers rayons du jour qui apparaissait par la lucarne de la cuisine et de la petite fenêtre du salon aux rideaux blancs brodés à l’image du Parthénon et signés à chaque extrémité d’un bleu de mer.  Cette frange de  lumière  nous faisait ouvrir les yeux et admirer le peu de ciel visible, encore étoilé d’été ; de l’automne plus gris, et puis de l’hiver sévère ménilmontois, avec les flocons qui voltigeaient et donnaient peu à peu, luminosité et splendeur, au quartier, en voie d’insalubrité triste, entouré de collines, le soir blanches et enneigées. Une fois la nuit passée et le café avalé, on dégringolait les vieux escaliers qui nous portaient vers le village pour aller travailler en nous faufilant parfois derrière le beau  Saint-Bernard docile, trottinant devant son maître, esquivant le camionneur livrant le lait où venaient roder des chiens bâtards que Ludmilla nommait « renards » et qui aboyaientt à nos trousses. On riait en rejoignant quelque peu essoufflé la rue des Partants sur notre itinéraire. Nous n’avions peur de rien. Nous possédions l’amour. Seuls au monde, Ludmilla et moi, nous allions  travailler, en nous tenant par la main avec la difficulté de nous séparer au moment de prendre, elle son vélo, et  moi, le 96. Ces souvenirs sont là, vivants dans mon cœur. Le passage des Mûriers et nous deux, fous du bonheur de vivre. Du haut de  Ménilmontant la vue était superbe, toute la capitale était à mes yeux ! La montagne de Paris intra-muros était unique. Et le soir, revenant à pied de mon travail, du haut de  la rue Piat, la vue sur la ville était encore à moi. Tout cela est dans ma mémoire, comme un diamant dans mon catalogue du cœur, un trésor dans mon œuvre de vie.

    Hélas aujourd’hui, le Passage des Mûriers n’est plus. Ce passage défunt aux consonances si méditerranéennes qui me conduisait chaque matin vers les cimes de la ville, et dont Monsieur Henri Guérard nous a laissé des traces brillantes dans son livre de photographies, a vécu.

    Je suis un réfugié de nulle part ainsi que le dit de lui-même  Frédérick Tristan qui n’était pas seulement le barbare dont peu à peu il souhaita nous donner l’image. Bienvenu Merino

     

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    Ménilmontant sous la neige

    Crédit photographique ☞ Michel Sfez


  • A LA SERPE D'OR

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    Située à l'angle de la rue de Ménilmontant et de la rue des Amandiers, la grande bijouterie "A la serpe d'or" était réputée pour la qualité et le choix des articles qui y étaient proposés.  
    Traditionnellement, les fiancés et futurs mariés du quartier y choisissaient les bagues et alliances qui célébraient leur union. Lucile
  • DESTRUCTION DE BELLEVILLE/RUE RAMPAL

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    Entre les rues de Belleville, Rampal et Rébeval, la destruction se précipite

    © Roland Liot


  • LES PREMIERES GRUES PLANENT SUR BELLEVILLE

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    © Claude Chambon

    Nous ne cherchons pas le nom des grues mais celui des rues. Reconnaissez-vous ces façades ?

     

  • L'UNION OUVRIERE RUE LEVERT

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    A l'angle de la rue de Belleville et de la rue Levert, le magasin Union Ouvrière en 1906

    © Roland Liot

     

  • LA HALLE AUX CHAPEAUX

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    Qui se souvient de la Halle aux chapeaux ?

    © Robert Lasguines

     

  • TOITS DE BELLEVILLE

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    Le Paris des toits et de la Tour Eiffel

    © André Guérin

     

  • GERARD MORDILLAT A COMPTE TRENTE CINQ CINEMAS ENTRE BELLEVILLE ET MENILMONTANT

     

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    « … Il y avait trente cinq cinémas entre Belleville et Ménilmontant, sans compter la salle paroissiale et la Bellevilloise, salle historique où, pour la première fois, on projeta en France Le Cuirassé Potemkine de Sa Majesté Eisenstein. Il y avait l’Alcazar, l’Alhambra, l’Améric- Cinéma, le Bagnolet-Pathé, le Bellevue, le Chantilly,, le Ciné-Palace, le Cocorico, le Crimée, le Danube, l’Eden Jean-Jaurès, le Féérique-Pathé, le Floréal, Les Folies-Belleville, le Gambetta, le Ferber, le Mambo, appelé aussi Gambetta-Etoile, le Miami, le Ménil-Palace, l’Olympic Jean-Jaurès, le Paradis, le Phénix, le Provence, le Pyrénées-Palace, le Renaissance, le Rialto-Flandres, le Riquet, le Secrétan-Palace, le Secrétan-Pathé, le Séverine, le Théâtre de Belleville, les Tourelles, le Zénith, tous ces noms qui font rêver, sans oublier le Florida… », Gérard Mordillat in Rue des Rigoles (Editions Calmann-Lévy, 2002 ; Le Livre de Poche, 2006).

  • HOMMAGE A MAURICE ARNOULT

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    Maurice Arnoult

     

    Dans ses nombreuses célébrations de Belleville, Clément Lépidis revient sur la figure de Maurice Arnoult, Maître bottier. Nous avons choisi un fragment de Belleville, mon village qui sent le cuir et fait entendre le métier. Pour en savoir plus sur Maurice Arnoult, il vous suffira de cliquer sur le lien plus bas.

     

    "Traces visibles de ce Belleville d'autrefois que la foudre du temps a marqué sur l'émail bleu d'une plaque de rue : Tourtille ! Denoyez ! Rébéval ! Ermitage ! Moulin-Joly ! Rue des Cascades et rue de la Mare, rue des Rigoles et rue de la Fontaine-au-Roi. L'impasse du Puits ! Que d'eau parmi ces anciennes terres à vignobles ! Miracle : l'inscription délavée mais encore visible : "A la Renommée de la Bonne friture de Seine" au 85 de la rue de Belleville. Là où Maurice Arnoult, Maître Lournat pour les intimes, le plus ancien bottier du quartier, frappe encore le cuir à l'ancienne manière dans son échoppe-atelier, façonnant avec amour les beaux souliers de Paris".

     

    A PROPOS DE MAURICE ARNOULT

  • L'ESCALIER DE LA RUE PIAT

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    L'escalier de la rue Piat conduisant au Repos de la Montagne

    © André Guérin

     

  • PASSAGE NOTRE-DAME-DE-LA-CROIX

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    Passage-Notre-Dame-de-la-Croix, ancien chemin serpentant jadis, à travers les clos de vigne.

     

     

     

  • VENDEUR DE PEIGNES

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    Complétant le billet de Jean-Claude Rihard sur les marchés de Belleville, Robert Gostanian nous adresse, venant de sa malle à trésors, cette autorisation d'exercer le commerce de vendeur de peignes datant de 1949. Témoignage d'un temps où les marchés regorgeaient de spécialités et où les petits métiers s'épanouissaient sur le pavé.

    Je ne saurais trop, à ce sujet, recommander la lecture des ouvrages de Gérard Boutet et particulièrement les trois volumes qu'il consacra, en 1987, aux Petits métiers oubliés.

    Qui conserve le souvenir des faiseurs de liens, du grâleur de marrons, du barbier-perruquier, du tailleur de limes, du bourrelier-matelassier ? Le Père Noël ne serait-il pas l'une des dernières figures du savoir-faire d'antan ?

     

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  • VUES DE BELLEVILLE

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    Photo © Epuisette

     

     

    Les visiteurs de la Rue du Pressoir ne font pas que passer. Ils aident aussi à augmenter notre documentation. On nous signale des blogs ou des sites et ce sont des images de Belleville qui défilent sous nos yeux. De vrais trésors. Il convient donc de partager.

     

    BELLES VUES DE BELLEVILLE 70 PAR JEAN-LOUIS PENEL

     

    A PROPOS DE JEAN-LOUIS PENEL

     

    PARIS EN IMAGES ☛ LE VINGTIEME ARRONDISSEMENT

     

    PERSISTANCE DU VIEUX BELLEVILLE

  • COURS ET ARRIERE-COURS /RUE VILIN

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    Nous remercions Jean-Claude Rihard pour l'envoi de ce document.

     

  • AUX FOLIES / BELLEVILLE A LA FOLIE

    jacomin.jpgEn tournant les pages du volumineux Belleville de Clément Lépidis et Emmanuel Jacomin (Editions Henri Veyrier, 1975 ; réédition, 1980), on ne peut que s'arrêter longtemps devant les nombreuses photographies du Belleville au temps qu'il était un village. Au passage, je signale aux lecteurs de l'édition 1980 que notre rue du Pressoir y est présente en page 108. On peut voir l'immeuble dans lequel je vécus, tout au fond, au quatrième étage. La beauté qui résulte de ces images en noir et blanc confirme la thèse de Clément Lépidis selon laquelle il s'agissait de détruire, comme un règlement de compte, ce qui était marqué par la lutte contre l'oppresseur et le mélange des peuples, en un mot l'harmonie. Il fallait en finir avec cette utopie en actes, ce fouriérisme réalisé, trop d'entente nuit à la nécessaire domination des forts sur les faibles. Détruire échoua. Le quartier demeure une terre d'exil et un espace où le pêle-mêle perdure. Seulement, rien n'est aussi beau que ces passages et cours, villas et escaliers, jardins et bistroquets tels que l'ouvrage de Lépidis & Jacomin le rappele. Belleville était la montagne qui se comparait à Montmartre. Il aurait fallu casser ce qui ne tenait plus et sauver les témoignages d'un urbanisme sans plan où l'Homme est le maître des lieux, celui qui organise dans le désordre s'il le faut. Pourvu que les distances ne soient jamais trop grandes. Pourvu que Babel puisse vivre.

    Chaque dimanche, nous revenons avec des photographies de notre vingtième arrondissement. Ce sera le vingtième d'aujourd'hui, un témoignage de ce qui parle du passé au présent. En comptant sur vos yeux, vos images, votre envie de partager avec nous la construction de ce nouvel album. Montrons ensemble que l'âme de Belleville bouge encore. 

    Commençons avec un cliché de Maurice Tarlo.

     

     

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  • QUE RESTE-T-IL DE LA RUE VILIN ?

     

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    RIEN DE RIEN

     

    Ni un brin de son architecture, ni une seule planche de ses volets de noyer, ni une clef de serrure forgée par le maître artisan du quartier du Pressoir. Pas même ses cendres ! Où ont-ils abandonné les restes et les souvenirs de la maison du typographe de la bande à Bonnot ?  Où se trouve la tombe, la sépulture de notre illustre rue ?  Restent les photos de dizaines de photographes du tout Paris, venus inhumer  le beau assassiné. Faut-il hurler aux citadins de Paris que c’est notre ville qu’on assassine, que c’est notre patrimoine que l’ont abat lequel appartient à nous autres Parisiens. Nous ne pouvons nous taire, nous ne pouvons fermer notre gueule et nous laisser mettre des muselières. Pour le respect de ceux qui ont lutté  afin de soutenir le patrimoine des Parisiens à qui appartient la ville. Pour l’équilibre et la précieuse beauté de Paris.

     

    Déjà, furent crevées les Halles Baltard et le cœur historique de Paris, le quartier de Montparnasse livré au préfet de Paris et aux hommes au pouvoir en ces temps, si peu scrupuleux. Le 13e arrondissement et une partie du 15e juché sur des assises tremblantes,  la Défense, silhouette vulgaire, offerte aux travailleurs, aux bureaucrates, aux baladins croyant que c’est ça le Paris illustre. Sans compter les frappes chirurgicales un peu partout dans notre ville. Regardez un tout petit peu, dans vos promenades ce qu’ils font de la ville, comment ils la maltraitent, comment ils n’ont point de scrupules pour les Parisiens qui méritent plus que ce que leur réservent certaines personnalités au pouvoir depuis des lustres.

     

    RAPPEL SUR LA RUE VILIN

     

    C’était  une petite rue de Ménilmontant. Une rue classée en 1863, puis déclarée îlot insalubre cent ans plus tard, une rue aujourd’hui entièrement démolie. Une rue où Georges Pérec, l’auteur de La vie mode d’emploi, vécut enfant et dans laquelle il retourna, une fois par an, de 1969 à 1975, pour un livre qu’il écrivait. De cette rue Vilin, il ne reste que les quelques cinq cents photos prises par toutes sortes de photographes et les textes consignés par Pérec dans les années 1970. Le réalisateur reconstitue immeuble par immeuble le puzzle du lieu, réalisant tout à la fois un film sur la rue, un film sur la photographie et un film sur Georges Pérec et l’obsession de la mémoire.

     

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    « EN REMONTANT LA RUE VILIN »

     

    Un film de Robert Bober, né le 17 novembre 1931 à Berlin. En 1933, il fuit avec ses parents l’Allemagne nazie. Ils se réfugient en France. Il quitte l’école à quinze ans pour devenir successivement tailleur, potier, éducateur. Il sera l’assistant de François Truffaut sur Les 400 coups, Tirez sur le pianiste, Jules et Jim.

    Réalisateur depuis 1967, il obtint en 1991 le Grand Prix SCAM pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Récits d’Ellis Island en collaboration avec Georges Pérec et Quoi de neuf sur la guerre ? Bienvenu Merino

     

     


     

     

     

  • PARFOIS, JEAN-CLAUDE RIHARD SE SENT COMME UN VIEUX CHIEN

     

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    Habitant en province depuis maintenant quarante-et-un ans, je n'ai pas oublié le quartier de mes vingt-cinq premières années. A chaque fois que j'ai l'occasion de monter à Paris, je ne puis m'empêcher d'aller faire mon tour dans ces lieux si riches en souvenir : rue des Couronnes, rue Vilin, rue des Maronites, rue du Pressoir, boulevard de Belleville, rue de Ménilmontant. Je me sens comme un vieux chien qui rechercherait ses anciennes pissettes pour y refaire quelques gouttes !
    Le propos est trivial, j'en conviens ... et pourtant ... n'est-ce pas un peu la vérité ? Jean-Claude Rihard

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  • CONNAISSEZ-VOUS "LA MATERNELLE"/FILM DE HENRI DIAMANT-BERGER ?

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    Henri Diamant-Berger

     

    C'est Stanislas Trinssoutrop, président de l'AALVP (l'Amicale des Anciens du Lycée Voltaire) qui m'a signalé l'autre soir, au téléphone, l'existence de ce film. Au passage, vous découvrez que je fus élève au lycée Voltaire et cela, soyons précis, dans les années 1970-1973. Stanislas me dit que c'est un film à connaître absolument. Le décor se situe à Ménilmontant. Seulement, le film n'existe pas en DVD, pas même en VHS, c'est donc un document rare. Il est possible de le consulter au Forum des Images. Avis aux parisiens. Avez-vous vu ce film de 1949 adapaté du roman de Léon Frapié, réalisé par Henri Diamant-Berger, avec Pierre Larquey et Marcel Mouloudji, s'il vous plaît ? Si tel est le cas, faites-nous des retours. 

    VOIR LE FILM AU FORUM DES IMAGES 

    NOTICE WIKI SUR LE FILM

     

     

     

     

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  • ENTRETIEN AVEC JEAN-CLAUDE RIHARD

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    Carrefour rue des Couronnes - rue du Pressoir

    Photo Raymond Battaglia, début des années 1960

     

    Jean-Claude Rihard fait désormais partie de la belle équipe des animateurs du blog de la Rue du Pressoir. Cet ancien du quartier répond à quelques questions - quelque chose me dit qu'il y en aura d'autres.


    Où as-tu vu le jour ?

    Si la réponse est stricto sensu, ma réponse est : dans la dixième arrondissement, à la Clinique. Mais huit jours après, j'étais au 52 boulevard de Belleville ! Mon père était Bellevillois, ma grand-mère paternelle aussi, mon arrière grand-père paternel aussi. Il faut remonter à la génération d'avant pour retrouver...  la Bretagne non bretonnante,  premières marches de Bretagne.

    Ma mère était Bellevilloise, ma grand-mère maternelle aussi (métro Belleville, côté 11ème). L'arrière grand-père maternel venait du Nord.

    Que faisaient tes parents ?

    Mon père était ajusteur-tourneur et après-guerre, il a monté un commerce en Normandie (cette démarche était une conséquence directe de la guerre et de la pénurie alimentaire , nous participions au trafic de fausses cartes de pain  ... imprimées dans l'impasse du Pressoir ! ).

    Ma mère était danseuse, mais je ne l'ai pas beaucoup connu. Elle a quitté le domicile conjugal quand j'avais  deux ans. J'ai donc été élevé par ma grand-mère paternelle.

    Dans quelles écoles fus-tu scolarisé ?

    La Maternelle était celle de la rue des Maronites, le Primaire, c’était rue Julien Lacroix, à côté du passage Ronce, en face d'où était né Momo (Chevallier). Ce dernier venait nous rendre visite chaque année jusqu'à 1958 environ. Il faisait tourner un petit film à chaque fois avec les gosses. Puis un jour... il n'est plus venu, il a oublié son quartier !

    Plus tard, n'ayant pas eu les meilleures notes au concours pour entrer en sixième, le CCG (Cours Complémentaire Général) m'a échappé et j'ai dû me contenter de celui situé rue Pelleport. Je n'ai pas perdu au change, je prenais le bus à plateforme tous les jours. Un bon sport pour le prendre et descendre en marche! 

    Que t'as appris Belleville-Ménilmontant ?

    Question trop vaste, je pourrais en écrire de très nombreuses pages ! J'y ai tout appris, du bon et du moins bon. J'y ai appris ... le travail, les différents métiers dits "de Paris", les amourettes, les copains, l'entraide, mais aussi à chaparder, à fumer… d'abord de la liane (terrains vagues obligent), puis des P4, avant d'avoir les moyens d'acheter le premier paquet de Gauloises. En bref, j'y ai appris tout simplement ... la vie !

    As-tu fréquenté le rue du Pressoir et qu'y faisais-tu ?

    La rue du Pressoir, c'était une annexe ! J'y avais de nombreux copains d'école,  y compris dans le passage Deschamps. De mémoire, JP Cardon dont les parents étaient concierges, les frères Tonneau, Aubri, Nathan (dont les parents étaient tailleurs dans le passage Deschamps), Ponnelle (également passages Deschamps) et quelques autres.

    Quelles images conserves-tu du quartier dans les années 1960 ?

    Ces années ont été pour moi comme un fin d'époque et ceci à tout point de vue.

    Changements des populations tout d'abord. Alors que dans mon enfance il y avait un relatif équilibre entre les différentes ethnies, tout cela a basculé. Je ne m'étendrais pas sur ce point car de nos jours on ne peut même plus parler de choses factuelles sans être taxé a minima de xénophobie. Mais c'est un fait, il y a eu un exode massif des Bellevillois de souche, remplacés par d'autres populations.

    Ces changements de population ont entraîné un changement des moeurs et de toute la sociologie. L'esprit village en a pris un sérieux coup, même si cela perdure ici où là dans des secteurs épargnés. On a changé le biotope.

    Changement architecturaux. Certes, l'eau sur la palier a disparu, de même les WC à l'étage pour cinq à six familles. La salle de bain est arrivée. Ces conforts étaient devenus indispensables. Mais en parallèle, les voisins sont devenus des "étrangers", les relations humaines se sont dépersonnalisées. Les cages à lapin, c'est aussi une autre forme de promiscuité.

    L'image essentielle qui m'a marqué, c'est la destruction de mon quartier. La venue des bulls, ces tours métalliques mobiles et obliques au bout desquelles pendaient les boules d'acier qui étaient balancées dans les murs. Je pense que j'aurais eu moins de chagrin de savoir qu'une bombe était tombée là.

    Je me suis toujours posé la question, mais pourquoi n'a-t-on pas essayé de conserver une partie de ces quartiers en les restaurant. Tous ces jardins cachés, ces cours er arrière-cours, ces passages qui nous menaient de rues en rues et qui avaient un charme désuet. Ce quartier était un véritable capital.

    Quels étaient tes loisirs en ces temps anciens, néanmoins pérecquiens ?

    Pérécquiens... entre-autres, anciens pas tant que cela. Encore que la vie, ces dernières années, s'est déroulée à vitesse Grand V.

    Là, encore, la question est vaste. Elle remplit plusieurs chapitres de mes mémoires en cours d'écriture.

    Vaste car, bien sûr, les loisirs sont associés à l'âge. Rappelons qu'à cette époque la TV n'avait pas encore trop entamé nos modes de vie.

    Dans la période de stricte enfance, ce fut tous les jeux de notre âge, billes, patins à roulettes, compétition de traîneau, jeux de cordes et autres avec les filles.

    J'avais l'immense privilège d'avoir en face de chez moi le terre-plein qui recevait le marché. A l'époque, le mardi matin et le vendredi matin (si ma mémoire est bonne! Ce terre-plein était une superbe aire de jeu y compris les veilles de marché où les employés municipaux, je suppose, venaient installer les poteaux métalliques et les toits de toiles du marché. Amusants ces hommes chaussés de chaussures en bois à hauts talons pour leur donner la bonne hauteur!

    Le travail terminé, c'était pour nous le temps du slalom en patins, en traîneaux, à vélo (pour les plus aisés!).

    Un peu plus grand, notre périmètre s'étendait vers les terrains vagues. Nous étions comblés. Un petit en haut du passage Ronce qui donnait sur la rue des Couronnes. L'autre étant une grande partie de l'espace occupé par l'actuel Parc de Belleville ainsi que par les immeubles construits sur le plateau, vers les Envierges.

    Nous y avons construit des baraques avec les matériaux qui traînaient là (briques, planches...). Nous y avons fumé les premières "lianes" puis nos premières P4, dites cigarettes de chômeurs.

    Plus grand encore ce fut le cinéma, dieu qu'il y en avait entre Belleville et Ménilmontant. On était loin de la dernière séance chantée par notre compatriote Claude alias Eddy. Je me prends à penser au nombre impressionnant d'artistes que ce quartier a engendré !

    Pourquoi t'intéresses-tu à Georges Perec et à Clément Lépidis ? 

    Je ne connaissais pas pas Georges Perec, jusqu'à ce qu'un jour (émission de télé ), je découvre son existence et apprenne qu'il avait vécu à Belleville et pour être plus précis rue Vilin. Or, ma famille a habité au 2 rue Vilin durant une bonne dizaine d'années. J'ai su que Georges Pérec était juif, ma grand-mère m'avait beaucoup parlé du quartier, des juifs de l'époque, des rafles de l'été 42...

    Juif ou pas, il était du quartier, je me trouvais donc une parenté.

    Pour être honnête, Georges Pérec n'est pas mon auteur préféré... à chacun ses goûts. Mais c'est quelqu'un de "la famille", alors je lui ai trouvé  beaucoup de qualités. Peut-être un peu trop éclectique, mais quel bonheur son art lipogrammatique et ses palindromes ... un régal !

    J'ai un peu sublimé "W",  tout simplement parce qu'il s'agissait de souvenirs d'enfances et que la rue Vilin y était évoquée. Ah ! cette rue Vilin et son escalier. Combien parmi nous ont usé leurs culottes courtes sur le muret pentu qui se situait sous cet escalier et que l'ami Willy a immortalisé par sa célèbre photo. Cette photo, je l'ai trouvé en poster, je l'ai faite encadrée et elle trône dans la chambre de mon papa âgé de 90 ans et qui est maintenant en maison de retraite, à 100 m de chez moi. Il vit en concubinage notoire avec une garce .... Héloïse, traduisez Aloïs...    alias Alzeihmer. Il a tout oublié ou presque mais aux mots rue Vilin, ses yeux s'illuminent... Mais je m'égare, revenons dans le sujet !

    Quant à Clément, j'aurais étrangement presque rien à dire. Je me sens lui lorsque je lis ses livres. Son style près proche du peuple me va comme un gant. Je l'ai vu une fois il y a très longtemps vers la rue des Envierges, nous avons échangé quelques mots, mais je ne voulais pas trop le déranger ce fut donc a minima. J'ai dévoré tous ses livres sur Belleville. Ils trônent tous sur ma bibliothèque de plus d'un millier de livres. Je me suis payé le luxe d'orner l'intérieur de ses livres d'une palanquée de photos de Doisneau et de Ronis. Dommage Kléanthis est parti ... pas de dédicaces ! Une perte pour notre quartier.

    Qu'est-ce qui te motive (dangereusement ?) à péleriner aujourd'hui dans ce quartier métamorphosé ?

    La vie n'est pas un long fleuve tranquille, ne dit-on pas? Et puis, il faut vivre dangereusement. Il y a probablement un côté pathos dans ma démarche.

    Un jour que j'échangeais avec Josette (de la rue du Pressoir), elle me faisait part de sa nostalgie, un peu dans le syle "c'était mieux avant".

    Oui bien sûr, je l'ai évoqué plus haut, il y avait des tas de choses plus sympas, plus conviviales… Mais on sait tous que cela ne pouvait durer, car ainsi va la vie et rien n'est immuable, même les avantages acquis ! Je suis bien conscient de tout cela, bien conscient aussi, que, ce faisant, je suis à la recherche de quelque chose de perdu définitivement ... ma jeunesse.

    Mais cependant, ce n'est pas que de la nostalgie, pourquoi j'y retouve des odeurs? Pourquoi ce mélange de haine (ils ont tout cassé !)  et d'amour ? Pourquoi je me dis toujours : "Cette fois, c'est la dernière" ?Et pourquoi dès que je suis à Paris j'essaie de trouver un moment pour aller traîner mes guêtres ? Alors pathos ou pas? Serait-ce du vice ?

    Guy, t'es pas sympa, à cause de ta question, il va falloir que je consulte !

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    Classe de Maternelle, rue des Maronites

    Jean-Claude est debout, près de la maîtresse

    Photo Yolande Suchet épouse Lapierre

    Sur cette image, figurent Aubri (rue du Pressoir), Tonneau (rue du Pressoir), Yolande Suchet (52 boulevard de Belleville), Cardon (rue du Pressoir), Pallini.

     

     

     

     

  • RENTREE DES CLASSES AVEC CHRISTINE BRAVO

     

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    De 1979 à 1982, Christine Bravo fut institutrice. On ne disait pas alors professeur des écoles. Le 7 septembre 1984, les caméras de TF1 filment la future animatrice télé à Belleville, dans l'établissement où elle enseigna. Est-ce la timidité du premier jour - Christine Bravo n'est plus certaine de ses effectifs -, la future animatrice est à l'étroit dans ses souliers ? Elle fait la promo de Maîtresse à Belleville, éditions Ramsay, 1984.

     

    Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir

     

    CHRISTINE BRAVO A BELLEVILLE

  • STEPHEN CONTREBASSISTE A COURONNES/ATTITUDE BRITISH BELLEVILLE-MENILMONTANT


    Stephen - Couronnes, Paris 20eme

  • RESIDENCE LE PRESSOIR/ UN FILM DE THOMAS LALLIER

    Démolition, expropriation, la rue du Pressoir aujourd'hui. Quelques images d'un film explicatif.